Comment (bien) Dé motiver votre équipe (sans finir au tribunal) ?

Dans la série d’articles de la motivation au travail, je vous explique comment motiver votre équipe. Mais à quoi bon? Dans un monde où chaque employé est un élément parmi d’autres, pourquoi perdre du temps à favoriser la cohésion au sein d’une équipe? À élaborer un plan de carrière? À offrir des primes? Actuellement en plein module RH (ressources humaines), voici un rapide jet littéraire cynique et bien noir (mais ô combien véridique). Ce qui est sur, la motivation au travail demande des ressources bien précises.

A début, pas de motivation d’écrire cet article

En effet, après un week-end tumultueux, divisé entre:

• mes pulsions masculines et mon néocortex fort bien conditionné socialement
• une après-midi d’aide au camarade en difficulté pour rendre son travail sur la connaissance de soi, suivi d’une bonne bouteille de rouge (qui je le pense, a autant contribué à la création de son dossier)

et achevé par une Chinoise en famille (tous jeux de mots interdit), me voici devant mon écran.

Et tant qu’on y est, je vous offre la playlist qui me permet d’écrire ce futur chef-d’oeuvre qui n’est pas encore tapé.

Vous l’aurez bien compris, ce n’est pas un article dans ma lignée éditoriale habituelle. Délectez-vous-en, car dans quelque temps, ces lignes seront du passé ou du privé. Un produit d’antan.

Comment ai-je trouvé la motivation d’écrire cet article?

Parce que si je vous disais que tous les jours, la motivation en moi était énorme, je vous mentirais. Et je n’aime pas mentir aux gens. Au mieux je fais de l’omission pour les protéger. Je ne suis pas un bon menteur de toute manière.

Bref, quand on est blogueur on a tout intérêt à avoir en réserve une liste d’articles à publier au cas où, la page resterait blanche. De mon côté, j’en ai quelques-uns, mais je ne les aime pas ce soir. Je préfère pondre un texte hâtif et qui représente mon état actuel. Une manière de saisir un brin de ma personnalité qui reste trop timide dans mes textes habituels.

Faire le contraire est une astuce pour débloquer certaines situations problématiques: Vous ne trouvez pas l’inspiration? Arrêtez de chercher. Vous n’arrivez pas à dormir? Gardez les yeux ouverts. Vous courrez dans tous les sens sous le stress? Lâchez tout et allez marcher un peu.
Alors j’ai trouvé la motivation d’écrire cet article en changeant le titre de l’article. Plutôt que d’écrire comment bien motiver ses collaborateurs au sein de son équipe qui est, avouez-le, plutôt chiant à lire, j’ai inversé la tendance. DO the OPPOSITE.

Je vous parlerai de la manière pour bien démotiver son équipe au travail, car entre nous, malgré les départements Ressources humaines, malgré les primes et les gains naturels, les gens, ils en ont marre de travailler (surtout à Neuchâtel, où le nombre de personnes à l’aide sociale ne fait qu’augmenter, et où, pour la plupart des travailleurs, être à l’aide sociale, c’est s’assurer d’un revenu final supérieur, en restant chez soi à regarder la TV. Si un politicien me lit, prenez garde, la foule gronde… bref.)

Et on se souvient facilement de ce qu’il ne faut pas faire.

Comment bien dé motiver votre équipe au travail. Conseil N°1

Je tiens à dire au lecteur attentif que je m’inspire de certains chefs que j’ai pu croiser dans ma modeste vie.

Il y a tellement de bons conseils que je ne sais pas par lequel commencer. Spéciale dédicace à l’un des adjudants qui ne m’a jamais aimé et que je n’ai jamais aimée. Il se reconnaîtra.

Le mépris est un réel levier pour démotiver vos collaborateurs. Même les plus tenaces. Pour ce faire, il faut à tout prix chercher à rabaisser vos équipes. En ne leur communiquant pas d’informations. En leur parlant sur un ton arrogant (difficile à expliquer, je ferais une vidéo, si les commentaires le veulent), en les sifflants plutôt que de les appeler par leur prénom, et en les privant de compliments et de signes de reconnaissance.

Si vous appliquez le conseil N°1, vous avez des chances de réussir à démotiver votre équipe. Si certains tiennent le coup après 1 mois (c’est-à-dire qu’ils continuent à vous donner des idées, à vous sourire et vous demander comment vous allez), passez au conseil numéro 2.

Comment bien dé motiver votre équipe au travail. Conseil N°2

Il y a une raison à la démotivation, c’est évident. Il ne faut pas croire que les chefs qui démotivent leurs équipes le font de manière résignée. Non, ils sont heureux et ils se sentent investis par leur quête de la démotivation. En général, il cherche à accroître leur pouvoir sur les employés. Car finalement, ils ont peur. Ils ont peur que certains membres de leur équipe passent devant eux. Ils mélangent donc, d’une manière subtile, mes différents conseils.

