septembre 17

15 Techniques (simples) pour une prise de parole en public réussie

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Cet article a été rédigé par Romain, du site Parler Authentique.

Avez-vous déjà eu l’impression de parler à un public qui manifestait un gros manque d’intérêt à votre encontre ? 

Vous pensez avoir bien préparé. Confiant.e. Contenu calé. Vous tenez le micro. Et vous assurez.

Enfin…. vous CROYEZ assurer. Parce que quelque chose cloche. Pendant votre présentation, les visages sont fermés ou indifférents. Désespérés, parfois. 

C’est douloureux. Vous perdez le contrôle. Agrippé.e au micro, vous moulinez d’un bras. Vous vous grattez le crâne. Vous gérez une question polie, puis c’est Tchao Pantin…  

Vous vous sentez puni.e

Si ce sentiment d’être ignoré.e quand vous parlez vous agace, c’est que vous manquez de recettes qui fonctionnent pour créer du lien. 

Tout de suite, je vais vous livrer des techniques accessibles. Votre prise de parole gagnera en impact, en éloquence.

Vous découvrirez notamment comment vous connecter à la bande pensante du public, ou lui sertir de petits diamants.

J’ai piqué votre curiosité ? Allons- y !

Technique n°1 : Avant de prendre la parole en public, mettez-vous sur écoute.

Récoltez des données en coulisses. Améliorez votre prise de parole en sondant l’existant. 

Plutôt que de scanner votre boîte de réception ou vos fichiers, menez une enquête. En dehors même de votre service, sur des terrains inexplorés. Trouvez des infos peu connues.

Sondez les humeurs, écoutez les remarques, captez les signaux faibles. Notez tout sur papier. Vous vous donnerez des billes lors des questions ou des objections.

Si vous ne le faites pas, vous serez perçu.e comme un speaker déconnecté. 

Technique n°2 : Projetez-vous sans vous faire de mauvais film.

Vous avez récolté des données inédites. Vous pouvez désormais les ‘entraîner’ (à la façon d’un data scientist)

Il vous faut tester des configurations dans des conditions se rapprochant de la réalité. Répéter dans des conditions semblables à celle du jour J est idéal. Ça vous aidera aussi à mieux gérer le trac – comme l’explique cette vidéo de Pascal Haumont :

Proposez à vos collaborateurs de composer un petit public, quelques jours avant l’événement. Entraînez-vous. Simulez la future réalité. Testez la pertinence de vos données. 

Si vous ne le faites pas, vous pourriez générer des bugs. 

Technique n°3 : Attachez la gaine de sûreté. 

Optez pour une gaine de sûreté. Ancrez en vous les 30 à 40 premières secondes de votre discours, en mémorisant votre introduction. 

Le but ? Vous mettre en autopilote et à l’abri d’un danger – si vous craignez une mauvaise entame, face à l’humeur ambiante ou l’énergie dégagée par l’assistance. Une fois au micro, vous tiendrez ces premiers mots. 

Quand le stress s’atténue, il vous sera plus facile de rentrer en conversation avec le public. Pour voyager vers la conclusion que vous souhaitez livrer.

Si vous oubliez votre gaine de sûreté, vous pourriez vous fourrer dans l’ambiguïté.

Technique n°4 : Ouvrez votre corps à la prise de parole en public.

Votre attitude corporelle entre en jeu quand vous parlez à un public. 

Optez pour la verticalité. Gardez le sourire. Connectez avec des regards. 

Ouvrez votre cœur, et votre plexus solaire (situé sous la pointe du sternum). Relâchez les épaules. Détendez les bras. 

En préparation, travaillez ces attitudes d’ouverture. Rayonnez cette chaleur et ce naturel. Vous prendrez place, ferez entendre votre voix. Vos paroles sortiront, authentiques.

Jean Sommer en parle très bien dans cette vidéo sur le charisme oratoire :

Si ne vous ne jouez pas l’ouverture, vous ferez face à des visages fermés.

Technique n°5 : Limitez votre sujet sans être un orateur borné !

Quel point principal voulez-vous absolument que l’auditoire retienne, quand il quittera la salle ?

Misez sur un message-clé. Trouvez un fil conducteur solide. Une épine dorsale autour de laquelle tourneront vos idées. Mettez en relief cet élément central dans votre communication. 

Vous pouvez voir cette épine dorsale comme une grosse corde hérissée d’hameçons. Hameçons auxquels vous accrochez des exemples, des histoires, des faits vécus.  

Revenez souvent à ce fil pour tisser un message percutant. Et river le public depuis l’estrade.

Si vous déversez toutes vos données, vous risquez la noyade.

Technique n°6 : Taillez pour sertir des diamants.

Gardez vos phrases courtes et percutantes. Parlez cash.

Evitez de parler pour ne jamais vous arrêter comme le feraient des enfants qui babillent en tournant autour d’une marelle avec plusieurs cases colorées et chiffrées pour monter au ciel…

STOP. 

