​​​​L’Approche Systémique Stratégique: une Nouvelle Façon de voir votre Réalité.

Dans les lignes qui suivent, vous découvrirez l’approche systémique stratégique pour résoudre les problèmes. Accrochez-vous, beaucoup de concepts vont venir vous bousculer et peut-être qu’ils provoqueront une réaction de rejet au premier abord. Mais tenez bon. Le jeu en vaut la chandelle.

La structure de l’article se base sur une partie de ma prise de note lors des cours à l’institut Gregory Bateson.

Notre pensée en occident nous pousse à rechercher une cause à un effet. À l’école pour la résolution d’un problème mathématique. Au travail lorsqu’il y a un « problème de personnalité ». Dans notre corps lorsqu’il s’agit de soigner une maladie. En ouvrant le capot de la voiture lors d’une panne.

Occident = cause = effet

Cette manière d’appréhender notre monde fonctionne plutôt bien lorsqu’il s’agit de réparer une machine, lorsqu’il s’agit de déceler une erreur dans des lignes de codes ou d’améliorer une recette de cuisine. Cela fonctionne bien lorsque nous sommes face à des systèmes/ procédures simples. 

Lorsque nous sommes face à des systèmes plus complexes, alors cette manière d’appréhender le monde devient rapidement obsolète. Si je prends l’exemple d’une entreprise, il est très difficile de gérer des problèmes en cherchant une cause unique. Pourquoi mon département logistique n’arrive-t-il pas à atteindre ses objectifs? Beaucoup de chefs d’entreprise se cassent la tête sur ce genre de questions. Pour eux, il doit nécessairement y avoir une cause, facilement identifiable, mais qui en fait, ne l’est pas.

Avant d’aller plus loin, qu’est-ce qu’un système?

L'approche systémique

Un système est un ensemble organisé d’éléments en interaction comportant des mécanismes de régulation qui maintient sa structure (sources et lectures pour aller plus loin en fin d’articles).

Chaque système fait partie d’un autre système. Telles des poupées russes. Chaque système est régulé par des règles qui permettent au système de se maintenir. Ces règles sont souvent implicites. Invisibles. Réussir à en prendre conscience puis à les lire permet de se retrouver dans lire la matrice, tel Néo.

Cette manière de lire le monde qui nous entoure s’applique à tout: les panneaux de limitation de vitesse sont les règles du système, vous pouvez essayer de jouer et ne pas les respecter. Rapidement, vous devrez gérer les régulateurs du système (les radars ou la police). Si ces régulateurs ne sont pas suffisants, il y en aura d’autres… je ne vous fais pas de dessin. D’autres règles sont plus discrètes, mais tout autant fortes. Je donne l’exemple d’un couple un peu plus bas…

Notre univers est un système avec des lois que les scientifiques cherchent à comprendre. Notre système solaire est un système qui est influencé par un autre système (le soleil). La terre est un autre système. Un océan est un système. Les forêts sont des systèmes. Vous êtes un système. Avec des organes (systèmes), une flore bactérienne (chaque humain a entre 2 et 3 kg de bactérie uniquement dans son système digestif) et j’en passe.

Vous l’aurez compris, tout est système. Tout est lié. Les gens qui se réunissent pour travailler sur un projet fondent un système. Internet est un système. Avec des sous-systèmes (ce blog par exemple).

L’approche systémique consiste donc à évoluer dans cette complexité en évitant d’utiliser la pensée linéaire cause = effet. C’est réducteur. De moins en moins utile, car le monde va de plus en plus vite. Le temps d’analyser une situation « à l’ancienne » et vous êtes déjà dans un système différent.

Naturellement, pour définir des limites à nos systèmes sur lesquels nous intervenons il y a des méthodes. Pour ne citer qu’elle, la cartographie des acteurs influents d’un système est une manière de poser des limites à notre système.

Il n’est pas évident de penser en système. Nous sommes «cablés» pour économiser de l’énergie. Adopter l’approche systémique est plutôt gourmand en énergie mentale, surtout au début.

Il faut repasser sur des années d’éducation, des années d’habitudes, des années de confort. Et si vous éprouvez une résistance en lisant ces mots, c’est que le système que vous êtes fait bien son job. Il lutte pour maintenir sa structure. Cette lutte pour maintenir la structure est un principe de base que je développe plus loin…

Une fois que vous voyez le monde en système, vous comprenez mieux ou appuyer pour atteindre vos objectifs. Vous savez où et quand lâcher prise et par où passer pour avoir un plus gros levier. Dès que vous appliquez l’approche systémique, vos deux mots favoris sont «montre-moi» plutôt que de se baser sur les propos des gens. Car l’ouvrir est plus facile qu’agir. Cela demande moins d’énergie.

