août 2

Comment avoir de la tchatche? Dansez mentalement!

Je ne souhaite pas écrire un article parfait et complet. Vous n’allez pas être le KING de la conversation après cet article.

Vous êtes déçu? 
Vous vous demandez ce qui me prend de me tirer une balle dans le pied? Vous hésitez à scroller pour arriver au résumé?

Manque de bol, je n’ai pas fait de résumé.
Et je distille les principes et les techniques tout le long de l’article. Ce qui rend le scroll assez pénible…

Problèmes de communication récurrents
Quand je n’ai pas d’idées, je prends ce qui revient le plus souvent dans les sondages de mes lecteurs…

Avoir de la tchatche. C’est un sujet récurrent sur le net. La toile regorge d’articles sur l’art de la discussion. Jetez un oeil à ce qu’il se fait ailleurs pour pouvoir comparer ou à cette technique. Puis commencez par tester le plus tentant ou ce qui vous repousse le moins.

Je vous invite à prendre de quoi écrire pour résumé ce qui va vous tomber dessus. Si l’envie vous tente, optez pour un café « strong »! Abordez les lignes qui suivent comme un voyage. Prenez le temps.

Par où commencer?

Je vais traiter ce sujet à ma sauce en replongeant en 2012, lorsque j’ai commencé intensivement à faire mes armes à Londres. Pour le coup, j’ai bloqué 3 mois de ma vie pour:

  1. apprendre l’anglais
  2. développer mes compétences sociales

(ces objectifs allaient bien ensemble)

Oxford street, mois de janvier, 15 approches par jour. 

Avec comme seules armes…

Un Ipod Nano muni d’une caméra

S’observer pendant une conversation est primordial

+ 

mes mains et ma gueule

Une belle manière d'améliorer ses conversations: se filmer
Une manière d’améliorer ses conversations: se filmer

Si l’anglais peut paraître facile, lorsqu’on a ZÉRO base, aborder 15 personnes par jour, en pleine rue, c’est assez intéressant et éreintant. Surtout au début. Parce qu’au début on fait les 15 d’une traite et c’est souvent du rejet. Avec le temps qui passe, on passe plus de temps dans des cafés à échanger que de se faire rejeter.

À cette expérience enrichissante que je cite régulièrement, je rajoute l’expérience actuelle où je côtoie des gens qui n’ont pas toujours un avis positif vis-à-vis des organisations que je représente avec mes habits de travail. La grosse différence est qu’il est important de créer, développer et maintenir un bon contact avec ces personnes. C’est ce qui peut faire la différence entre la vie privée, où l’on peut s’amuser, tester et fermer les yeux sur les conséquences de multiples rejets et la vie professionnelle, où le nombre d’essais est moins élevé (parfois, il n’y en a qu’un, entretien d’embauche) et le cadre plus strict (c’est une longue phrase indigeste je sais…).

J’aborderais un peu la prise de contact dans cet article. Même si cette phase initiale ne concerne pas le fait d’avoir de la conversation, en général savoir comment approcher une personne est utile pour s’entraîner à avoir de la conversation. L’un ne va pas sans l’autre (même si théoriquement oui). Et à la longue vous allez saouler vos amis.

Ho et j’allais oublier. J’ai également créé une vidéo pour vous! Accessible au moment le plus opportun.

C’est parti!

La vérité pour créer une belle discussion…

Avant tout, il faut espionner les autres, car vous saurez quels sujets abordés en leur présence.

1. Baladez-vous sur Facebook, Twitter, tapez le nom de vos victimes sur Google et ramassez un maximum d’informations sur elles… Mémorisez ces informations et vous serez en mesure de les épater. À ce sujet, une banque à créer un bon spot publicitaire…

2. Suivez les personnes et découvrez ce qu’elles aiment faire. Parlez à leurs collègues, voisins et familles si possible.

3. Construisez une liste de sujets de conversation que vous prendrez avec vous. Vous irez la consulter aux toilettes pour ne jamais être à court de sujet…

Vous vous demandez si je suis sérieux?

OK. Bon. Si vous êtes toujours là, on peut passer aux choses sérieuses.

Avoir de la conversation, une histoire de courage et de simplicité.

Le courage, c’est avoir peur de quelque chose, mais de le faire quand même.

Beaucoup cherchent à avoir de la conversation pour se donner de la valeur. Ils veulent passer pour plus intéressants que la moyenne. Ils ne veulent surtout pas que le silence s’installe, car pour eux, cela signifie que l’autre s’ennuie.

