octobre 12

La nuit où je me suis fait dévaliser.

Comment rester stable dans un environnement en mouvement?

Problème: Beaucoup de gens se font balloter par leur environnement et pensent qu’ils n’ont pas la possibilité de choisir leur réaction face à un événement extérieur. Par exemple, une personne peut vous dire des phrases humiliantes. Une personne peut vous rabaisser. Vous faire du mal. Vous voler votre portemonnaie et votre téléphone portable (comme cela m’est arrivé cette semaine à Berlin). Une personne peut avoir un comportement qui vous fait ressentir certaines émotions.

La mauvaise solution est de compenser le mal que l’on vous fait, en vous parlant mal (je suis une merde, je ne sais pas comment je vais faire, cela n’arrive qu’à moi), de ruminer et ressasser votre malheur (c’est un salaud, il a pas le droit, etc) ou d’aller chercher à l’extérieur du réconfort par exemple en cherchant à oublier une rupture en rencontrant d’autres personnes. Ou en passant une soirée à critiquer la personne qui vous a fait du mal.

Pourtant, c’est quelque chose qu’on aurait tendance à faire naturellement. Se retrouver entre amis et cracher notre venin sur la source de nos problèmes.

Pourquoi je pense que ce n’est pas la bonne solution? Car vous êtes dépendant et vivez dans le passé. Car vous serez balloté en fonction des gens qui vous entourent. Vous aurez besoin d’une béquille externe.

Prenons un exemple: vous vous faites virer. Vous souhaitez avoir du réconfort auprès de votre famille ou vos amis. Normal. Mais le problème c’est que ceux-ci ne seront peut-être pas là. Ou vous serez peut-être en froid avec certains d’entre eux pour XYZ raisons.

Il n’y a rien de mal à s’appuyer sur les autres pour redresser une pente et se sortir d’une mauvaise impasse. Je veux juste attirer votre attention qu’il est important d’être capable de le faire seul. Car vous pouvez, tôt ou tard, vous retrouvez seul.

Comment gagner en stabilité et décider de ses réactions?

Vous aurez toujours le choix de votre réaction. Vous pourrez décidé si la personne vous atteindra ou pas. Cela peut paraître fou. La première fois que l’on m’a parlé du concept, j’avais de la peine à l’accepter car cela remet en jeu beaucoup de croyances.

Viktor Emil Frankl en parle dans son livre où il raconte ses expériences dans le camp d’Auschwitz.

Viktor Emil Frankl
Viktor Emil Frankl

Il explique qu’il y a quelque chose que personne ne pourra vous retirer. C’est votre liberté de choisir. Vous pouvez être dans la pire des situations (difficile d’imaginer pire qu’un camp d’Auschitwz), être physiquement enfermé et maintenu en cage, tout en étant plus libre que ceux qui vous emprisonnent. Vous ne serez pas libre de vous déplacer physiquement où vous le souhaitez, mais vous serez libre de vos choix. Libre de décider d’être touché ou pas.

Lorsqu’une mauvaise situation vous arrive, vous pouvez réagir de 2 manières différentes.

1) Ressasser les événements. Penser avec des si. Regretter. Refuser de laisser partir le passé.
2) Prendre de la hauteur vis-à-vis des événements. En faisant preuve de courage.


Qu’est-ce que le courage?

Le courage est composé de 2 éléments.

Le premier c’est la lucidité. La lucidité pour faire la différence entre les événements que vous ne pouvez pas influencer et ceux sur lesquels vous pouvez avoir une emprise.

Puis le deuxième élément, c’est la volonté d’agir sur ce que vous pouvez influencer. L’erreur est d’essayer d’agir sur ceux qui sont hors de votre portée.
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Donc, je reviens à Berlin. J’ai changé 3 fois d’appartement en 14 jours, j’attendais une réponse pour un contrat d’appartement qui ne venait pas (alors que j’avais déjà payé, et je flippais à l’idée de me faire entuber), mon examen final oral approchait et pour couronner mon instabilité, je me fais faucher mes cartes de crédit, carte d’identité et smartphone (avec toutes les photos évidemment) lors d’une soirée qui devait très bien se terminer.

Bon, le lendemain j’étais pas en forme, comme vous pouvez l’imaginer. Et ma cervelle commençait à ressasser en boucle.

Je suis sur que vous vous dites « Ah ouai, je vois exactement de quoi tu parles »

Vous savez, ces moments où vous auriez du dire ça. Où vous auriez du faire ça. Et vous rentrez dans ce que j’appelle, un cercle vicieux qui a tendance à flinguer vos journées.