Je suis un pratiquant de la Warrior Diet depuis 8 mois. Lorsque j’explique aux gens que mon seul repas de la journée est pris le soir, le système humain qui me fait face va montrer de la résistance. Il se régule pour pouvoir maintenir sa structure. Structure physique, mais aussi sa structure mentale.

Si vous étiez totalement influencé par chaque nouvelle information, je vous laisse imaginer le bordel qui se passerait dans votre tête. Vous voyez une jolie fille -> vous abandonnez votre copine. Si un chasseur de tête vous appelle -> vous quittez votre travail sans réfléchir.

L’exemple du couple est parlant lorsqu’il s’agit de montrer la résistance et les règles implicites:

Monsieur et madame sont mariés depuis des années. Monsieur dort à droite du lit, madame dort à gauche. Cela n’a jamais vraiment été discuté, mais c’est le fonctionnement du système.

Un soir, madame change du côté de lit sans prévenir monsieur. À votre avis, que se passe-t-il ensuite?

Je suis sur que le système va résister. Comment? Je ne suis pas devin. Mais une réaction aura lieu. C’est un autre exemple pour vous montrer comment les systèmes s’autorègulent.

L’approche systémique permet donc d’accéder à un nouveau niveau logique

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Et je prends beaucoup plus de plaisir à voir le monde en système depuis quelques années. Je me prends aussi moins la tête.

Par exemple, je ne perds plus des années à créer le « business plan » parfait, ou la stratégie organisationnelle adéquate dans mon entreprise actuelle. Non, j’agis. En fonction des réactions de régulation du système, j’adapte ma stratégie. On parle alors de feed-back positif (l’espace entre mes actions et le résultat augmente) ou de feed-back négatif (l’espace entre mes actions dans le système et le nouveau fonctionnement du système se réduit). Kurt Lewin le disait: pour comprendre un système, il faut le faire bouger.

Cette notion d’adaptation constante (feed-back) pour modifier le fonctionnement d’un système provient de la cybernétique et plus précisément du modèle de Shannon. Sans vouloir aller dans les détails, le principe de base est simple: seule la réponse d’un système me permet de savoir quoi faire ensuite. La spéculation, le copier/coller (plus couramment appelé l’expérience) n’est pas utile sur des systèmes complexes dysfonctionnels.

La question: la poule ou l’oeuf en premier?

Cette question turlupine les scientifiques. Ils cherchent à mettre de l’ordre entre la cause et l’effet. Je ne me suis jamais penché sur la question. Probablement que des réponses scientifiques ont été trouvées.

Si je pose cette question à un systématicien, il me répondrait: est-ce que cela change le goût du poulet qui se trouve dans mon assiette?

Là encore, on glisse sur un principe de la pensée systémique: on cherche rarement à comprendre le passé. On préfère comprendre comment le système fonctionne aujourd’hui et vers quoi l’amener demain.

Vous vous demandez pourquoi ne pas se baser sur le passé pour comprendre notre système?

Votre question est légitime. C’est encore un principe qui va à l’encontre de votre manière d’agir depuis si longtemps. Vous n’allez pas la remettre en cause si facilement.

Je vous disais qu’un système est régulé par des règles. Il est temps à présent de les aborder.

Les règles de l’approche systémique sont issues de la cybernétique et du constructivisme.

(La cybernétique est la science des mécanismes autogouvernés et du contrôle, alors que le constructivisme est une approche de la connaissance reposant sur l’idée que la réalité est le produit de notre esprit humain en interaction avec la réalité. Promis, j’arrête.)

Règle 1= le tout est plus que la somme des parties.

qualité émergente
Chaque système a une qualité émergente. Mais celle-ci peut-être dysfonctionnelle. Tout dépend du point de vue de celui qui observe.

Chaque système à une qualité émergente. Je dis qualité, mais celle-ci peut-être négative ou positive. Tout dépend du point de vue de celui qui observe. La formule suivante est souvent utilisée: 1 + 1 = 3. Dans la même veine, 1 + 1 =  0 (ça va aussi dans ce sens).

Pour se retrouver hypnotisé devant un feu (qui est un système) il faut 3 éléments. De la chaleur, du combustible et de l’oxygène. Si vous retirez un élément de la liste, vous n’arriverez pas à obtenir la qualité émergente qui est le feu. Pareil avec une soupe. Si vous posez sur la table tous les ingrédients d’une soupe, vous n’arriverez pas à avoir une soupe. Il y a quelque chose qui manque. C’est cette qualité émergente propre aux systèmes.