 Pour ce faire, ils vont apprendre des sujets de conversations et des manières d’entrer dans ces sujets de conversation. Ils vont avoir un rôle d’acteur. L’acteur qui répète son texte avant le tournage. Le problème c’est qu’ils seront essentiellement centrés sur eux-mêmes plutôt que sur l’autre. Cela créer de la tension quand on a pas l’habitude.

Ce genre de techniques (apprendre par coeur) fonctionnent bien avant un examen de questions à choix multiple. Où face à des mathématiques. 

Ce genre de techniques fonctionnent également bien lorsqu’il faut jouer à l’acteur, car en face, les textes sont connus.

En vrai, c’est différent. En vrai, une conversation suscite des émotions qui vont troubler votre mémoire. En vrai, l’humain est libre d’interagir comme il le souhaite. Ce qui augmente à l’infini ses possibilités de réactions. Vu que la nature est bien faite, il y a tout de même des facteurs peu variants présents chez beaucoup de personnes. Ces facteurs permettent d’élaborer des stratégies. 

Cela nécessite donc plus que des textes formatés. Cela nécessite des principes de base flexibles. Simples. Efficaces.

Juste avant d’élaborer les principes de base, je tenais également à défendre les moments sociaux SANS smartphone. Car certains font semblants d’être occupés en gardant le nez plongé sur leur fil d’actualité qu’il rafraîchisse toutes les 30 secondes… Mais leur vie semble bien vide.

Lâchez votre smartphone pour améliorer vos discussions
Lâchez votre smartphone pour améliorer vos discussions

Si vous souhaitez améliorer vos discussions, profitez des moments où vous êtes entre amis pour partir dans des lieux où vous n’êtes jamais allé. N’attendez pas de vous retrouver face à une personne inconnue pour pratiquer. Pratiquer avec tout le monde.

(Mais respectez leur envie de tranquillité…)

Un autre élément qui revient souvent c’est la difficulté d’accepter les codes sociaux

Ce mail que j'ai reçu souligne l'ennui face à certaines normes
Ce mail que j’ai reçu souligne l’ennui face à certains normes

Cela ne m’étonne même pas que cette personne se retrouve sur mon site… Plusieurs personnes m’écrivent et me disent qu’elles n’aiment pas les sujets superficiels. Et pourtant, c’est les normes. Il m’est arrivé de zapper les sujets superficiels dans certaines conversations pour arriver droit au but, mais cela se produit dans des contextes où les gens savaient ce qu’ils venaient chercher (Berghain, Berlin). Ça va beaucoup plus vite.

Identifiez les normes. Acceptez-les. Puis calquez les normes sur votre contenu (ce que vous dites) et créez la différence (hors-normes) sur la manière de le dire. Cela nous redirige vers les principes.

1. Pour avoir de la tchatche, il faut prendre le risque de se faire rejeter.

Plus vous acceptez le risque comme une composante du succès plus vous progressez.

Vous pouvez vous faire rejeter. Vous pouvez perdre en valeur. Vous pouvez vous faire insulter. Beaucoup de choses peuvent arriver. Chercher à les anticiper est une activité qui va vous faire perdre toute spontanéité. Plus vous cherchez à vous protéger du rejet, plus vous invitez celui-ci dans votre vie.

L’avantage, c’est que la majorité des gens ont peur de se faire rejeter. La majorité a tendance à attendre que quelqu’un les approche. 

C’est là que vous débarquez dans leur monde. Vous n’avez pas besoin de faire beaucoup. Une formule de politesse, une présentation succincte et une attitude ouverte. Par la suite, vous pouvez rajouter de la difficulté (comme allez en boîte de nuit…), mais je ne recommande d’éviter de commencer par les scénarios les plus difficiles.

Il existe des astuces pour réduire la probabilité de se faire rejeter: signe de la main à distance. Contact visuel + sourire. La conversation commence souvent bien avant l’arrivée des premiers mots.

2. Pour avoir de la conversation, prenez la responsabilité de la danse mentale.

Scène épique du film Pulp Fiction
Scène épique du film Pulp Fiction

Je nomme danse mentale l’échange entre deux personnes. Plutôt que de voir la conversation comme une lutte. Une lutte où vous devez montrer votre supériorité. Une lutte où vous montrez qui vous êtes. Une lutte où le temps d’antenne est défendu avec fougue. Vous allez plutôt danser!

