Ne t’énerve pas !
Voici le genre de phrases qui m’insupporte, pas vous ? Et pourtant elles sont utilisées par des gens bien intentionnés. Avez-vous déjà vécu une situation dans laquelle vous vous retrouvez face à une personne en colère que vous ne savez pas comment calmer ?
Les émotions sont aussi instables qu’un bâton de dynamite. Dans cet article, je dévoilerai une marche à suivre qui permet de faire descendre la tension afin de ramener notre coléreux à la raison. En tant que responsable d’équipe, il m’arrive souvent de voir mes collaborateurs s’énerver à cause d’une contrainte, d’imprévus ou d’une autre personne (gestion de conflit). J’ai vu certaines relations de confiance se détériorer simplement parce que la colère était allée trop loin un jour. C’est dommage.
Pourquoi est-ce difficile de gérer une personne en colère ?
Une personne en colère est en proie à ses émotions. Tant que ces dernières ne s’estompent pas, il lui sera impossible de voir qu’un et un font deux et nous somme souvent impuissant face à cet état de fait.
Certains font un métier de la gestion de ces situations de colère, tels que les négociateurs ou les coachs en gestion de conflit. En tous les cas, cet apprentissage prend du temps.
Je ne considère pas maîtriser totalement ce domaine, cependant je dispose de quelques expériences positives qui m’ont appris à enrayer certains conflits.
La procédure à suivre pour calmer une personne en colère
1) Ne pas ajouter d’huile sur le feu
Cette première étape paraît évidente, mais il n’est pas toujours aisé d’identifier l’huile en question.
Lorsque vous demandez à cette personne de se calmer, vous la contraignez à ignorer ce qu’elle ressent, à faire taire son propre corps.
Ne pas laisser une personne en colère s’exprimer jusqu’à la fin sera un catalyseur pour le sentiment négatif. Elle peut avoir besoin de crier, d’injurier, de lancer des objets ou frapper dans un meuble pour évacuer le trop-plein. L’en empêcher c’est garantir l’augmentation de la colère.
Adoptez une attitude d’observation ou de compréhension. Certaines phrases font du bien telles que « Dans ta situation, je réagirais de la même façon » ou « Je te comprends ». Une gestuelle posée et une voix très basse sont très efficaces (je décris plus précisément cette technique dans la vidéo).
2) Une fois l’explosion terminée, faites passer la pilule rapidement.
Prenons l’exemple de quelqu’un qui a oublié d’apporter une caisse à outils qui se trouve dans un dépôt. Il faudrait faire 1h30 de trajet pour la récupérer. Il y a de fortes chances pour que cette personne s’énerve contre elle-même.
La deuxième étape consistera à confronter le comportement actuel de la personne en colère et l’utilité de ce comportement pour trouver une solution.
Exemple : « Est-ce que le fait de t’énerver contre toi-même ou de t’insulter arrangera la situation ? »
(Réponse attendue : Non)
Il faut répéter plusieurs fois cette étape et continuez de confronter la personne à son comportement.
Par exemple : « Et pourras-tu revenir en arrière en te plaignant ? Ou en critiquant une quelconque personne ? » (Réponse attendue : non)
Rappelons-nous que cette étape intervient après l’apogée de l’émotion. La personne est à ce moment en mesure de vous écouter.
Il est possible de commencer par la deuxième étape en prenant le risque de ne pas être écouté et d’exacerber l’émotion. Il est important de s’adapter à chaque situation et d’expérimenter.
J’ai pu constater que plus l’émotion initiale est forte, plus les questions devront être nombreuses.
3) Au revoir colère
L’idée de cette étape est de dissiper l’émotion négative ce qui permettra de parler calmement et de trouver une solution.
Par exemple : « Peux-tu faire monter ta colère et la faire redescendre tranquillement, jusqu’à ce qu’elle se dissipe totalement ? »
(Réponse attendue : oui)
À partir de ce moment, vous pouvez parler calmement et trouver une solution à deux.
4) En quête d’une solution
Ici, le but est d’atteindre l’objectif et pas la compréhension du problème, car à ce moment, il est possible que l’émotion reparaisse si nous remuons le problème.
La communication sera axée sur les moyens disponibles pour atteindre un résultat satisfaisant.