Vous ne vous êtes jamais dit qu’avec certaines personnes (systèmes humains) vous arriviez à avoir des idées que vous n’aviez jamais? C’est encore une fois cette qualité émergente.

Règle 2 = homéostasie

La règle suivante concerne cette nécessité pour tout système de se réguler pour maintenir un équilibre. Un équilibre n’est pas obligatoirement harmonieux. Un équilibre ne fait pas forcément le bien. Un équilibre peut être dysfonctionnel. J’ai connu des entreprises qui ne respectaient aucune logique organisationnelle. Des entreprises qui employaient des collaborateurs surstressés et  déprimés, mais qui continuait à faire du bénéfice.

J’ai connu des personnes qui abusaient un peu trop des bonnes choses de la vie et qui continuaient à vivre (à peu près) normalement.

Prenons l’exemple d’une personne qui a quelques dizaines de kilos en trop. Elle sait bien qu’elle devrait arrêter de manger 2 fois par jour au MaC DEAU, mais c’est difficile, car elle se sent prise dans un engrenage qu’elle n’arrive pas à inverser.

Cette homéostasie nous concerne tous. C’est notre envie d’aller dans une zone de confort. Il ne faut pas lutter contre, mais plutôt la voir comme une alliée à comprendre. Là où il y a de la résistance, il y a une porte d’accès au changement. C’est grâce à cette homéostasie que nous arrivons à être stables et cohérents. Cette cohérence nous permet de tisser des liens sociaux et de ne pas sombrer dans la folie (pour ne citer que ces deux aspects).

Mais parfois, cette homéostasie, on aimerait s’en débarrasser pour mettre en place de nouvelles habitudes. C’est là, en général, que l’on s’y prend très mal, car on agit avec notre mode de pensée qui fonctionne bien pour réparer une machine (cause = effet), mais pas un système complexe comme nous.

La dernière règle concerne l’équifinalité.

Selon mes cours encore, l’équifinalité se résume ainsi: vous pouvez être face à deux systèmes similaires et appliquer la même action, vous n’aurez aucune garantie de voir le système réagir de la même manière.

Si dans une rue parisienne vous arrêtez une personne X pour lui demander votre chemin, celle-ci vous proposera peut-être d’aller boire un café. La personne Y décidera de vider son spray au poivre. Chercher à comprendre est une pure perte de temps.

Ces exemples sont simples et peuvent vous paraître étranges, mais combien d’experts et consultants arrivent dans des entreprises et se comportent en pensant que la deuxième personne se comportera comme la première? Que la deuxième équipe de l’entreprise Danome se comportera comme la première équipe de chez Nestlait? 

C’est ce dernier principe qui incite le systématicien à ne pas remonter indéfiniment dans le passé, à la recherche d’une cause qui pourrait avoir éventuellement provoqué une conséquence. On s’en fout.

Nous ce que l’on veut, pour résoudre des problèmes, c’est savoir ce que fait le système aujourd’hui (ses régulateurs) qui maintient sa structure (principe de l’homéostasie). Je vous donnerai un exemple de résolution de problème qui m’a concerné: 4 mois d’insomnie chronique.

Pour mieux comprendre la résolution de problème (qui suit), je souhaite, avant, brièvement vous parler des niveaux logiques en communication.

Il existe différents niveaux de communication. Ces niveaux provoquent des paradoxes lorsqu’ils sont mélangés dans le même message. Ces paradoxes nous enferment dans des situations parfois agréables, mais aussi désagréables. L’humour est l’un des plus beaux exemples.

Paul Watzlawick en parle dans son ouvrage « faites vous-même votre malheur » lorsqu’il dit que l’humour peut être un piège:

Sympa ta cravate, mon grand-père avait la même… (avec un grand sourire).

La personne qui reçoit cette info à deux possibilités -> l’acceptation (et sera perçu comme un dominé, un peureux, suivant le système qui les entoure) ou en cas de résistance de sa part, l’interlocuteur peut lui dire « mais rigole un peu, je disais ça pour rire) » et dans ce cas, le gars qui ne s’est pas laissé faire est perçu comme un rabat-joie.

Nous sommes dans un paradoxe qui mélange différents niveaux. Il y en a d’autres. Beaucoup d’autres.