 Vous pouvez parfois écraser un pied ou pousser l’autre un peu trop rapidement. Vous pouvez avoir les mains moites et avoir quelques hésitations. Mais vous guidez la conversation. Vous proposez les sujets de conversation. Vous êtes attentif à l’autre. Vous vous souvenez des prénoms. Vous présentez les gens entre eux.

( astuces pour se souvenir des prénoms -> 1) regrouper les gens qui ont les mêmes noms entre eux: j’ai un groupe de Nicolas, de Cyril, de Marie, etc. Je visualise chaque personne dans ce même groupe. 2) pour les noms plus difficiles: Dragan par exemple; j’imagine le type en question, qui drague un âne.)

La danse se déroule donc bien… votre partenaire se sent à l’aise. Pour quelles raisons s’arrêterait-il? 

Cela nécessite également de laisser l’autre guider le mouvement, en accueillant son action (ses questions, ses arguments, ses remarques, ses désaccords) avec curiosité pour voir où cela va mener. Si celui-ci fatigue, vous pouvez reprendre le lead poliment.

Une fois ces deux principes de base énoncés, il est inutile de vous préciser l’importance de la pratique. Je fais encore beaucoup de bourdes. Des rencontres se passent mal. L’important pour moi est de réussir à appliquer ces deux principes. Dès que je les mets en pratique, mes conversations sont toutes réussies. Le but n’est pas de devenir le meilleur en conversation. Le but est d’appliquer ces deux principes.

Beaucoup de personnes sautent les étapes et cherchent à apprendre des histoires drôles, des techniques spéciales pour manipuler, avant même de connaître les bases.

Ce serait comme commencer à construire une maison par le toit. C’est illogique.

3. Pour créer une discussion intense, commencez par comprendre avant de vouloir être compris.

J’ai bien dit: comprendre et non pas accepter. Il y a une différence entre ces deux verbes.
Je comprends qu’une personne n’aime pas ma manière d’écrire, tout en refusant d’accepter sa manière de me critiquer.Je comprends ce qui amène un chef à se comporter d’une telle manière avec moi, tout en lui expliquant que je n’accepte pas ses comportements.

Commencez par comprendre l’autre autant sur le niveau du contenu (le quoi) que sur la manière de délivrer le contenu (le comment). Cela permet de mieux mettre en pratique les techniques qui suivent.

Vous allez peut-être vous dire que c’est astreignant et que cela enlève toute spontanéité à la conversation. Vous avez raison et j’aimerais rajouter que les moments où je m’amuse le plus dans une conversation, c’est lorsque ce principe est mis de côté. Mis de côté et non pas oublié. Il toujours là, en arrière fond. Il ne disparaît jamais.

Mes préjugés, mes raccourcis, mes critiques gratuites (avec les bonnes personnes au bon moment) permettent de créer de l’humour et de la tension positive. Mais je suis à tout moment prêt à remettre en cause un préjugé ou une critique.

Pour clore ce principe, je vais citer une suggestion intéressante du logicien Anatole Rapoport dans son livre Fights, games and debates, dans lequel il propose une manière intéressante de gérer un conflit entre deux individus (ou deux partis). Il suggère d’inviter l’individu A à exposer le plus complètement possible le point de vue de l’individu B, jusqu’à ce que B soit satisfait de la définition de A. Puis c’est au tour de B d’exposer le point de vue de A, en utilisant la même méthode. Ceci avant d’entrer dans la gestion du conflit.

Chaque individu applique donc à merveille ce dernier principe: comprendre l’autre et son point de vue, avant de vouloir être compris.

Comprendre la communication interpersonnelle

 pour améliorer vos discussions

Vous êtes encore parmi nous? Tenez bon! Je garde toujours le meilleur pour la fin (c’est ma manière d’applaudir votre persévérance).

Vous savez, la communication est un terme fourre-tout. Qu’est-ce qui est de la communication? Qu’est-ce qui ne l’est pas? Les plus fous d’entre vous seront tentés par le livre « l’anthropologie de la communication de Yves Winkin » qui est absolument indigeste à lire. Je me demandais si je lisais du français sur certains passages.

À la fin de l’article, je cite également quelques livres que je recommande si vous souhaitez apprendre l’art de la conversation.

Il est vrai qu’avec la période d’après-guerre et les différentes recherches effectuées sur la communication, un schéma va petit à petit s’imposer. C’est la théorie mathématique du télégraphe appliquée à la communication entre 2 individus.

