octobre 15

Moi, Julien, futur égocentrique abstinent.

Être

Beaucoup de blogueurs, rédacteurs et écrivains conseillent de s’adresser au public. D’utiliser une procédure type pour parler aux lecteurs. De commencer par des questions. De susciter l’envie, en dévoilant un peu de bon contenu dans l’introduction (voir photo ci-dessus). En voyant le thème proposé pour cette croisée des blogs, j’ai eu envie de prendre le courant à revers.

En m’intéressant à l’audience du blog de Cédric, j’ai trouvé celle-ci bien éveillée. Autrement dit, je tire un trait sur le marketing pour les nuls, car j’ai horreur des blogueurs qui me prennent pour un attardé mental et je vous parlerai de moi, inconnu(e)s qui ne me connaissez pas.
Peut-être que dans cette lecture rédigée par un futur égocentrique abstinent, vous repartirez avec un brin de folie nécessaire pour Être.

Bonne lecture (à haute voix, c’est encore meilleur !)

Vous lisez des articles sur des blogs de développement personnel. Notez, l’absence du point d’interrogation. Cela fait des années que je pratique l’art de rechercher la pilule magique. Dans les forums, les livres, les blogs, sur YouTube (je suis également un dealer sur Youtube) et pourtant j’ai comme un sentiment de vide intérieur.

J’ai constaté, depuis disons deux bonnes années, un truc qui m’agaçait au plus haut point, dans la majorité des articles sur le développement personnel et de management. Un truc que je n’ai jamais vraiment pris en compte et que j’appliquais beaucoup à mes articles.

Avant de lever le voile sur cette manie imbuvable, je vais vous parler de ma frustration, et peut-être que vous découvrirez où je veux en venir.
Cette frustration est liée à l’obligation de suivre un plan indiqué. Une marche à suivre pour régler les problèmes. Nos problèmes. Vos problèmes. Tous les problèmes. À coup sûr, la solution est en vous ! Et en plus, elle est facile à trouver. Comment ça? Vous n’êtes pas encore heureux?

Les titres pompeux comme : « Découvrez comment gagner 10’000 euros en 3 semaines avec 50 visiteurs par jour », ou encore, « Déjouez tous les manipulateurs en suivant le procédé en 7 points ». « Séduisez n’importe quel mannequin avec l’approche en 13 étapes ». « Managez comme un pro avec les 5 procédés clés » et « Commment avoir confiance en soi avec le modèle ALLO » Bref, des titres qui éveillent notre curiosité, parce que bien appuyés sur nos besoins fondamentaux Maslowiens et notre envie d’Être « plus ». La voici, cette manie imbuvable! Des résultats rapides, et faciles à atteindre!

Pouvons-nous durablement modifier notre Être à l’aide de formations?

Tout ça pour vous dire qu’en faisant vivre cette manie (en créant des articles du type faites comme ci, comme ça, ou en achetant des formations), je cherchais à combler quelque chose, un quelque chose qui n’était pas dans les livres, ou dans trop peu de livres, mais que mon fil d’actualité facebook faisait vivre… Une sorte de frustration à la vue de toutes ces personnes qui voyageaient, qui réussissaient leurs études, qui étaient belles, qui étaient entourées de personnes encore plus belles. J’avais l’impression d’être de plus en plus soumis à une pression offerte via mon écran. Facebook montre le résultat et jamais le processus. Autrement dit, c’est frustrabook. Et via les réseaux sociaux, en partie, je me sentais obligé d’ÊTRE. D’être mieux. Plus. Toujours plus.

Revenons à nos ovis, si vous êtes encore là, je vous félicite parce que vous êtes persévérant et indulgent avec l’inconnu que je suis.

En quête d’Être et de bonheur, je me suis dit qu’une formation en management & leadership comblerait une bonne partie de mes lacunes. Hélas, je suis à nouveau tombé sur des procédures à suivre pour devenir meilleur. Ce n’était pas la solution et j’en avais ma claque.