  • La femme qui dit à son mari « domine-moi ». Si monsieur s’exécute, il suit son ordre. Un dominateur ne suit pas d’ordre. S’il ne s’exécute pas, elle pourra lui reprocher de ne pas être assez entreprenant. 
  • Si je vous dis: je suis un menteur. Allez-vous me croire? Si vous me croyez, pour vous je dis donc la vérité, mais un menteur ne dit pas la vérité…

Dans les entreprises ont vois des trucs sympathiques aussi (surtout dans les politiques/ Chartes):

  • Adhérez librement au projet et à la culture de l’entreprise
  • Soyez autonomes/créatifs
  • Aimez vos employés

Ces quelques paradoxes ont la faculté de très rapidement vous bloquer et de ne jamais vous laisser la possibilité de combler l’émetteur du paradoxe (ou de lui laisser la possibilité de vous critiquer sur l’élément que vous ne pouvez pas combler)

Si je vous parle des paradoxes, c’est qu’ils sont liés aux niveaux logiques de la communication. Ces niveaux vont vous permettre de lire le système. Ces paradoxes ne peuvent pas être résolus de manière logique. D’où l’effet de surprise lorsque l’on lit les stratégies systémiques mises en place pour résoudre les problèmes.

À présent, la résolution des problèmes pure et dure

Jusqu’ici, nous avons abordé les principes de base de la systémique. Plusieurs écoles sont basées sur ces principes puis utilisent leurs propres méthodes en fonction de leur thématique (axé solution, axé problème, développement personnel, etc).

L’approche systémique stratégique que j’ai suivie est le produit d’une rencontre entre deux grands hommes. Milton Erickson, le praticien et Gregory Bateson le théoricien.

Le but de l’approche systémique stratégique est la résolution de problème. Si vous êtes au top de votre forme et que vous souhaitez vous développer personnellement, cette approche n’est pas préconisée.

Mais des problèmes, nous en avons tous un jour ou l’autre.

Un problème est une situation récurrente qui engendre de la souffrance et que les gens veulent changer. Un problème est avant tout interactionnel et défini selon les normes/ vision de la personne. Je me souviens de l’exemple donné par notre excellent professeur qui disait:

[thrive_text_block color= »orange » headline= » »]« Si vous êtes en forêt, et qu’un fou commence à vous poursuivre avec un couteau, le type qui a le problème, là, en ce moment, c’est vous. » [/thrive_text_block]

L'approche systémique est non normative
Qui a un problème?

Je trouve cette remarque pertinente pour prendre conscience qu’on se plaint souvent des comportements d’une personne, on l’étiquette en parlant d’elle comme une personne à problème, mais souvent, la personne emmerdée, ce n’est pas elle. La personne qui a un problème, là, maintenant, c’est vous.

Cela nous fait prendre conscience du caractère très interactionnel d’un problème. Nous sommes le problème ET la solution. Yin et Yang.

La situation problématique est née d’une difficulté passagère gérée inadéquatement. La logique fonctionne dans le 80% des cas. Mais parfois, la logique ne suffit pas. Car nous sommes bloqués dans une situation qui ne se résout pas avec de la logique. Un exemple? Contrôler son désir. Contrôler son amour. Contrôler son sommeil.

Le problème est alors alimenté par les solutions logiques mises en place. Les tentatives de solution.

Tentative de solution? Julien, tu m’as perdu là…

Les tentatives de solution sont toutes les actions entreprises pour résoudre le problème, mais qui en fait, l’alimentent. En général, ces tentatives de solution sont différentes sur le comportement, mais semblable au niveau de la nature/relation. Là, les niveaux logiques sont importants pour comprendre ce qui va suivre.

Prenons mon cas personnel..

Début 2016, j’ai commencé un challenge professionnel qui m’a passablement stressé, de plus, j’ai vu un proche de ma famille sombrer dans l’insomnie. Sans vraiment savoir pourquoi (souvenez-vous, les causes ne sont pas importantes) je me suis retrouvé à dormir 4 heures par nuit en étant 8 heures au lit. Bref, après 27 années de sommeil profond, j’étais touché par de l’insomnie chronique.

J’ai rapidement mis en place une panoplie de « solutions »: faire de l’autohynose, me relaxer avant d’aller au lit, faire des exercices de respiration, arrêter de manger le soir (serait-ce ma warrior diet??), faire du sport le soir, couper les écrans 2 heures avant d’aller au lit, prendre un bain, méditer, me balader en forêt, écrire le soir pour me vider la tête, etc. Je vous épargne mes 4 mois d’écriture quotidienne.

Donc, avec vos nouvelles connaissances, toutes ces actions ont des comportements différents (il y a une grosse différence entre prendre un bain et aller se balader en forêt), mais si on prend de la distance avec ce premier niveau logique, on constate que la volonté de base est la suivante: retrouver le sommeil. C’est une tentative de contrôle.

S’il y a bien un truc qui rend malheureux dans la vie, c’est de vouloir contrôler ce qui, par définition, n’est pas contrôlable. Les autres par exemple. Ou le sommeil.