C’est ce qu’il m’est arrivé. 1 heure environ. Ensuite je me suis parlé. Je me suis rappelé les paroles de Viktor Emil Frankl. J’ai le choix. J’ai le choix d’empêcher au voleur de pourrir ma vie bien après son acte.

J’ai même le choix de reconnaître qu’il est très doué même si je n’accepte pas son comportement. Il est fort. Subtiliser un porte monnaie qui se trouve dans une poche de devant et le smartphone avec. En moins de 10 minutes. C’est pas mal. C’est même très bon.

Je peux aussi me dire: « Julien, le simple fait de voir le positif te permet de lâcher prise. Ok, c’est du passé. Tu feras désormais plus attention. Désormais tu pourras même faire un article pour démontrer que Viktor Emil Frankl disait vrai. »

Nous pouvons choisir comment réagir à un événement.

C’est ce qui fait la différence entre les leaders et ceux qui se font balloter par le contexte extérieur. Évidemment, il y a des domaines où je ne risque pas de rebondir si facilement (comme apprendre avoir le cancer, ou perdre ses parents) mais je pense que fondamentalement, une fois que l’on est conscient de pouvoir choisir, les événements se vivent différemment.

Il est évident qu’on a tous nos mauvais jours. On peut tous retomber dans nos vieux écueils. C’est normal. Mais il faut continuer à fortifier son mental et son indépendance.

Ça c’est le premier point à bien saisir concernant la gestion de son état interne.

Ensuite, il y a un autre élément, c’est ce que j’appelle des routines portatives.

 

Comment rester stable?
Créer des routines portatives.

Des routines portatives ce sont des habitudes qui vous permettent de conserver un certain calme intérieur. Une certaine stabilité. Parce que comme vous le constatez, tout bouge.

Actuellement, dans le monde c’est la merde. Et ça risque pas de s’améliorer. Vous pouvez vous faire virer rapidement. Que ce soit pas votre boss ou votre partenaire. Un ami peut mourir, vous devenez parents. Vous vieillissez. Vous allez perdre vos cheveux. Peut-être. Peut-être pas. Mais ce qui est sûr, c’est que nous vivons dans un système qui a une énorme influence sur nous.

Demain, j’ai un avion à prendre. Grève ou pas grève? Vais-je réussir à atteindre l’aéroport? Vais-je réussir à me présenter à mes examens?

C’est un suicide mental que de se poser toutes ses questions.

Cependant, nous avons besoin de stabilité. Nous recherchons, d’une manière où d’une autre de la stabilité. Ceux qui voyagent constamment ont leurs propres routines portatives pour conserver cette stabilité.Que ce soit conscient ou pas. Puisqu’ils n’ont pas de chez soi.

Si vous souhaitez vous renseigner sur votre besoin de stabilité, je vous invite à découvrir l’homéostasie.

Alors comment créer des routines portatives?

Je vais juste vous dire ce que je fais depuis plusieurs mois et que je continuerai à faire longtemps.

Il s’agit d’actions qui ne dépendent que de vous et que vous répétez quotidiennement.

Évitez l’appel à la maman le soir avant de dormir. Elle ne sera pas toujours là.
Oubliez le shopping une fois par semaine pour vous faire du bien, un jour peut-être que vous n’aurez plus d’argent. Et la séance TV également.

Par contre, vous pourrez tous les jours méditer. Vous pourrez tous les jours faire des exercices de respiration. Vous pourrez tous les jours travailler votre voix (comme je le fais actuellement). En plus, vous pouvez choisir des routines portatives qui vous permettront d’entretenir la magnifique « machine » qu’est votre corps. Car cela ne sert à rien d’aller vite en oubliant les bases: bien manger. Faire une peu de sport. Bien dormir. Voir régulièrement des gens. Vous risquez de vous retrouvez à 40 ans avec un burn-out. Même si la tendance actuelle se trouve plus proche des 30 ans 😉

La liste peut-être très longue, voici la mienne:

1) écrire tous les jours ce que je vais faire durant la journée.
2) travailler ma respiration et ma voix chaque jour.
3) relire les principes qui sont importants pour moi tous les jours.

Notez qu’il n’y a pas de quantité. Je n’ai pas dit que je devais tous les jours bosser 1 heure ma voix. Cela deviendrait une contrainte et je souhaite que les routines soient très faciles à mettre en place et très facile à entretenir. Un plaisir.