Par exemple : « Quand tu y penses tranquillement, y’a-t-il des solutions pour arriver à accomplir le travail ? » (Réponse attendue : oui)
Puis : « Pourrais-tu faire quelque chose en particulier, d’inhabituel, ou de créatif pour atteindre ton but ? Par exemple, appeler un ami qui habite dans les environs et qui aurait des outils à te prêter ? Ou encore profiter de cette situation pour acheter ta propre boîte à outils ? »
Les questions offrent la possibilité à la personne de trouver des solutions par elle-même.
5) C’était si bon
La dernière étape consiste à rendre cette expérience positive. Dans chaque situation il y a quelque chose de bon à prendre!
Par exemple, une fois la solution trouvée et le travail terminés, vous pouvez lui demander :
« Est-ce que cette expérience a du bon ? Quels sont les aspects positifs ? » (Réponse attendue : oui. Dans ce cas : J’ai pu revoir un ami d’armée, j’ai terminé le travail et j’ai trouvé une solution par moi-même).
L’estime de soi augmente.
Bon à prendre (au passage)
Il y a un principe important dans la gestion de personnes sous émotion forte. C’est le principe de la non-punition.
Ne pas punir les gens pour leurs erreurs leur permettra de se calmer plus facilement et de rendre les émotions moins violentes.
Menacer quelqu’un de sanctions dans ce cas ne sert qu’à:
1) Couper la communication (la personne cache son erreur par peur des représailles)
2) Augmenter le stress au travail (j’explique la technique du 4X4 pour gérer son stress)
3) Vous tirez une balle dans le pied en détruisant votre image de leader ô combien charismatique
Les livres qui m’ont inspiré et dans lesquels vous retrouverez les techniques expliquées ci-dessus sont « L’Intelligence sociale » écrit par Karl Albrecht (notamment le chapitre sur la présence) et « L’Intelligence émotionnelle » de Daniel Goleman. Je vous les conseille fortement.
Je vous remercie de m’avoir lu et vous encourage à me donner vos avis sur la question suivante : quelles sont vos techniques pour calmer une personne énervée ?
PS: Si vous êtes intéressé par le sujet, je vous invite à rejoindre les lecteurs de ma newsletter.
Après on peut discuter de ce qu’ils ressentent puis aborder la phase des solutions.
Je me permettrai pas d’ajouter quoi que ce soit à ton article, il est nickel comme il est…
C’est la base que tu expliques, j’en avais déjà connaissance et c’est ça qui me permet de désamorcer l’emprise de la colère de mon agresseur. J’aime répondre par un : « t’as de beaux yeux, j’ai jamais remarqué » ou « c’est marrant t’as le nez bouge quand tu cries » ! Ca pourrait être insensé de lire ce que j’écris et pourtant, c’est terriblement efficace.
D’une pour ne pas rentrer dans le jeu, et de deux rien pour surprendre le colérique et l’interrompre, car parfois le laisser s’énerver peut avoir l’effet boule de neige…
Quand il verra qu’il donne des coups dans le vide, il se fatiguera tout seul, ou sinon qu’on lui offre un séjour en psychiatrie 🙂
90% de réussite !
Jordane de MonBonPote a publié récemment: Comment réussir à parler en public sans passer pour un cake ?
Cela me fait plaisir de te savoir parmi nous!
Ce que tu dis est très juste, et j’agis comme toi avec certaines personnes. Comme par exemple mes collaborateurs que je connais bien, ou des amis proches et encore quand mon intuition me dis que ça passe.
J’ajouterai que je n’agis pas comme toi quand: Je suis la raison de la colère (énervement etc) ou alors quand je ne connais pas trop la personne. Car cela peut être mal perçu et ça empirerait la situation!
J’ai vu que tu étais passé à la TV. C’est excellent pour la popularité d’un blogueur ça!
Chapeau 😀
A+
Tu as raison de compléter mon commentaire par la connaissance de la personne… Après bien sûr tout dépend du résultat qu’on souhaite avoir mais ça c’est un autre sujet.
Y a un bouquin sur l’art de la manipulation qui expliquait ce que tu dis : rentrer dans la compréhension, et d’aller dans le désamorçage ensuite…
Efficace mais subtile !
Jordane de MonBonPote a publié récemment: Comment réussir à parler en public sans passer pour un cake ?
Ah oui le résultat, je me souviens d’une époque (postado ;-)) où je me gérais moins bien et que je faisais monter la moutarde lors de confrontation!
Bref, un autre sujet de conversation!