Un schéma qui prend les hommes pour des machines.

ce schéma de la communication à l'avantage d'être simple
ce schéma de la communication à l’avantage d’être simple

Le schéma que je trouve plus pertinent pour montrer la communication entre 2 individus.

Synthèse de la communication (et ce qui l'entoure) durant une conversation
Synthèse de la communication (et ce qui l’entoure) durant une conversation

Pour quelles raisons, ai-je envie de vous montrer ce schéma? Tout simplement parce qu’il souligne l’importance d’une activité importante dans la communication: la différence entre l’intention du locuteur, les pertes et ce qui est réellement interprété par l’allocuté + le résumé (en violet) 

3 Techniques pour améliorer vos conversations

Passons en revue 3 techniques que je vous propose d’utiliser pour agrémenter votre danse mentale. Il en existe d’autres. Mais aujourd’hui on apprend les pas de base. Le terme « technique » ne me plait pas vraiment car il me fait penser à une simple site d’actions, appliquées dans le bon ordre. Je n’aime pas ça, mais c’est explicite.

1. le résumé (rétroaction pour les puristes) consiste à synthétiser ce qui a été dit

Cela se fait tout au long de la discussion et témoigne de votre attention. Cela permet également à votre interlocuteur de corriger le tir si l’information qu’il a voulu vous transmettre n’a pas été correctement interprétée.

 Vous vous dites que c’est une technique de thérapeute, bon à être utilisé sur un divan ou lors d’un entretien professionnel? 

En fait, vous pouvez très bien le faire entre amis. Si vous n’avez jamais fait de résumés, commencez par de petites récapitulations et ceci dans des situations complexes. Inutile de résumer une réponse à la question « ça va? »

Attention à ne pas tomber dans le cliché du perroquet. Apprenez à faire des résumés avec vos propres mots.

 En pratiquant, vous développerez rapidement de nouvelles compétences: apprendre à écouter, apprendre à mémoriser les points capitaux.

Vous ne pouvez pas résumer sans écouter. Écouter véritablement ne se fera pas sans signes évidents de votre part. Les signes que vous enverrez seront authentiques (car je ne vous explique pas quels signes effectuer pour faire semblant d’écouter) et la conversation se déroulera tranquillement.

 Ne cherchez pas à paraître exceptionnel, le type qui assure, etc. ça pue.

Exemple de résumés conversationnels

  • « Si j’ai bien compris ce que tu as dit (et corrige-moi si je me trompe, j’ai eu une longue semaine), tu cherches une colocation dans la région de la Neuville, avec un maximum de 5 personnes et proche de la gare… Right? »
  • « En fait, tu veux d’abord aller au restaurant, puis aller nager… « 

2. le reflet pour dynamiser la discussion…

« J’en assez de ne pas pouvoir prendre des vacances en été à cause de mon chef »


Reflet: « Ha! Je vois que ton chef t’énerve… »



« J’aurais bien voulu participer à cette fête, mais je dois répéter mes cours »

Reflet: « Pour toi, les cours ont plus d’importance qu’une fête, d’ailleurs la fête ne meurt jamais! »



L’idée du reflet est de reformuler les propos de la personne en rajoutant une nouvelle information, qui peut-être acquiescée ou réfutée. Un reflet se fait sur le ton de l’affirmation. Quel est le risque de le faire sur le ton interrogatif? Votre discussion tourne en questionnaire.

Le reflet ajoute de la dynamique à la conversation tout en donnant le sentiment à votre interlocuteur que vous le comprenez. Savoir refléter nécessite passablement de pratique mais peut être abordé dès vos premiers pas.

À présent, je peux vous indiquer le dernier élément que j’aborderais aujourd’hui pour avoir de la conversation. Le reste se passera dans la newsletter et dans les livres. Je ne vois pas l’intérêt de résumer gratuitement le travail d’auteurs qui ont passés des années sur le sujet. Respect à leur travail.

3. Technique de discussion: commencez de manière large et légère

Un ami utilise le schéma suivant: quoi -> comment -> pourquoi.

L’inverse est idéal pour se présenter et faire passer une idée. Moins pour démarrer une conversation.

  • Quoi/qui: métier/études/passions/noms/voyages
  • 
Comment: Processus qui amène au quoi -> comment êtes-vous arrivé à faire le tour du monde sans argent?
  • Pourquoi: Pour obtenir quoi avez-vous décidé de tout plaquer et faire le tour du monde à vélo?

