Dans les lignes qui suivent, découvrez plus en profondeur la pyramide des besoins de Maslow. Le succès qu’a connu la théorie de Maslow concernant nos besoins et nos motivations tient en autre du fait que c’est un modèle simple et élégant. Comme vous allez le voir, Maslow a souvent mis en avant des détails, informations et autres aspects qui sont passés sous silence et qui donnent une nouvelle perspective à sa théorie.
Pyramide des besoins de Maslow
La pyramide des besoins de Maslow ont m’en a souvent parlé. Les professeurs lors de différents courts, des instructeurs à l’armée durant mon école d’officier, des amis lors de discussion sur ce qui peut bien motiver les gens.
Comme j’en parlais dans l’article « La pyramide de Maslow revisitée » il faut se méfier de notre monde de partage. Monde où tout le monde à le droit à la parole, ou chacun peut devenir un blogueur, professeur, ou gourou.
Pourquoi? Parce que l’information va très vite, l’information est sursimplifiée et évidemment, ce qui est sursimplifié est de plus en plus populaire (le cerveau cherchant à économiser ses ressources). Les conséquences? La Pyramide des besoins de Maslow est amochée. Déformée.
Je me suis donc mis à la lecture de l’ouvrage « A theory of Human Motivation » d’Abraham Maslow, dans un seul but: retourner proche de la source initiale et partager les découvertes que j’ai pu y faire.
Et ce n’est que le début…
La pyramide des besoins: Première théorie
Dans la première théorie, Maslow affirme que l’Homme cherche à combler différents besoins. Ces besoins sont répartis en pyramide. Une fois la base de la pyramide comblée, l’individu verra apparaître le deuxième étage de la pyramide (qui représente un autre genre de besoin).
Il est intéressant de constater que la théorie collective affirme qu’il faut combler totalement les premiers besoins (l’étage numéro 1) pour ensuite voir apparaître les besoins du niveau deux.
Maslow affirme que ce n’est pas le cas et qu’il est préférable de voir sa pyramide des besoins de cette manière:
Si nos besoins de base sont comblés à 85%, les besoins du niveau deux peuvent l’être à 60%, ceux du niveau trois à 55%, etc.
Un autre élément important est que certaines personnes peuvent inverser l’ordre de leurs priorités…
Abraham Maslow affirme que les gens cherchent à combler certains besoins. Cette quête se transforme en comportements observables.
Il souligne l’importance que combler un besoin est l’une des sources qui amènent à se comporter d’une manière X, mais qu’il y en a d’autres.
Mais quels sont ces différents besoins?
Dans ce chapitre, découvrez les cinq besoins de la première théorie de la pyramide des besoins de Maslow.
Besoin de base (ou dit de niveau 1): Les besoins physiologiques et biologiques
Ces besoins concernent l’eau (la soif), la nourriture (la faim), l’air, avoir un abri, le sommeil, la chaleur et le froid, et le sexe (dans un objectif de reproduction, le sexe peut également aider à combler d’autres niveaux comme nous le verrons plus loin).
Combler ces besoins permet à l’organisme que représente le corps de disposer des ressources nécessaires pour survivre. Il est intéressant de voir que le besoin que représente l’un de ces éléments de niveau 1, comme la faim, va agir sur tout l’individu (l’individu étant un système).
Lorsque vous avez faim, c’est vous qui souhaitez manger, pas votre estomac. Et lorsque vous avez faim, ce n’est pas uniquement votre fonction intestinale qui se transforme, mais une multitudes d’autres fonctions telles que: votre perception (vous ferrez plus attention à la nourriture dans la discussion des gens, vous verrez plus les pubs de nourriture que celle d’une compagnie aérienne, etc.) votre mémoire vous serez plus apte à vous souvenir d’un bon repas qu’un autre souvenir), vos émotions changeront (vous serez plus tendu, moins patient avec les gens), vos pensées changeront (vous serez plus motivé à trouver de la nourriture que résoudre un problème d’algèbre).
En résumé, lorsque vous avez faim, vous êtes différent dans votre totalité.
Cet exemple s’applique aux autres cas du même niveau (pensez aux moments où vous étiez fatigué…)
Intéressant de souligner que ces besoins varient de manière qualitative auprès des individus. Chaque individu est différent: une personne qui a l’habitude d’avoir faim aura une résistance différente à celui ou celle qui n’a jamais connu la faim. Tout comme le sommeil.
Je me souviens des premiers jeûnes que j’ai faits. C’était difficile et il m’était difficile de travailler avec d’autres personnes. À l’heure actuelle, j’ai beaucoup plus de facilité.
À noter encore que le fait de manger peut aussi venir combler d’autres besoins (par exemple le besoin autre que celui de trouver des protéines, du sucre ou du gras. En théorie, ces besoins sont isolables, dans la réalité, c’est tout de suite plus complexe (comme beaucoup de théorie…)
Le deuxième niveau concerne les besoins de sécurité
Il est important de savoir que le besoin de sécurité est très important. La structure que la société a construite (et nous met à disposition) est justement censée nous protéger contre les dangers.