Tentatives de solution

Une nuit, j’ai dessiné toutes mes tentatives de solution et j’ai décidé de profiter du gain de temps et de faire des activités qui me plaisent. C’est vrai, je passais 4 heures à faire la crêpe, alors autant en profiter pour bosser sur mon blog et lire des bouquins.

La première nuit, je suis resté éveillé 1 heure 30 après avoir quitté mon lit. La deuxième nuit, un peu plus de 20 minutes. Et la troisième nuit j’ai fait une ligne droite.

Pourquoi cela a-t-il fonctionné? Ce n’est pas important de le savoir dans le contenu, mais plutôt dans la relation que j’entretenais avec mes tentatives de solution. Ce que j’ai fait? J’ai pris le message de fond (je souhaite retrouver le sommeil) et je suis parti à 180°. En gros, j’ai décidé de fuir le sommeil.

Comment ai-je su que c’était la chose à faire? Je regardais comment le système réagissait (moi en l’occurrence).

Cette approche systémique stratégique fonctionne, car nous partons du problème que nous sommes la solution et le problème.

Julien, pourquoi avoir attendu 4 mois?

Simplement parce que je ne souffrais pas assez. Une question qu’aiment se poser les systématiciens: qui souffre assez pour vouloir changer? Une personne qui tient, c’est une personne qui ne souffre pas (encore) assez. Et nous avons tous un seuil de tolérance bien différent. Souvenez-vous: le système se bat (parfois très longtemps) pour maintenir sa structure, même si celle-ci est défaillante.

Au passage, beaucoup de collègues dorment mal… et s’y font. Ils pensent que c’est normal. Comme quoi, l’homéostasie a encore de beaux jours devant elle.

Pas convaincu de l’approche systémique ? Changeons de contexte…

Au travail, une personne ne répond pas à vos mails. Peu importe la raison. Quand vous la voyez, elle vous dit qu’elle répondra à vos mails, mais vous avez appris qu’il ne faut jamais se fier au propos d’une personne, mais uniquement ses faits.

Rien ne change. Vous continuez d’envoyer des mails, mais elle ne vous répond pas. Lorsque vous la revoyez en séance… vous lui dites « Au fait, pour les documents que tu dois m’envoyer, prends tout ton temps, je suis absolument débordé par d’autres demandes… une de plus et j’explose »

Cette stratégie a pour but d’indiquer à votre interlocuteur que son comportement vous fait du bien (alors qu’il voulait vous faire du mal). Il y a fort à parier que le lendemain vous ayez vos mails.

Naturellement, chaque système est différent et l’approche systémique stratégique s’adapte à chaque nouveau système. Il n’y a pas de recette magique, mais uniquement des principes sur lesquels se baser pour réussir à résoudre ses problèmes dans un contexte complexe.

Si le feed-back est positif (l’écart entre vos actions et le résultat souhaité augmente) alors, changez de stratégie.

Est-ce que l’approche systémique est la panacée?

Pour moi, elle m’a permis de comprendre beaucoup de choses rapidement. Néanmoins, l’approche analytique (trouver la cause qui provoque l’effet) peut toujours être utilisée au sein même de l’approche systémique.

L’approche systémique permet d’agir dans la complexité. Dans un monde interdépendant. Nous sommes dans un monde qui devient de plus en plus en complexe. Les raisons sont difficiles à pointer du doigt, mais la technologie et l’accès à internet y sont peut-être pour quelque chose.

Vous venez de découvrir de nouvelles informations. À ce stade il est normal de regarder d’un oeil critique cette nouvelle manière d’appréhender la réalité. Mais si vous vous sentez bloqué dans des situations et que vous pensez avoir tout essayer, alors essayez l’approche systémique stratégique. Vous seriez surpris des résultats que vous pouvez atteindre avec.

Vous voulez aller plus loin?

[thrive_optin color= »blue » text= »Avec plaisir. » optin= »4642″ size= »medium » layout= »horizontal »]

Julien Leader Blogueur

Si vous souhaitez aller beaucoup plus loin, je vous recommande les sources suivantes:

  • Mon nouvel article sur le sujet de l’approche systémique (rédigé en 2020)
  • À la recherche de l’école de Palo Alto de Jean-Jacques Wittezaele et Teresa Garcia-Rivera
  • Chevaucher son tigre de Giorgio Nardone
  • La stratégie brève de Paul Watzlawick
  • Faire soi-même son malheur de Paul Watzlawick
  • Approche systémique dans les organisations d’Alex Mucchielli
  • Manager par l’approche systémique de Dominique Bériot
  • Et évidemment, l’IGB.