Parce que trop démotiver une équipe, c’est s’assurer la venue de vos supérieurs peu contents. Utilisez donc ces techniques de manière équilibrée et spontanée. Un jour vous êtes sympa, un jour vous ne l’êtes pas. C’est une merveille.

Donc le conseil n°2, c’est la privation d’autonomie et le surcontrôle, avec les « surpunitions » (ne cherchez pas dans le dictionnaire, c’est créé de toutes pièces).
Car comme j’en parlais dans un article précédent, qui traite aussi de la motivation au travail, l’humain cherche à être libre. Ben ouais, il doit payer des impôts, il doit faire des enfants, il doit manger 3 fois par jour, il doit s’habiller, bref, le conditionnement social l’oblige à faire plein de trucs, que l’homme ne ferait pas en temps normal (tenez, prenez l’exemple du mariage, bref).

Donc il cherche à compenser sa condition d’esclave en augmentant son autonomie (chose que beaucoup de RH n’ont pas encore bien assimilé en écoutant mes collègues de classe se plaindre de leur département). Pour le démotiver, c’est simple, enlever lui toute marge de manœuvre. Vous allez donc exactement lui dire comment faire quelque chose, tout en lui expliquant l’objectif (si possible, d’un niveau enfantin). Plus votre collaborateur est qualifié et plus la situation sera pénible à supporter.

Ajouter également une énorme couche de contrôle, de corrections, pour atteindre un travail parfait, et vous avez de fortes chances de voir votre collaborateur craquer dans les 3 semaines.

Comment bien dé motiver votre équipe au travail. Conseil N°3

Arrivé au conseil numéro 3, très peu de collaborateurs seront encore avisés à vous passer devant, ou à remettre en cause vos propos. Votre pouvoir sera donc total. Néanmoins, une certaine catégorie est très tenace. En général ce sont des illuminés investis par une cause et qui sont très peu perméables aux comportements externes (un bon pote de classe est dans cette catégorie). Cette catégorie est fastidieuse à contrôler car elle peut facilement court-circuiter la hiérarchie en place et directement aller parler à votre supérieur.

Dans ce cas, il faudra faire preuve d’une intelligence hors-norme. Être sympa avec le pauvre travailleur devant vos supérieurs, et une fois que vous n’êtes que les deux, redevenir arrogant (parlez avec les dents serrées) et supprimer toute autonomie.

Ce que vous allez perdre en motivant vos équipes

À partir d’aujourd’hui, si vous n’appliquez pas mes conseils ci-dessus, voici ce qui vous pend au nez:

• Vous commencerez à voir des gens heureux au travail
• L’équipe deviendra autonome, vous serez de moins en moins consulté, un leader se dessinera et prendra votre place et vous aurez plus de temps pour penser à un autre poste
• Les gens vous feront confiance et vous aimeront
• Vos supérieurs se diront que vous êtes un sacré leader qui offre la possibilité de développement à son équipe
• Vous passerez pour un responsable d’équipe humain et intelligent

Réflexion quant à l’écriture de cet article & Conclusion

La démotivation au travail est rarement abordée, si ce n’est sur des forums où les gens viennent se plaindre. Souvent, si un collaborateur quitte son travail c’est parce que son chef n’est pas suffisamment intelligent socialement pour lui donner envie de rester. Aborder le sujet de la motivation en mettant au jour les comportements démotivants est un excellent moyen pour déceler un problème, car le comportement est éventuellement déjà existant. Il est donc visible, concret, touchable. Il permet des déclics, et personnellement, aborder le thème du leadership et de la conduite de groupe avec les stéréotypes est un exercice très drôle à réaliser et les idées jaillissent toutes seules.

Vous comprendrez bien le deuxième degré de mes conseils. Pourtant, tous ces comportements je les ai déjà vus. Beaucoup de responsables d’équipes arrivent à cette fonction de manière empirique. Ils roulent leur bosse un certain temps, puis accèdent plus par années d’entreprise que sur la base de leurs compétences à un poste à responsabilité.

Si vous êtes dans une situation où vous vous sentez perdre motivation et/ou votre chef est imbuvable, alors communiquez. Parlez-en avec votre chef, et si celui-ci applique mes conseils, avisez votre hiérarchie. Gardez en tête que la communication est paradoxale pour la raison suivante: Quand tout va bien, il est aisé de parler, de communiquer, de tirer des théories sur la communication. Au moment où celle-ci devient importante (en cas de conflit, de problèmes, etc) alors la communication devient très difficile. C’est à ce moment, que vous devrez vous pousser.

À vos claviers! 😉 et si vous avez aimé, partagez, cela m’aide et peut-être, aidera votre chef qui se trouve dans vos contacts.
A+

Julien Leader Blogueur