Elaguez. Coupez. Livrez une partition nette, concise, voire incisive. Vous exsuderez la clarté, et respirerez la confiance. 

Cela vous prendra du temps en préparation. Contrainte qui fera naître un discours unique et précis.

Si vous ne le faites pas, vous aurez du mal à vous tailler une réputation.

Technique n° 7 : Maniez avec brio la règle de 3.

Distillez vos points-clés en 3 parties. Il est plus facile à un public de se souvenir de 3 éléments. Vous apportez structure et sentiment de complétude. 

Nul besoin de sueur, de sang et de larmes (dixit Churchill). Ou de travailler matin, midi et soir. Votre prise de parole peut s’appuyez sur 3 parties simples. Par exemple : 

  • problèmes, solutions, bénéfices
  • ce qui a fonctionné, ce qui n’a pas fonctionné, voici ce qui fonctionnera
  • de quoi je vous parle, pourquoi je vous en parle, ce que cela implique désormais

A la une, à la deux, à la trois : utilisez les rythmes ternaires, pour des discours robustes. A vous de jouer ! 

Si vous ne le faites pas, vous parlerez à cloche-pied.

Technique n°8 : Ouvrez un chemin à travers les murs.

Oubliez les regrets, ne faites pas peser les problèmes. Proposez des scénarios créatifs. Décrivez des enjeux pour engager votre auditoire. 

Montrez à vos auditeurs comment il faudrait penser ou agir, et pour quel bénéfice. A quoi leur monde ressemblerait s’ils n’adoptaient pas votre solution ? Exposez, sans les exagérer, les conséquences sur leurs projets en cas d’inaction.

Ne balancez pas de l’information à sec. Montrez un chemin que le public doit emprunter. Soulevez sa curiosité. Projetez-le vers un résultat. 

Si vous jouez le rôle du lésé, vous parlerez à un public blasé.

Technique n°9 : Faites sortir votre contenu de l’anonymat.

Bannissez l’abus de phrases techniques, juridiques, corporate. Proposez un discours rafraîchi. 

Insufflez de la vie, mettez de la couleur. Faites naître des images dans le cerveau de vos auditeurs. Vous marquerez des points.

Utilisez des métaphores, des proverbes, des analogies. Sans vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué. Restez malin comme un renard et vif comme l’éclair. 

Le style abstrait est toujours mauvais. Vos phrases doivent être pleines de pierres, de métaux, de chaises, de tables, d’animaux, d’hommes et de femmes. Alain, philosophe français (1868 – 1951)

Décrivez l’océan bleu que votre mission crée. Tracez un chemin dans de hautes montagnes ou via de vertes vallées. Faites respirer l’air frais qui y circule. 

Si vous baignez dans le vague, vous parlerez dans le vide.

Technique n°10 : Connectez-vous à la bande pensante du public

L’auditoire doit sentir que vous parlez pour son bien. Cherchez à garder son attention par une connexion authentique. Gardez votre public suspendu à vos paroles. 

Tôt dans le discours, citez des faits. Nommez les personnes à féliciter. Ou à encourager dans le contexte actuel. 

Puis posez des questions rhétoriques. Qui laissent perplexe, appellent de profondes réponses, et de nouvelles attitudes.

Par exemple : 

Comment responsabiliser nos chefs de secteur dans le suivi client ? Que fait-on aujourd’hui pour affirmer notre politique zéro déchets ? Comment allons-nous marquer les esprits au prochain Salon ?

Avec ces questions, vous vous octroyez la chance d’obtenir leur attention.

Puisqu’à vouloir rester en surface, vous prononceriez un discours bateau.

Technique n°11 : Générez des scénarios hormonaux.

Pour gagner en persuasion, narrez une histoire qui fera référence. Nos cerveaux en raffolent. 

Vous pouvez générer chez vos auditeurs de la sécrétion :

de dopamine: vous émaillez votre récit de lieux, de personnages, vous tissez une intrigue et avec un peu de suspens… le public s’accroche et vous suit > vous en verrez une version moderne et connectée depuis ce lien

– d’ocytocine, l’hormone du lien social : vous narrez un récit poignant dans lequel votre public se reconnaît. Il compatit avec ce que les personnages vivent. Ils s’identifient.

Pour vous inspirer, regardez cette conférence TED sur la science du storytelling (sous titres en français disponibles)

Si vous faites l’impasse sur une belle histoire, vous pourriez nourrir des regrets.  

Technique n°12 : Débarrassez votre discours des méta données.

Démarrez pied au plancher. Offrez un discours sans précédent. Sans méta discours (discours sur le discours), sans effet d’annonce, vous parlerez efficace. 