Si on aborde les groupes, les villes et la société comme des systèmes, on se rappelle que ceux-ci cherchent à conserver un équilibre.
Les dangers de l’environnement vous venir déstabiliser cet équilibre. Pensez aux ouragans, aux tremblements de terre, feux de forêt, pensez aux épidémies, etc.
La société a donc mis en place des structures et régulateurs de système pour maintenir un certain ordre et faire régner la sécurité. Bâtiments, lois, polices, administration. Il faut l’admettre, l’homme bien intégré de la société occidentale ne pense plus souvent que l’on vit dans un monde qui peut rapidement devenir dangereux.
Lors d’attentat terroriste, des témoins peuvent parler de leur expérience en utilisant les termes suivant « je croyais que j’étais sur un plateau de tournage… donc lorsque j’ai vu cet individu tirer sur des personnes avec sa mitraillette, j’ai sorti mon IPHONE pour prendre une photo. »
Le besoin de sécurité reste très présent. Par exemple chez les travailleurs intérimaires. Qui ne savent pas si la semaine prochaine ils auront encore un travail ou s’ils devront se mettre à chercher un travail…
Lorsque ces besoins de sécurité ne sont pas comblés, alors l’individu dans son ensemble est influencé par ce manque. Je vous invite à lire Robe de marié de Pierre Lemaître pour vous faire une idée… d’une personne qui n’a plus ce sentiment de sécurité.
Je tiens à souligner un autre aspect important: les besoins de sécurité concernent la stabilité. Et dans cette recherche, on lutte aussi contre toute nouvelle information qui va venir contrecarrer notre monde existant.
[thrive_text_block color= »orange » headline= » »]On se dirigera plus facilement vers ce qui est connu et familier que l’inverse. [/thrive_text_block]
Le troisième niveau de la pyramide des besoins concerne les besoins d’affections et d’appartenance.
Si les deux premiers niveaux sont bien comblés, alors un troisième type de besoins apparait: celui de l’appartenance.
Les personnes arrivant à ce stade vont vivement ressentir l’absence d’amis, de compagnon, de relations privées et professionnelles plaisantes. Cet individu cherche à combler ce besoin en s’intégrant dans un groupe, en trouvant des gens qui l’aiment et qui le respectent.
Il oubliera que lorsqu’il avait faim, il se moquait de l’amour.
Je souligne la dissociation entre le sexe et les besoins d’affections. Le sexe est considéré par Abraham Maslow comme un besoin purement physiologique (se reproduire) bien qu’ordinairement il puisse agir à différents niveaux. Par exemple, niveau un pour se reproduire, niveau trois pour se sentir aimé et niveau quatre pour avoir une bonne estime de soi.
Le besoin d’affection concerne autant le fait de donner de l’amour que d’en recevoir.
Le quatrième niveau concerne le besoin d’estime personnelle…
Gros sujet sur lequel je me suis penché cette année en suivant le programme de Nathanael Branden et son ouvrage « the six pillars of self-esteem ». Comprenez que l’on ne pourra jamais se dire « mon estime de soi est excellente, je vais passer à autre chose » car ce concept est dynamique et en constant mouvement.
Cela rejoint ce qu’affirme Maslow lorsqu’il explique qu’une fois un besoin comblé, il ne l’est pas définitivement et la vie (et le contexte) fait que l’on doit parfois y revenir.
Il y a une multitude d’exemples à citer, mais le plus simple concerne celui qui à force de vouloir créer son entreprise oublie de passer du temps à entretenir la base de la pyramide et un jour se retrouve fauché, sans femme, sans amis et avec des problèmes de santé. La chute sera rude.
Je vais écrire sur l’estime de soi prochainement.
Ce quatrième besoin concerne donc le désir de force (force de caractère, force physique, force face aux difficultés), de compétences et de réalisations. Il concerne la confiance en soi, l’indépendance et la liberté. Sans oublier, avoir une réputation.
Note personnelle: lors de mon travail sur l’estime personnelle (qui a duré 9 mois, durant lesquels j’effectuais des tâches réflexives, d’observation et d’action) j’ai changé ma manière de m’alimenter, de dormir, je me suis détaché de certaines personnes, etc.
C’est ce que Maslow viendra modifier dans un modèle plus récent et que j’aborde ici, le besoin d’esthétisme…
Le dernier niveau concerne la réalisation de soi
[thrive_text_block color= »blue » headline= » »]Un musicien doit faire de la musique, un artiste doit peindre, un poète doit écrire, s’ils veulent être heureux. Ce qu’un homme peut être, il doit l’être. C’est ce que Maslow nomme la réalisation de soi.[/thrive_text_block]
C’est cette tendance à aller au maximum de ses compétences. La forme concrète que la réalisation de ce besoin peut prendre varie d’un individu à un autre. Être une maman d’exception, devenir un peintre reconnu internationalement, être le meilleur avocat, se battre contre la déforestation, etc.