Vous voyez la structure d’avancement? Si vous commencez par demander du « pourquoi » alors cela peut paraître trop direct. Encore une fois, tout dépend de votre feeling.

« Pourquoi participes-tu à cette conférence? » De but en blanc, c’est un peu étrange. Il y a de l’enrobage à rajouter… (j’en parle dans la vidéo qui vient).

Comment créer cette distraction sociale? Comment débuter de manière tranquille une discussion? 

Utilisez des questions qui laissent un maximum de possibilités à votre interlocuteur. Utilisez des questions ouvertes. Là, encore, Google est votre ami.

Voici une liste de questions. Dites-moi lesquelles sont ouvertes et lesquelles sont fermées.

  1. 

Qu’est-ce que vous aimez dans ces conférences?
  2. Où avez-vous étudié?
  3. Est-ce important pour vous, d’apporter un sens à la vie?
  4. Quelle est la chose la plus folle que vous ayez faite dans votre vie?
5) Avez-vous déjà fait un truc de fou dans votre vie?
  5. Qu’est-ce qui vous amène ici?
  6. Ceci est une question ouverte ou fermée?
  7. Par où souhaitez-vous commencer?
  8. Que pensez-vous des gens ici?

Réponses dans les commentaires.

Revenons à l’énoncé de base: les gens veulent avoir de la valeur pour les autres et vont apprendre du contenu par coeur. 

C’est efficace jusqu’au moment où le plan ne se passe pas comme prévu.
 Agir de la sorte empêche la spontanéité et c’est assez stressant.

 Je vous propose de retourner le problème en mettant l’autre dans le poste de créateur de contenu.

Vous, votre job, sera de l’aider à créer du contenu. Si je reprends la métaphore de la danse, au tango, le mec guide et la nana fait les mouvements spectaculaires. C’est pareil en conversation. Celui qui guide n’est pas celui qui dit les choses extraordinaires. 

Comme disait Dale Carnegie: On aime les gens qui nous font nous sentir extraordinaires. On aime beaucoup moins ceux qui sont extraordinaires.

Le tango et l'art de la conversation, beaucoup de point en commun
Admirez la classe des danseurs! Je suis toujours admiratif…

Commencez donc LARGE. Qu’est-ce qui vous amène ici aujourd’hui? Racontez-moi comment vous êtes arrivé ici…

Les gens ne sont pas forcément habitués à répondre à ces questions. Ils peuvent être surpris. Ne décontenancez pas. Restez sérieux. Souriant. Répétez votre question avec un peu plus d’enrobage…

« He bien, je pars du principe que tous les gens qui se retrouvent au même endroit au même moment partagent un point en commun… ils ne sont pas tous conscients de cet élément commun, mais j’aime bien passer mon temps à tenter de découvrir ce point.. »

ou

« Oui je veux dire, pour quelles raisons êtes-vous venu à cette conférence? »

En posant ce genre de questions, les gens sont libres de partir dans la direction qu’ils souhaitent. Ensuite votre job consistera à appliquer les 2 points précédents (reflets + résumés) tout en ajoutant quelques questions ouvertes construites sur les mots clés de votre interlocuteur…

Exercice pratique pour avoir de la conversation -> prenez le lead de la danse.

On danse?
On danse? (Cette femme est terriblement sexy, je me devais de la mettre dans cet article)

Entraînez-vous à rebondir avec des questions ouvertes sur le paragraphe qui suit:

« Je m’appelle Julien et j’aide les gens à développer leur leadership, je fais pas mal de sport et j’ai toujours été inspiré par la nature et par le fait de rencontrer de nouvelles personnes, même si je me considère comme un introverti…et vous? »

  1. Prenez les mots clés
  2. Formulez une question ouverte en se basant sur le « quoi »
  3. Écrivez
  4. Postez

Cet article n’est pas terminé, il continue avec votre contribution!

Julien Leader & Blogueur 

Sources et livres que je recommande pour développer votre conversation.

L’intelligence de Karl Albrecht
Le grand art de la petite conversation de Debra Fine
2 minutes pour convaincre de Nicolas Boothman
L’entretien motivationnel de William R. Miller et Stephen Rollnick
L’anthropologie de la communication de Yves Winkin
Comment réussir à échouer de Paul Watzlawick
La dynamique des groupes restreints de Didier Anzieu et Jacques-Yves Martin (notamment le deuxième schéma de la communication)


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avoir de la conversation, gérer une discussion


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  1. superbe article Julien, bien qu’un peu long (mais pour ceux qui ont déjà des bases de communication, on peut zapper quelque passage.