Voici quelques autres principes que j’ai adopté depuis maintenant 2 ans et qui me permettent de maintenir une certaine cohérence intérieure:

1) Je m’identifie aux actions que je prends et non aux réactions que je reçois.
2) J’évite de critiquer les absents et je respecte les confidences.
3) Je cherche à comprendre les autres avant d’être compris.
4) Je partage tout, en gardant en tête l’abondance.
5) Je ris de moi.

J’ai 9 principes qui me permettent de rester intègre et stable et qui ne dépendent pas des autres.

Je vous invite à trouver vos principes. Je vous invite à trouver des routines portatives car le monde bouge et bougera de plus en plus. Je vous invite à repenser à certaines fois où vous êtes rentré dans un cercle vicieux et de faire la paix avec ces anciens faits. Car à partir d’aujourd’hui, vous pouvez choisir comment réagir aux stimulus extérieures.

Merci de m’avoir lu. Article lié à la connaissance de soi.

Sources: citées dans le texte + Berlin octobre 2014.

Ajout du Jeudi 16 octobre 2015

Après quelques réflexions, je souhaite ajouter à cet article un point important. Le processus que j’explique ci-dessus est un processus qui se fait de manière consciente. C’est à dire avec la zone du cerveau où se trouve la conscience(souvent appelée Néo-cortex). Néanmoins, bien avant d’arriver à un processus conscient, vous pouvez être soumis à un stimulus externe sans avoir une influence dessus. Je pense particulièrement aux réflexes face à une situation critique. Par exemple prendre ses jambes à son cou. Fuir, face à une menace directe. Ensuite réfléchir. Pour faire simple, vous pouvez sursauter lorsque vous regardez un film, puis une fois la situation passée, réaliser que c’était stupide. Le néo-cortex est à nouveau là. Mais vous ne vous êtes pas dit: Je vais sursauter.

Dans le livre Neurocombat 1, face à un fort stimuli externe (surprise, violence, agression) la partie du neo-cortex est désactivée momentanément et le corps passe en mode « pilote automatique ». Initialement cela permet d’augmenter les chances de survie.

Donc pour les puristes, c’est vrai que nous ne pouvons pas toujours choisir nos actions, face à ce genre d’événements. En revanche nous pouvons anticiper ces chocs et s’y préparer. En « drillant » les comportements souhaités lors du moment X. Je pense aux écoles de self-defense. Je pense également aux militaires qui s’entraînent continuellement pour rendre automatique certaines actions à obtenir.

Et pour terminer, une fois le stress passé, une fois votre conscience à nouveau là, vous pourrez appliquer ce que j’ai décrit ci-dessus.


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apprendre à se connaître, Comment rester stable, créer des routines portatives


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  1. Bonjour,

    merci pour votre article qui tombe à point nommé pour moi. De très bonnes idées, pistes qui vont me faire réfléchir cette semaine :o)

    C’est fou cette contradiction de l’homme qui souhaite de la stabilité alors que tout est en mouvement. Drôle de monde.

    Belle journée à vous

  2. Bonjour bonjour! Merci à vous 🙂 Oui c’est assez dingue, mais en même temps elle est normale. L’Homme a construit une structure (société) à partir de la vie sauvage. C’est normal d’avoir ce besoin de stabilité.

    Note: Je vais rajouter un paragraphe important auquel j’ai pensé aujourd’hui. Je ferais cela après mes examens.

  3. Julien,

    Courage pour ces épreuves. Ce qui est dur maintenant est très formateur pour après… ! On en tire des leçons et on raffine les idées. C’est aussi très cool que c’est les périodes où on se sent le plus vivants..
    Tom a publié récemment: about existential questions // part1My Profile

  4. Salut Tom! Merci 🙂
    Oui et avec le bon recul je pense que le « après » arrive rapidement. En jours je dirais. Je me sens bien vivant ouais!!! 😀
  5. Je ne suis sois pas d’accord avec ce que tu as rajouté après le 16 sois je n’ai pas compris.
    En tout cas de mon point de vue après avoir eu un entrainement de self défense notre corps et de plus en plus en pilote automatique, nous sursautons de plus en plus donc nous sommes de moins en moins libre de nos actions sur le moment. (Effectivement j’ai choisi de passer un entrainement pour avoir les sursauts avant de les posséder :).).
  6. Qu’est-ce qui n’est pas clair, ou sur quoi n’es-tu pas d’accord? 🙂
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