Puis un jour, la claque me fût donnée par un des meilleurs professeurs que j’ai pu rencontrer dans ma modeste vie. J’ai découvert une nouvelle manière de penser. Rien à voir avec la destruction de l’ego de Monsieur Tolle ! Que je trouve bien trop extrême à mon goût!

Notre éducation est basée sur une pensée de type analytique. On cherche constamment à comprendre pourquoi X précède Y. Pourquoi elle regarde mes lèvres quand je lui parle ? Pourquoi mes entretiens d’embauche ne fonctionnent pas ? Pourquoi quand je cherche à aller mieux, les soucis arrivent ? Pourquoi je m’endors fatigué et me réveille fatigué ? Pourquoi ne suis-je pas heureux? Et les réponses apportées sont du même genre. D’où, des méthodes qui expliquent en 7 points comment respirer sous l’eau.

Tout ce questionnement incessant, fait rarement avancer le processus. Au mieux, d’autres problèmes apparaissent.

Et un jour, mon professeur m’a fait découvrir la systémique. La systémique est une manière d’appréhender la complexité sans s’y noyer dedans.

Plutôt que de chercher à comprendre comment résoudre un problème, je me suis mis à chercher l’élément manquant pour aller mieux.

Je me suis donc tourné sur le futur plutôt que de chercher à analyser le passé. Cela a modifié beaucoup de choses en moi et ma réalité.

Hauteur mentaleLorsque j’étais face à un problème, je ne cherchais plus à le résoudre, au contraire, je prenais de la « hauteur mentale » pour replacer mon viseur sur le résultat escompté. D’autres possibles se présentaient à moi. Il est, à mon sens, inutile de savoir comment fonctionne le moteur d’une voiture pour pouvoir la conduire. Et si mon moteur s’arrête, je vais chercher à arriver le plus rapidement à mon entretien d’embauche. Plutôt que de chercher le problème de la panne.

J’ai donc cessé de chercher un coupable et une raison, j’ai accepté le facteur chance et l’inégalité, j’ai accepté mes humeurs, mes émotions, mes qualités et défauts. Je percevais le monde autour de moi comme un ensemble de systèmes, et un petit système (un moustique qui m’empêche de dormir) pouvait influencer un système bien plus grand que lui (moi, le lendemain, criblé de piqûres, d’humeur mortelle avec mes équipes).

Ce que j’apprécie avec la systémique, c’est qu’il n’existe pas de méthodes transposables entre individus. Puisque chaque individu est UNIQUE. Tout dépend du contexte. L’Homme reprend donc son caractère unique! En prenant en compte cette contrainte, le nombre d’articles et de livres fascinants descend à 5%. Le gain de temps, quant à lui, augmente de manière exponentielle !

Ce n’est pas tout, un élément à priori néfaste, peut rester intégré au système. Il y a une raison à cela et pour la découvrir, il est indiqué de regarder les relations que j’ai avec les autres systèmes qui m’entourent. Toute une nouvelle manière d’appréhender la notion d’Être.

Tout dépend du contexte!

À mes yeux, « Être » passe par les détails invisibles aux yeux des gens.

Une fois cette notion de système assimilée et avec elle, l’acceptation des petits incidents pouvant influencer le cours des grandes choses à mes yeux tel que, ma vie et Être, j’ai décidé de me concentrer sur le détail.

Oui, plutôt que de vouloir lire tous les soirs 40 pages de mon bouquin, ou de pratiquer la méditation 30 minutes chaque jour, j’ai pris le problème à l’inverse.

Pour ne pas me dégoûter des nouvelles habitudes que je désirais mettre en place, pour atteindre mes buts et améliorer mon humeur (je ne prétendrai pas pouvoir toucher le bonheur), j’ai décidé chaque jour de faire un petit pas.

Dans mon cas, c’est renforcer ma capacité de me refuser des choses que je désire. Comme des sucreries. Ou refuser de prendre le bus et aller à pied. Faire mes devoirs plutôt que d’écrire un article sur le thème Être. Aborder un sujet épineux avec un collaborateur que je ne porte pas dans mon cœur, plutôt que de faire « mine de »… Ou encore, de passer ce coup de téléphone en attente depuis des semaines.

Ce sont des détails.