    Ton schéma est top aussi.

    Cependant, remarque pour le commentaire : il faut aussi accepter des fois de parler de choses bénigne, même si j’avoue aussi vite m’ennuyer avec des discussions plates. Des fois ça fait du bien de blablater sans rien de profond.

    Cheers

  2. Superbe article,

    A titre personnel (j’ai honte de dire ça alors que l’article parle de « comment faire parler les autres » haha), j’utilise déjà l’ensemble des techniques que tu préconises, même si cela se fait de manière inconsciente.

    C’est intéressant de découvrir que des gens se sont penchés dessus aussi.

    Merci pour la magnifique citation : « On aime les gens qui nous font nous sentir extraordinaires. On aime beaucoup moins ceux qui sont extraordinaires », je prend note !

    Pour conclure ce commentaire interminable, je me confronte au problème contraire de ce que raconte l’article, je sais très bien faire parler les autres, mais à l’inverse je parle peu de moi (et généralement les gens posent peu de questions justement sur l’autre, ils ne font pas ce travail la naturellement) donc parfois j’ai l’impression que j’ai entendu 1000 détails sur l’autre mais qu’au final je me suis peu « livré » à l’autre. Un travail à faire pour corriger tout ça !

    A tantôt et merci pour cet article,

    Adrien.

  3. Très bon article Julien, très documenté et on sent le vécu 🙂
  4. Salut Julien !

    Ah ah le coup « d’espionner » les autres pour savoir de quoi leur parler, s’ils s’en rendent compte, ça peut faire un peu stalker (j’ai plus le mot en français)

    Tout à fait d’accord avec ta citation sur le courage, ça ne dépend pas de ce qu’ « on » dit qui est courageux, mais de ce qui est courageux pour nous, toujours se rappeler qu’on a affaire à soi en priorité…

    Comme toi et beaucoup d’autres, j’ai pu remarquer que le silence gêne pas mal de gens, surtout à l’heure où nombreux sont ceux qui lorsqu’ils ont 2 secondes de « libre » (silence, s’ennuient de la conversation des autres, etc.), hop sortent son Smartphone pour s’occuper les mains et l’esprit… (super l’image d’illustration à ce propos dans la cuisine !)

    Répéter des conversations, etc. dans sa tête style « si on me dit ça alors je répondrai ceci, etc. » ça marche pas souvent quand même en pratique car le ou les interlocuteurs ne vont pas forcément dire les trucs qu’on s’est répété. Donc c’est très juste je trouve ce que tu dis pour une « conversation en vrai », tellement de variables entrent en jeu.

    Accepter le risque de se faire rejeter, qu’on nous trouve bizarre, c’est clair mais pas évident c’est sûr. Maintenant, ainsi on peut avoir des conversations bien plus intéressantes avec certaines personnes, gagner en authenticité ou se rendre compte qu’avec telle ou telle personne, il faut rester dans les normes quitte à s’ennuyer et donc peut être diminuer les interactions avec ces personnes ?

    La conversation n’est pas une lutte, il est bon de le rappeler. Pas évident cela dit quand cela tourne à quelque chose du style « c’est moi qui ait raison » et que la personne semble avoir beaucoup de mal à changer de sujet tant qu’on n’a pas dit qu’on était d’accord avec elle ?!

    Chercher à comprendre l’autre et seulement le message et pas la façon dont ce message est délivré, clairement ça demande du focus et de la mise sur le côté de l’égo je pense. La suggestion de Rapoport, il me semble que ce type de truc est aussi évoqué dans le cadre de la communication non violente. Cela dit, la plupart du temps, difficile à appliquer en situation réelle car il faut que chacun joue le jeu et ait le temps d’y jouer si je puis dire. Néanmoins, ça vaut le coup au lieu de créer des situations de frictions, qui s’éternisent par fois sur des jours/semaines/mois/années, tout ça à cause de malentendus.

    Merci pour les astuces, résumé, reflet, d’ailleurs pour le reflet est-ce que si c’est sur l’affirmative, la personne en face va corriger d’elle-même si elle n’est pas d’accord ?