Abandonnez les tournures du style : 

Alors, j’ai une anecdote qui devrait plaire au service commercial…

Là j’ai un petit exemple récent qui devrait vous parler et que je vais vous décrire…

Quand j’ai vu les chiffres, je me suis dit que je pourrais vous raconter cette histoire …

Evitez de servir votre contenu à la petite cuillère. Plongez votre public dans le bain, d’emblée.

Sinon, vous perdrez en impact et en fluidité.

Technique n°13 : Prenez la parole en public sans fausses notes et avec de vrais silences.

Préparez vos notes avec des mots-clés pour chaque point. 

Utilisez des annotations telles 1, 2, 3 pour vous rappeler de marquer un silence éloquent. Ou bien inscrivez ‘Il était une fois…’ pour vous rappeler de narrer une histoire.

Attention : vouloir tout mémoriser vous mettra trop de pression. Grâce à des notes concises, vous naviguez en terrain sûr. 

Balisez votre discours. Tenez dans vos mains de petites fiches cartonnées, pour absorber les secousses. Regardez cette conférence réussie de Laura Sheehan pour vous inspirer :

Donnez-vous un peu de support papier, et respirez. 

Technique n°14 : Accueillez la vulnérabilité en vous, pas à pas.

La pression, les enjeux ! Même avec une solide préparation, vous craignez d’échouer.

Rassurez-vous. L’auditoire perçoit à peine la nervosité. Fragile, mais présent.e, vous exercerez un pouvoir magnétique. Vous générerez attention et empathie.

Osez vous exprimer tel.le que vous êtes et comment vous l’avez préparé. Identifiez les raisons objectives de vous apaiser – comme en parle très bien Isabelle Calkins dans cet article.

Visez les améliorations successives. A vous mettre trop de pression, vous resteriez dans les speaking-blocks.

Technique n°15 : Trouvez votre voix pour vous mettre sur la voie

Chaleur et timbre de la voix influent sur votre force de persuasion.

Une voix ronde, posée vous démarquera. Un coach vocal peut vous y aider. Les graves dans la voix évoquent l’autorité, le charisme. 

Que votre voix soit grave ou aiguë, jouez avec les silences. Assumez-les : vos prises de paroles deviendront éloquentes. Et courtisées.

***

Vous aviez du mal à captiver votre public. L’impression d’être une oratrice moyenne, un orateur moyen, qui se censure ou parle dans le vide. 

Maintenant, vous pallierez certaines erreurs. Par exemple, utiliser des termes imagés parle bien plus à votre public que des mots pris dans le dernier rapport annuel.

Ou bien, retirez ces effets d’annonces sur le discours : ces petites herbes qui gâchent la vue. En plus, si vous optez pour un discours en 3 parties, vous gagnerez en simplicité, structure et efficacité. 

Vos pairs verront chez vous un professionnel qui assure. Parce que vous saurez maintenir l’intérêt. A force de vouloir créer du lien avec vos auditoires, vous gagnerez leur écoute. Et prendrez votre envol.  

Bien entendu, tout le monde ressent le trac. Et toutes les prises de parole ne se ressemblent pas : différents publics, différents enjeux, différentes énergies. Parfois, vous n’aurez pas le temps de vous préparer.

Mais justement : des recettes fonctionnent depuis toujours. L’ouverture corporelle, la concision, des phrases claires. L’usage des métaphores, des images. Avec de l’entraînement, je vous garantis que vous y arriverez. 

Je vous encourage à glaner des données utiles ou des renseignements peu connus dont vous trufferez votre prochain discours. Vos pairs sont vos meilleures ressources pour vous donner ces billes.

Vous parlerez comme on ne l’a jamais vu, ni entendu. 

Je vous invite à vous projeter dans la prise de parole en public depuis mon blog. Vous pourrez y télécharger mon guide complet dédié à la gestion du trac en milieu professionnel.


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  1. Merci pour cet article plein de bon sens et de recettes imagées. Je suis particulièrement sensible à la technique numéro 5 (limiter le sujet). Cet article me permet de mettre des mots sur cette pratique avec la technique numéro 11 (générer des scénarios hormonaux). J’aime aussi ce que vous dites sur la technique 14 (accepter sa propre vulnérabilité) car nous sommes souvent notre principal juge. Le public est souvent avec nous ou ailleurs dans son esprit et non pas contre nous.
    Merci encore pour ce partage !
    André a publié récemment: A moi de Parler – Episode 0My Profile
  2. Bonjour
    Merci pour votre message !
    Je suis content de vous voir imaginer vos propres combinaisons.
    Vous vous prendrez encore plus au jeu si vous pratiquez plusieurs fois, en vous améliorant, sur un thème ou une question qui vous est chère (personnellement ou professionnellement).
    A vos prochains discours !
    Romain
  3. Merci Romain
    Le style très imagé de l’écriture, permet d’avoir de suite des éléments en mémoire.
  4. Merci Bernard.
    Oui. Ça aide à visualiser ce qu’il est possible de faire.
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