Invisibles pour les autres et frustrabook. Travailler sur les détails n’est pas facile, et les résultats n’arrivent pas rapidement. Mais aussi étrange que cela puisse paraître, je commence de mieux en mieux à me connaître, et le sentiment d’Être augmente de jour en jour. Pourtant, je ne comprends toujours pas précisément comment mon moteur fonctionne 😉

Pour terminer, j’applique une astuce que je dévoile à tous mes séminaires et qui est devenue une véritable habitude. Libre à vous de l’appliquer.

Chaque soir, je réponds par écrit à 3 phrases :

Ce que j’ai fait aujourd’hui.
Ce que j’ai appris aujourd’hui.
Ce que je ferais mieux demain .

Est-il important de (ne pas) suivre un plan pour Être?

Voici la véritable question de mon texte. Vous noterez que je n’aborde pas de manière frontale la définition du terme « ÊTRE ». Il y a une raison à cela. J’ai également abordé plusieurs sujets que je développerais volontiers avec les personnes intéressées.

Félicitation pour la lecture (à haute voix!)


Tags

être organisé, gérer son temps, Pensée libre


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  1. Hey Julien !

    Le premier tiers de ton article m’a fais pensé a une personne dépressive. Les deux second m’ont un peut rassurer lol mais j’espère que ça va ^^. Je vois encore que nous avons des similitudes par notre façon d’agir au quotidien :). Oui l’homme n’est pas fais pour être heureux mais il peut faire en sorte de le mérité c’est ce que l’on voit en philosophie :D. Pour ce qui est du fais que tu as l’impression de ne pas progresser. N’est pas le fait que tu progresses en t’apercevant tout ce que tu ne connais pas encore ? N’apprenons nous pas tout les jours quelques chose et n’arrivons pas à notre sommet de connaissance à la fin ?
    J’ai remarquer quelques petits coquilles potentielles :

    (je suis également un dealer).
    Dealer est un notre métier qu’offre ta formation en leadership non ?

    Revenons à nos ovis.
    Ovis ?

    KK2

  2. Hello!

    Merci pour ta réaction!
    Il est certain que cet article ne se trouve pas dans ma ligne éditoriale habituelle! C’est voulu, aborder le thème Être demande beaucoup d’ouverture et je ne souhaitais pas tomber dans un article de type directif: Faites ci et ça. D’autant que le flou pousse à la réflexion.

    Concernant les coquilles potentielles, il n’en est rien 🙂 Google t’aidera.

    Bonne continuation.

  3. Hello !

    Bien ! Si ça va c’est cool :D.
    Il est sur que cette article ne se trouve pas dans ta ligné d’article habituel tout comme les actions que tu as menée cette semaine :).
    Ok pour les coquilles fallait chercher loin :). C’est vraiment le mot ovis qu’on utilise en suisse dans cette expression ?

    A ton prochain deal ;p.

  4. Non ce n’est pas le terme utilisé! 😀
    J’ai trouvé le moyen de garder les articles dans leur ordre habituel (c’était un problème de configuration CSS).

    À bientôt!

  5. Bonsoir Julien!

    Merci pour ton texte hors cadre que j’aime bien, j’ai savouré les passages sur les titres vendeurs et menteurs. Huhu

    J’ai aussi vu que tu ne réponds pas à la question de la thématique être 😀

  6. Salut Lolita!

    Je ne pouvais pas répondre à la thématique de l’Être. Peut-être dans les commentaires par la suite 😀

    Merci de ton commentaire!

  7. Ping : Le partage de 79 auteurs sur le thème "Être"
  8. Très intéressant, merci pour ces lignes. Pour moi une seule question suffit :
    Ce que j’ai appris aujourd’hui…
    Et encore, je m’autorise à ne pas me la poser systématiquement tous les jours, c’est dire la liberté^^

    « Ce que je ferais mieux demain » y est induit puisque on est déjà dans une réflexion « cause à effet ». Et puis, parfois je l’avoue, cette question me hérisse un peu le poil par sa bannière fluo « culture de la performance » qui clignote de partout. Aujourd’hui il faut être brillant professionnellement, inséré et reconnu socialement, physiquement au top (manger sainement, faire du sport et j’en passe), sans parler d’être un parent parfait pour ceux et celles qui ont une progéniture, et puis n’oublions pas d’être exceptionnel et inoubliable au pieu, misère, qu’est-ce qu’on se met comme pression et on y va avec passion en plus, avant de s’écrouler!