    Pour la liste des questions, je dira ouvertes (qui offrent le plus de possibilités) : 2, 5, 7, pour la 1 et la 8 je suis pas sûre en fait, pour moi c’est entre les deux ^^

    Que penses-tu du fait que dans une « conversation » ceux qui parlent très souvent uniquement (ou presque) d’eux sans poser de questions à l’autre sont souvent considérés comme très sociables ? ça me semble un peu contradictoire et pourtant je peux régulièrement le constater…

    Pour les questions sur ton paragraphe :

    Comment en es-tu venu à t’intéresser au leadership ?
    Ça t’es venu comment l’idée de faire partager son savoir et son expérience sur le leadership ?
    Que fais-tu comme genre de sport ? Tu en pratiques régulièrement ?
    La nature t’inspire à quels niveaux ? En quoi la nature est importante pour toi ?

    Bonne fin de semaine 🙂

  5. Merci Julien pour ton message. Oui, les normes sont ce qu’elles sont. On peut aussi se battre contre elles et chercher à s’entourer de personnages « hors-normes ».

    😉

  6. Salut Adrien! Merci pour ton message…

    On peut tomber dans le problème contraire, c’est à dire ne plus pouvoir en placer une. C’est pour cela qu’un article sur avoir de la conversation en parlant est en cours…

    Il y a aussi peut-être le travail d’acceptation sur le fait de se sentir bien sans devoir beaucoup parler.

    Ou alors « vider son sac » avec certaines personnes pour pouvoir être très attentive à d’autre.

    Un équilibre à trouver.

    À bientôt.

  7. Ciao Marine!

    « avec telle ou telle personne, il faut rester dans les normes quitte à s’ennuyer et donc peut être diminuer les interactions avec ces personnes ? »

    Ou alors les pousser hors de leur zone, les pousser avec du contenu particulier 😀 J’ai un pote qui est comme ça. Balais dans le cul. Mais dès que je me force à créer du contenu et à sortir des normes, tout se débloque.

    « la personne semble avoir beaucoup de mal à changer de sujet tant qu’on n’a pas dit qu’on était d’accord avec elle ?! » -> Yes et dans ce cas il est bon d’utiliser des structures pour affirmer sans blesser (Faits, ressentis, désirs) ou simplement lâcher prise.

    « it’s useless to argue » m’a dit un ami qui a fait des compétitions de négociations. Il est plus intéressant de poser des questions, refléter, faire prendre de la hauteur. Mais sinon il y a entêter partout.
    « il faut que chacun joue le jeu et ait le temps d’y jouer si je puis dire.  » -> c’est clairement un truc d’entêtés. Il faut être passionné ou être face au mur pour l’utiliser régulièrement. Je pense que ces techniques sont à intégrer comme « way to live ». Manière de vivre (ça me revient)

    « la personne en face va corriger d’elle-même si elle n’est pas d’accord ? » -> C’est le but. Mais tout dépend de la relation. Si c’est un détail et que c’est Obama qui me parle, je vais peut-être éviter de corriger ce détail.

    Sauf que si c’est bien fait, j’aurai envie de le faire car je sais que cela ne le contrarie pas.

    La 4 & 6 sont fermées.

    La 1 & 8 doivent avoir un autre nom (j’avais lu dans un bouquin.. je vais peut-être retrouver)

    « Que penses-tu du fait que dans une « conversation » ceux qui parlent très souvent uniquement (ou presque) d’eux sans poser de questions à l’autre sont souvent considérés comme très sociables ? » ça mérite un statut facebook ça…

    Je pense que c’est dû au fait que l’attention se dirige sur eux. On les écoute, on passe du temps à les comprendre, à se projeter dans leur vie.

    Mais une personne qui danse avec toi, c’est beaucoup moins dans le bling bling, il y a pas de feux d’artifices. Juste un contact étrange et profond.

    « Pour les questions sur ton paragraphe  » -> Excellentes questions sur lesquelles je vais réfléchir…