Cela n’est pas en lien avec la créativité, bien que ceux qui sont un peu créatifs ont tendance à se développer dans cette direction.
Maslow explique que dans nos sociétés occidentales, un individu sur cent atteint ce niveau, car la société actuelle récompense et pousse les gens à rester au niveau trois ou quatre, notamment avec ce concept « d’avoir » toujours plus. Une plus belle voiture, un plus bel appartement, une plus belle femme, un plus beau corps… etc.
C’est ce que Nathanael Branden nomme le syndrome « Not good enough » (pas assez bien) et qui pousse l’individu à tourner en boucle…
Mon avis: pour sortir de la boucle, il est intéressant de penser en terme d’être: qui ai-je envie de devenir vs qu’ai-je envie d’avoir?
Conclusion sur la pyramide des besoins de Maslow.
Maslow le disait en 1968:
« Je suppose que c’est tentant, si le seul outil que vous avez est un marteau, de tout traiter comme un clou »
À force de découvrir des théories, on se rend compte que ce sont des lunettes qui nous permettent d’interpréter la réalité d’une telle manière, mais en aucun cas de découvrir LA réalité.
J’aime répéter ce que Jean-Jacques Wittezaele et Teresa Garcìa-Rivera énoncent dans leur ouvrage « À la recherche de l’école de Palo Alto »
[thrive_text_block color= »orange » headline= » »]« Il n’est pas nécessaire de vouloir chercher LA meilleure vision d’un point de vue absolu. Seule l’adéquation d’une théorie à la résolution d’un problème à traiter peut en justifier l’utilité et la valeur »[/thrive_text_block]
C’est donc des pistes de réflexion que Maslow nous propose de suivre. Des hypothèses qui restent à valider.
Dans la suite de cette série d’articles consacrés à la théorie de Maslow, je vous invite à venir explorer d’autres éléments qui ne sont que trop rarement cités dans la version simplifiée de La Pyramide des besoins. Vous découvrirez 3 autres besoins souvent oubliés, mais incontournables qui vous permettront de mieux comprendre ce qui motive l’humain.
Découvrez tout derrière ce clic.
Source texte
A theory of Human Motivation d’Abraham Maslow
Sources images:
http://www.tvqc.com/2012/08/simons-cat-atteint-plus-de-1-million-dabonner-sur-youtube/
http://www.standard.co.uk/news/uk/spy-britain-six-million-cctv-cameras-and-most-are-in-private-hands-8699934.html
http://www.vervesearch.com/wp-content/uploads/2013/07/simons-cat-prize-winner.jpg
https://mariademina.wordpress.com/
https://liferealities.wordpress.com/2011/04/08/ways-to-get-rid-of-computer-viruses-and-maintain-your-system/
Un de nos besoin (primaire) souvent ignoré est le besoin d’appartenance.
Il me semble que beaucoup de personnes vont (très) mal dans leur entreprise car ils ne sont pas reconnus et surtout ils sont en concurrence au lieu de s’entraider (exemple prime au mérite au dépend de la prime collective …changement des valeurs dans l’entreprise…)
Bravo pour ton énergie !
Merci pour ton commentaire!
Oui la prime au mérite au détriment des autres est une tentative de solution qui alimente le problème: les salaries ne s’investissent plus. On en parlait avec Marine sur un autre article, parfois les messages que l’on envoie vont à l’encontre de ce que l’on souhaite transmettre.
Exemple simple: prendre des médicaments pour dormir: message envoyé (tu n’es pas capable de trouver le sommeil tout seul, donc tu as raison d’avoir peur de ne pas réussir à dormir -> alimentation du problème en pensant trouver une solution).
2016, je me pencherai sur ces sujets… 😉
Merci pour ton retour!
Merci d’avoir pris un peu de temps pour laisser votre avis.
Yep, Maslow a l’avantage d’ouvrir notre pensée sur une théorie de la motivation… C’est par Maslow que j’en ai découvert d’autres. Laissons lui cet honneur.
À bientôt.
J’aimerai toutefois savoir comment peut-on traduire le besoin par exemple de racheter une éponge quand l’ancienne est usée ? C’est un achat de réassort mais peut-on le traduire de besoin ?
Merci d’avance pour votre réponse,
Cordialement,
Sarah
Aucune idée ^^
Merci pour ton retour.
J.
Beau boulot, bonnes explications!
Personnellement , je m’aperçois que le besoin d’estime de soi peut se traduire dans les générations x,z par le besoin d’être dans le coup !
Dernier téléphone , porter la barbe etc..!
Cela leur permet de se trouver en sécurité par rapport au regard des autres !
Simple analyse personnel !
Tout cela pour dire que l’ordre de la pyramide change suivant les générations!