    Alors oui le ETRE prend tout son sens là au milieu. Qui suis-je au-delà de tous ces diktats?

    C’était MA question du jour. Un jour sans doute un peu désillusionné, de ceux qui incitent à prendre davantage soin de ses besoins… allez je vais m’oxygéner^^

    Pour ceux qui veulent approfondir, je renvoie aux écrits de Pascal Bruckner sur la tyrannie du bonheur notamment.
    Belle journée dans la joie, ou pas^^

  9. Intéressante, ta question! Qui suis-je au-delà de tous ces diktats? C’est me demander de sortir du conditionnement social et de rentrer dans le monde « et si ». À réfléchir.

    Pour la culture de la performance je te rejoins totalement, on veut toujours aller plus loin, plus rapidement. Les gens courent. Ils veulent faire des centaines de trucs, voyager mais ne pas travailler, profitez de manière égoïste en demandant au voisin de faire attention au CO2 de son 4X4. Essayez de tout vivre, en oubliant qu’à chaque instant sur cette planète un événement magique se produit… sans nous pour le vivre. Mais ce n’est pas tout, ces gens veulent le montrer à tous, parce qu’il est important de montrer. D’exhiber pour se faire liker.

    Je me demande à quel point les gens ont conscience de leur Être.

    Bref. À partir du moment où l’on regarde cette culture de la performance de plus prêt, on peut y déceler de grosses incohérences (Je fais du sport mais je bois tous les week-ends à ne plus me souvenir de mon nom). Et par la suite et pour rester dans le thème, on peut également aborder un sujet lié: L’égo. Culture de la performance pour obtenir plus, mais serais-je comblé par la suite? Ou devrais-je apprendre à me satisfaire de ce que je possède actuellement? C’est une dualité qui est difficile à résoudre.

    Un article sans queues ni têtes pour répondre de manière imparfaite à ton commentaire.

    Salute!

  10. J’aime les réponses imparfaites! Opposer la cohérence à la culture du toujours plus, toujours mieux, ça me parle. Etre cohérent, c’est être connecté à une verticalité, un fil rouge qui peut ne pas être tendu au cordeau de façon parfaitement rectiligne mais qui aura le mérite de mener quelque part, dans un endroit proche de soi parce que relié à des valeurs.

    La cohérence, quel beau mot! L’antidote à la cacophonie, à l’éparpillement et à la dissonance… et pourtant sans invoquer Lacan, « co-errance », il y a comme le risque de s’y perdre, une bordure, un équilibre fragile… histoire de nous rappeler combien il est difficile, comme tu le soulignes, d’être véritablement cohérent. On peut tenter de s’en approcher au mieux, ça me paraît un bel objectif de vie…

    A tutti!

  11. Oui je crois que c’est le mot: s’en rapprocher.
    Une discussion est née sur la cohérence et les multiples paradoxes de la vie. Si cela t’intéresses c’est par ici.

    Je pense que l’on peut être très cohérent si on prend comme base de repère le contexte et plus nous-même.
    Pensée jetée 😉

    A+

  12. Merci pour ce super article qui change dans l’univers des conseilleurs encaisseurs ( vente de conférences, formations stériles) . Votre approche rejoint et conforte ma méthode d’accompagnement d’aide à la personne fortement inspirée de PNL, de pensée positive, de loi d’attraction et de Ho’oponopono.
    Dominique a publié récemment: Bon Bien Zen présente ses lunettes PSIOMy Profile
  13. Bonsoir Dominique! J’ai oublié de répondre à votre commentaire. Désolé.

    Ouai la majeure partie des vendeurs internet sont stériles parce qu’ils s’inspirent de gens qui sont déjà en place. Alors on découvre toujours la même forme.

    Je vais allez jeter un oeil à votre site/blog.

    A+

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