Bonne continuation
Pour réagir à cet article, quand tu parles de laisser la personne exprimer sa colère. A mon sens, oui mais jusqu’à un certain point, dans la limite de l’acceptable car si c’est quelqu’un de colérique en entreprise par exemple, qui pour se défouler à besoin de balancer son PC ou autre. Ce n’est pas possible de laisser faire cela.
Deuxièment remarque concernant le fait de ne pas punir, pas sanctionner. La limite est le comportement non professionnel, inacceptable en entreprise voire à risque. Ainsi dans certain cas, il est nécessaire de sanctionner et parfois le jour même. Pour se protéger en tant qu’employeur par exemple (je travaille dans les Ressources Humaines), par un courrier d’avertissement car s’il n’y a aucune trace écrite, cela vaut acceptation de la situation par l’employeur selon le code du travail.
De plus, cela sollicite l’ouïe et la vue des lecteurs pour mieux retenir l’information 🙂
Merci pour ta remarque judicieuse. Il est vrai qu’il y a une limite et celle-ci doit être placée au plus tôt (si possible le premier jour du travail, voir avant).
Concernant la punition, le sujet peut vite tomber dans un débat philosophique, pourquoi pas?
Aurais-tu des exemples de punition/sanction?
Pour ma part, je suis de plus en plus pour la discussion (même si au départ j’étais pour la punition).
Travailles-tu en Suisse?
À bientôt!
A++
je viens de lire ton article qui est très intéressant. j’ai un compagnon qui a souvent des crises de colère pour des futilités, mais vraiment pour des bêtises. Ex: c’est arrivé hier parce que le bouchon de la bouteille de vin s’est cassé, alors il commence à s’énerver et la faute reviens à moi « je n’ai pas un bon tire bouchon » mais je vous assure c’est de l’énervement à l’extrême ou alors encore cette semaine, en voiture parce qu’on ne trouve pas le chemin c’était encore de ma faute.Le problème c’est qu’il est extrêmement méchant sur le moment et qu’une heure après c’est un petit mouton et je devrais réagir comme si de rien ne s’était passé et me demande par la suite pourquoi je fais la gueule….je ne sais pas comment gérer cela, comment réagir ça me ronge et ma santé en prend un coup. Je souhaiterais vraiment trouver une solution pour qu’il n’aie plus de crise de colère qui sont de plus en plus difficiles à supporter.
Je commencerais pas une question: qu’est-ce que vous pouvez faire pour arranger la situation?
Ce n’est pas ce que je vous conseille, car je ne connais pas votre situation ni votre relation.
Avez-vous pensé à voir un coach en gestion de conflit?
Je ne sais pas vraiment comment gérer mes émotions au travail, je manque un peu d’expérience.
Pouvez-vous m’éclairer un peu en me disant comment vous ressentez et vous gérez se problème.
Merci d’avance 🙂
C’est trop long à expliquer dans un commentaire 😉
Merci pour votre message. Je ne suis pas sur de bien cerner votre demande, mais comme vous m’expliquez la situation, je ne pourrais pas vous aider. Je suis blogueur.
Belle soirée à vous.
j’aime beaucoup votre article, mais j’ai toujours besoin d’aide. je vous explique la situation :
nous sommes amoureux, et chacun tient à l’autre, mais à chaque petit problème il m’en veut à moi, alors que c’est clairement lui la cause, et parfois même quand il sent qu’il n’est pas à la hauteur avec moi, il commence à m’en vouloir sans même que j’exprime quoi que ce soit, c’est comme si ça comblait le vide qu’il ressentait et que ça le soulageait, comme si il se punissait à travers moi, aussi d’après ce que j’ai remarqué, nul n’est parfait et je me permets pas de le juger, mais c’est quelqu’un de très narcissique, toujours en colère, avec un petit complexe d’infériorité, aussi ne reconnaissant jamais d’avoir eu tord, je viens de vous donner une image sur sa face négative, mais il a aussi une superbe face positive ce qui explique le fait que je sois attaché à lui, j’ai besoin de votre aide pour m’expliquer comment le gérer quand il est en colère ? et comment faire pour l’aider à se sentir mieux dans sa peau ?
Merci d’avance 🙂
Merci pour votre retour.
Oui la phase N°2 est importante (mais les autres aussi :D)
Je vous souhaite une bonne pratique!
Curieux d’avoir de vos retours, si vous revenez par ici…
Je trouve assez difficile d’appliquer ce que vs décrivez lorsque l’on est directement concerné par le conflit et que la personne s’en prends a vous physiquement. Avez vous d’autres méthodes appaisante pour ce genre de cas ?