  8. Je me disais que j’étais une pauvre fille sans conversation, qui venait de se faire larguer lamentablement pour une de ces raisons, quand je suis tombé sur ce blog que j’aime beaucoup ! Je pense que ça peut être pris pour un compliment encore plus « éloquent » étant donné qu’à la base j’aime pas trop ce mouvement « blogaire » de développement personnel au sens large qui a vu le jour récemment (que ce soit dans les comportements, l’alimentation, le travail ou autre), mais j’aime vraiment le votre, et le ton que vous employez ! Pas de langue de bois, pas le ton « formaté » ou un peu trop professionnel et distant. Ca fait pas blabla, charlatanisme. Ca sent juste le mec qui a de l’expérience et qui balance les choses comme il veut, qui est super simple et qui ne nous veut que du bien, qui a sa vérité et pas LA vérité, et qu’on est libre d’en faire ce qu’on veut. Vous n’avez pas ce ton insupportable d’un « know-it-all », vous ne paraissez pas arrogant. Voilà… avec un peu de culture générale et votre blog, peut-être qu’un jour, après quelques après midi amusantes, on ne finira pas par me coller une routine qui vous murmure que mon copain s’ennuie de moi, et avec moi.
    J’aurais cependant une question : j’ai peu d’amis, je les vois pas souvent et franchement j’aime trop mon confort (je sors peu) pour me chercher des activités. C’est possible d’avoir l’air intéressante même sans avoir une vie très remplie en dehors de sa vie de couple ? C’est vrai que je me dis que c’était mal de ne sortir que parce que mon ex me promenait. Mais à la limite, comment lui « cacher » que je n’ai pas de vie en dehors de lui ? M’inventer une vie dans la limite du raisonnable ? C’est pas que je veux pas faire d’effort mais même si ça peut paraître triste à 22 ans, j’aime ma vie comme elle est.
    J’aurais même aimé savoir « comment avoir de la conversation et donner l’impression d’avoir une vie bien remplie même si on a pas de vie ? » mais vous allez sûrement me renvoyer à un autre article (je viens de découvrir le blog) ou me dire que c’est impossible =) allez c’est pas grave si je mens un peu, hein ?
    Merci si vous me répondez..
  9. Bonjour

    Merci pour votre beau message (que je prends comme un compliment ^^)
    Honnêtement, le moyen le plus rapide d’avoir une vie intéressante est de s’intéresser aux autres. Vous n’avez rien à raconter? Soyez curieuse et votre interlocuteur s’occupera du reste. L’art de poser des questions…

    Et si vous devez prendre la parole, revisitez les choses simples: un exemple, la semaine passé je suis allé au supermarché et j’ai pris la file d’attente la plus longue. C’est con hein? Mais c’est un moyen pour moi de revenir dans le présent et d’accepter l’ennui. Les gens ne savent plus s’ennuyer… qu’en pensez-vous?

    J.

  10. Bonsoir

    Merci pour votre réponse. Ca me rassure de lire « le moyen le plus rapide » et
    pas « le moyen tout court » ou « le moyen, dans votre cas ». Oui ça me prendra
    du temps pour être « comme il faut » mais j’espère que j’y arriverai.
    Merci pour vos conseils, je les trouve extrêmement judicieux.
    C’est ce que j’ai essayé de faire mais quand on connait tout de la personne au bout d’un moment on sait plus quoi lui poser comme question et à force ça l’a lassé.. selon lui je posais trop de questions.
    C’est vrai que je lui avais déjà parlé d’anecdotes de ma vie, peu passionnantes ou parfois légèrement modifiées mais il faudrait que j’en trouve d’autres, qui accrochent mieux. Parce que comme elles étaient pas extraordinaires, je me donnais et lui donnais parfois l’impression de parler pour rien dire.. trop valorisant le copain (ironie). Je sais pas comment les gens font mais parfois ils parlent d’une chose « nulle » avec tellement de passion, et ils arrivent tellement bien à broder autour !
    Merci encore en tout cas ! ça fait plaisir d’être lue et conseillée.
    Je vais continuer la lecture de ce blog histoire de m’améliorer, y aura sûrement plein
    de choses qui vont me servir.
    Bonne continuation.

  11. Merci à vous de répondre à ma réponse. C’est suffisamment rare pour être souligné 😉

    Julien

  12. Le reflet est une super méthode pour rendre la conversation saine et dynamique !

    Je me permets de complété l'article avec une référence écrite fraichement !

    A qui passera par la, voici comment améliorer n'importe qu'elle conversation (je suis sûr que vous oubliez des choses actuellement)

    1-Avoir le bon état d’esprit pour faire la conversion
    2- Briser la glace
    3- Trouver le bon sujet de conversion pour commencer la discussion
    4- Savoir rythmer la discussion
    5- Apprendre à parler plus lentement
    6- Rendre ses conversions plus fun
    7- Mettre de la profondeur dans ses conversions
    8- Écouter d’avantage son interlocuteur
    9- Utiliser son corps pour parler
    10- Ouvrir la conversion vers un sujet pour la prochaine discussion

    Pour en savoir plus https://www.efficacite-sociale.fr/faire-la-conversation/

    Antoine
    Antoine a publié récemment: COMMENT ANALYSER UNE PERSONNE : 3 phases d’analyseMy Profile

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