Pourquoi je déconseille de prendre des nouvelles résolutions à nouvel an?
[box]Je pourrais vous citer une méthode en 3 étapes pour convaincre votre interlocuteur (sans tronçonneuse).Je pourrais également vous citer le système complet pour lâcher prise en 2 minutes. Ou encore la méthode qui permet d’économiser 2 heures de temps chaque jour (sans devoir vendre votre télévision).Mais c’est rébarbatif. Lorsqu’on me propose de faire un article invité, j’aime bien partir faux. Cela me permet de me libérer. D’être créatif. N’ayez pas d’attentes avec moi. Pas d’engagement dans cet article. Vous êtes libre. Cet article n’a pas été publié, finalement. Peut-être que le cadre ne collait pas suffisamment à la ligne éditorial du blog. C’est donc ici que je le publie, avec plaisir. Cet article fait partie de la catégorie: la connaissance de soi[/box]
L’Humain a besoin de changer, il veut de la nouveauté. Il veut améliorer son confort, avoir une nouvelle voiture, changer d’homme ou de femme. Apprendre. Vivre. Transmettre.
L’Humain est également un système, et comme tout système, la lutte contre le changement fait rage. L’homéostasie règne.
L’une des manières d’amener le changement pour atteindre un nouvel état, c’est d’imaginer cet état, puis d’utiliser votre volonté pour y parvenir. S’engager. S’engager envers soi-même et envers les autres. Pour saisir les rouages de l’engagement en profondeur, je vous propose de lire : La soumission librement consentie de Robert-Vincent Joule, Jean-Léon Beauvois.
Le problème que je vois souvent, c’est l’effet de l’enthousiasme lors d’un engagement. L’enthousiasme, je le connais. L’enthousiasme est contagieux. L’enthousiasme est la matière première d’un projet rondement mené. Cela permet de maintenir l’intérêt d’une foule de geeks pendant des heures… en leur parlant de sachets de thé. Mais comme souvent, les extrêmes n’ont jamais mené loin. Je vous explique pourquoi un peu plus bas…
Dans cet article, j’aborderais 1) pourquoi faut-il supprimer les engagements à un moment de l’année 2) le risque de l’engagement pris lorsque vous êtes enthousiaste 3) le danger de prendre des engagements qui ne sont pas à votre taille
Pourquoi supprimer les engagements de Nouvel An, ou la rentrée ?
Parce que cet engagement ne sera pas pris sur votre volonté personnelle, mais sous l’influence des autres (ou de drogues). Lorsque le regard des autres aura disparu, vous serez de nouveau confronté à vous-même, et votre mauvaise habitude n’aura pas encore quitté le palier de votre appartement. Ce type d’engagement est généralement pris sans conscience du contexte, sans vous rappeler vos forces, vos limites et sans imaginer les efforts que cela vous demandera. J’explique plus loin dans l’article les dangers d’avoir les yeux plus gros que le ventre.
En 2007, une étude menée par Richard Wiseman de l’Université de Bristol impliquant 3 000 personnes a montré que 88% des résolutions de la nouvelle année échouaient. J’en faisais partie.
« Tu es enthousiaste dis voir ! »
Prendre une décision dans un état d’excitation et de bonheur, vous empêche de peser le pour et le contre. Cela vous empêche d’être lucide. C’est un peu comme être amoureux. On est aveugle. On fait des comportements cons (je vous vois sourire, avouez…) Pour avoir pris des engagements publics dans de tels états, je peux vous garantir que j’ai appris de mon erreur, mais cela ne m’empêchera pas d’en refaire. Le point numéro 1 traite d’un facteur externe qui vient vous influencer, ici c’est de votre état qu’il faut être attentif.
Le risque est de prendre un engagement intenable.
La solution de ma maman (dans ce contexte) est très bonne : [highlight]la nuit porte conseil.[/highlight]
Avoir les yeux plus gros que le ventre
En prenant des engagements qui ne sont pas à votre taille comme arrêter de fumer, vous remettre au sport, manger sainement, le tout en allant à pied au travail, vous vous en doutez bien, c’est risqué, surtout si vous cumulez.
Longue phrase. Pour vous montrer à quel point c’est pénible.
Le risque de prendre des engagements que vous n’arrivez pas à tenir est qu’à la longue, votre estime personnelle et votre confiance vont se dégrader. À la longue, vous n’arriverez plus à remonter le cercle vicieux. Le moindre acte qui demandera de la volonté vous semblera inatteignable. Vous abandonnerez avant d’avoir commencé.
La volonté, c’est comme un beau corps, cela se travaille. Pas avec des pilules. Pas en faisant une série de pompe, une fois par mois, mais en progressant étape par étape, chaque jour. L’estime de soi et la volonté, c’est quelque chose de très lié. La volonté vous permet d’atteindre vos engagements.
Pourtant il n’y a pas que la volonté. Il y a également la patience. Mais aujourd’hui, on veut tout et de suite. Quand je dis « on » je parle de la génération Y, qui a grandi dans la technologie. Cette génération qui préfère répondre à un SMS en conduisant, plutôt que d’attendre 5 minutes, une fois la voiture parquée et en sécurité. Quitte à se faire péter la mâchoire par un airbag. Vous l’aurez compris, cette génération d’impatients. Sincèrement, vous accepteriez cela de votre pilote de jet ? Moi pas.