C’est impossible d’appliquer la technique de l’éloignement pour se calmer, car elle vient me chercher et s’énerve d’autant plus (Je suis preneur d’une autre alternative)
Mais en tout cas merci pour ce super article, il est d’une grande aide.
IL est important d’apprendre à gérer votre stress. Ca tombe bien, un programme va bientôt partir… (dans 4 jours exactement…) ne le manquez pas.
1- celles qui sont dues à une « bonne raison » : j’ai fait une bêtise idiote, qui n’est pas de mon niveau, et la personne se laisse dépasser par ses émotions, mais revient rapidement à son calme une fois qu’on est passé à autre chose : dans ce cas, le discours colérique est cohérent, et est centré sur le problème, ou sur la personne à l’origine du problème
2- les gens colériques, et tu es là et c’est sur toi que la colère passe pour une broutille ou une autre, pas besoin de bonne raison. Dans ce cas, le discours est beaucoup moins cohérent, et ça part dans tous les sens, et c’est l’occasion de revenir en boucle sur d’autres problèmes, en général personnels, et de ressenti plus que factuels. C’est ici qu’on trouve les conjoints violents (« Pourquoi tu fais tout pour m’énerver ? », « On dirait que tu fais exprès », …)
Merci pour cette analyse !
Personnellement je ne crois plus (j’y croyais) aux bonnes raisons. Je pense qu’une broutille peut faire péter les plombs à une personne qui ne sait pas se contrôler, alors que ce qui peut paraître impardonnable peut être accueilli très calmement… (Viktor Frankl).
Les conjoints violents: ils sont violents avec les gens qui alimentent cette violence. Une personne qui se croit victime va souvent alimenter les comportements du conjoint violent. C’est de la systémique ^^ On est pas habitué à penser de cette manière donc cela peut choquer ^^
1repondre calmement à haute et intelligible voix et en les regardant
2couper court en fuyant, en allant dans une pièce et en fermant la porte. Ils ne parlent plus qu »au mur ou à la porte.
3 une fois la colère tombée, revenir en étant très calme et soit en discuter soit ne pas en parler.
Ça marche souvent. Bon courage à tous Jean Michel
Merci pour votre partage 😉
Merci pour ta stratégie en 3 temps. J’ai aussi tendance à quitter la pièce face à une personne qui ne gère pas ses émotions.
Je suis porteur de changement dans mon job actuel et dès qu’il s’agit de changement, il y a ceux qui y vont et ceux qui résistent. Dans la deuxième catégorie, certains acteurs peuvent avoir des réactions surprenantes… (même en les impliquant, etc). L’effet « je quitte la pièce » est sympathique et permet de leader la dynamique de l’échange.
A++
Ma fille est comme ça … le plus dur c’est de lui faire admettre… au départ on essaye d’apprendre à gérer cette colère permanente et puis pour finir on s’apperçoit que le problème s’est pas la cause des crises de colère… mais bien plus profond… elle ne supporte rien..
Tournez-vous vers l’approche systémique stratégique.
J.
je trouve que votre sujet est intéressant merci bien , comment je peux contacter directement avec vous
si son match de foot rame a la tété => il dit quil veut tout casser
sil narrive pas a attraper un pokemon (jeux) => il s’enerve
monsieur veut demissionner : au depart je lui ai dit cherche d’abort un autre travail et ensuite demissionne => colere il dit que je ne le soutiens pas
quelques mois apres il ressort le meme sujet et du coup je chnage de discours: ok mon cheri, si tu veux demisssionner fais le, on sen sortira , on prendra sur les economies de chacun ca ira. => colere je ne le soutien car jai parlé des economies.
mais quest cequil veut que je lui dise: sil na aps de travail, le chomagene suffit pas , jy peux rien!
autre exemple: notre fille etait malade , nuit blanche pour nous car elle a bcp toussé. monsieur sest mis en colere , ma rdiculisé devant ma fille, a tapé contre le mur
je suis completement saturée de vivre dans cette situation ou monsieur se met en colere. Quoi que je dise ca ne change rien je pense quil a un reeel besoind e se defouler sur moi pour exterioriser sa colere mais moi je ne suis pas un punching ball et je refuse de vivre avec une epee de damocles sur la tete a attendre la prochaine qui va me tomber desssus