Aujourd’hui, on commence la muscu sur un coup de tête, le premier jour c’est publication de son corps suintant sur Facebook, le deuxième jour, c’est les courbatures, et le troisième jour c’est déconnexion du compte, par KO mental.
Mon invitation pour vos prochains engagements: je vous invite, à réfléchir calmement aux engagements que vous allez prendre dorénavant. Je vous invite à prendre conscience de votre ressenti lorsque vous serez confronté à un nouvel engagement. Si au fond de vous, vous vous dites « pouah, ça va être tendu de tenir, mais je veux montrer aux autres qui je suis » alors, pensez à diminuer la taille de votre engagement. Surtout, pensez à supprimer votre dépendance aux autres. Pensez long terme. Pensez estime de soi. Pensez étape par étape.
Quelques questions peuvent vous aider à sonder votre conscience : quelle est la meilleure manière d’utiliser mon temps actuellement ? Qu’est-ce qui est important pour moi ? Ai-je de l’influence dessus ? Existe-t-il une autre façon d’atteindre cet objectif, plus facilement ?
Si vous frustrez en regardant les gens autour de vous réussir plus vite. Détendez-vous, souriez, et dites-vous ceci :
Il y a ceux qui vont vite, et ceux qui vont loin. Vous irez loin.
Rappelez-vous que ceux qui réussissent à tenir de grands engagements ont commencé petits. Ils ont commencé par des actions qui paraissaient simples et petites aux yeux de leur entourage. Mais ces gens qui réussissent avaient comme but de réussir à tenir un engagement qu’ils avaient pris avec la personne la plus importante. Eux.
Si vous avez scrollé cet article, je vous comprends, je fais souvent pareil. Alors voici le condensé pour Humain pressé qui cherche à prendre un engagement pour cette rentrée.
- Prenez des engagements au calme, évitez l’impulsivité
- Prenez des engagements dans un état normal: ni fatigué, ni surexcité, ni triste, ni heureux.
- Posez-vous les bonnes questions (voir ci-dessus ;))
- Patience et efforts constants.
Merci de m’avoir lu ou survolé.
4 livres m’ont inspiré à réaliser cet article, sans numérotation précise :
- La soumission librement consentie de Robert-Vincent Joule, Jean-Léon Beauvois.
- Leader eat last de Simon Sinek
- Priorité aux priorités de Stephen Covey
- Manager par l’approche systémique de Dominique Bériot
pour ma part, je ne prend pas de résolution au 1er de l’an tout simplement parce que je n’en vois pas l’intérêt pour moi. Alors bien sûr si je m’arrête là, on va se dire « wahou elle se croit arrivée et parfaite celle-là » (clin d’oeil à un autre commentaire d’article ;))
En fait, je vois les résolutions comme des objectifs que l’on souhaite atteindre. Et personnellement, je ne vois pas l’intérêt d’attendre au 1er janvier pour le faire, d’autant que le 1er janvier, c’est certainement pas un jour où j’ai envie de prendre une résolution (fatigue, etc.).
Donc je me fixe des objectifs tout au long de l’année, sans que je me dise « cette année, je vais me fixer x objectifs » (x étant un nombre). Je me les fixe tout simplement quand je le sens bien, quand je suis convaincue que cela peut m’apporter du positif, parfois cela une idée d’objectifs peut prendre jusqu’à plusieurs mois pour murir en moi, parfois cela peut être beaucoup plus rapide.
Toujours est-il que du coup, je peux très bien me mettre à tenir un objectif (une résolution), le « commencer » un mardi, sans que ce soit un 1er de l’an, 1er du mois, 15 du mois, etc. Pour certains objectifs, je peux trouver pratique de débuter un week-end ou le lundi, ou en début de mois, etc, notamment s’il est nécessaire de s’organiser pour (ex : modifier l’alimentation, il faut faire les courses, le tri dans les placards/frigo, etc.).
En outre, lorsque je me fixe un objectif, que je qualifie de « personnel » car JE l’ai décidé, je n’éprouve pas le besoin d’en parler autour de moi pour me motiver puisque si j’ai décidé de cet objectif/résolution, c’est que je suis convaincue, pas besoin d’avoir du monde pour me mettre la pression, c’est mon fonctionnement, après, je conçois qu’on puisse en avoir un autre 😉
Je pense que certains lecteurs se reconnaîtront dans ce que tu écris.
Quand tu dis que tu es fatigué, cette année je suis allé au lit à minuit 3. J’étais à plat 😀
« Je me les fixe tout simplement quand je le sens bien » -> On ne s’écoute pas assez. J’ai aussi constater que certains objectifs que je ne tenais pas, avaient des points en commun. D’où l’importance d’écrire à mon avis.
Modifier l’alimentation -> Planification. C’est juuuuste!
Cool de te lire, tu as un blog?
A+