décembre 16

Pyramide de Maslow Explication (que certains n’aimeraient pas apprendre…)

Dans cet article, découvrez 3 piliers oubliés, car ajoutés après la première publication de la pyramide de Maslow.  Si vous n’avez pas encore lu les trois articles précédents je vous invite à le faire pour mieux comprendre ce qui va suivre.

1) La pyramide de Maslow revisitée
2) La pyramide des besoins de Maslow: 5 premiers niveaux
3) La théorie de Maslow: La réalisation de soi en détail

Wifi et besoin de maslow
Pyramide de Maslow explication du besoin ultime 😉


La pyramide de Maslow Explication des préconditions à la satisfaction des besoins de base


Dans son ouvrage «  A theory of human motivation », Maslow explique (p.83) qu’il y a des préconditions importantes à l’atteinte des besoins de base. Ces préconditions sont:

  • la liberté de parler
  • la liberté d’agir librement tant que personne n’est blessé par ces actions
  • la liberté de s’exprimer naturellement
  • la liberté de chercher des informations
  • la liberté de se défendre.
  • Au niveau du groupe: honnêteté, la justice, l’organisation.

Malheureusement, il ne va pas dans les détails, mais je vous invite à découvrir (en anglais) ses deux films disponibles ici. 

Il est important de comprendre que le modèle de Maslow paru en 1943 et 1954 comporte 5 niveaux que l’on a précédemment abordés. En 1970, Maslow ajuste son modèle et rajoute le besoin cognitif (cognitiv need), le besoin esthétique (Aesthetic need) et le besoin de dépassement de soi (transcendence need).

Pyramide de maslow explication du besoin cognitif

Maslow en parlait déjà en 1954 en utilisant les termes suivants: le désir de savoir et comprendre.
Cependant, il ne sait pas encore précisément si toutes les personnes voient ce désir émerger ou s’il ne concerne que les gens « intelligents » (très normatif notre Abraham Maslow… ;-))

Il souligne aussi le fait que ce besoin de comprendre survient en général lorsque les besoins physiologiques sont comblés (ou partiellement comblés). Une personne qui crève de faim n’aura pas forcément envie de comprendre ce qu’elle mange. Tant que sa faim est rassasiée. Mais comme vous pouvez le lire dans l’article de base la pyramide de Maslow revisitée ainsi que dans l’article, le désir de savoir et comprendre pourrait très bien se trouver tout au long de la pyramide.

Théorie de Maslow: Savoir et comprendre
Théorie de Maslow: Savoir et comprendre

Concernant la faim, je peux vous assurer que je suis moins strict sur mes valeurs alimentaires lorsque j’ai très faim que lorsque je suis rassasié.

Ensuite il y a le besoin esthétique

Ce besoin nous pousse à faire attention à la qualité de ce que l’on mange, à être en forme, à améliorer son sommeil, son physique, à avoir de meilleures relations. J’ai comme l’impression qu’il s’agit d’augmenter la qualité de ce que l’on a déjà obtenu dans les étages inférieurs de la pyramide.

C’est ce que j’ai réalisé cette année en travaillant sur l’estime personnelle.

Encore une fois lorsque l’on regarde nos désirs quotidiens on remarque qu’ils sont en général dirigés vers une finalité plus grande qu’eux-mêmes. On veut de l’argent pour avoir une voiture. On veut une voiture parce que nos voisins en ont une et que l’on ne veut pas se sentir inférieur, et on peut maintenir notre respect personnel. On peut donc être aimé et respecté par les autres.

Un désir peut souvent en cacher un et il est intéressant d’aller derrière celui-ci. De prendre de la hauteur. Dominique Bériot dans son ouvrage « manager par l’approche systémique » utilise la question suivante: pour obtenir quoi veux-tu faire ça?

D’ailleurs, une personne qui a de l’embonpoint et qui cherche à en perdre peut découvrir qu’elle agit pour trouver un partenaire. À partir de là, on est en droit de se demander s’il n’est pas plus intéressant pour cette personne de directement travailler à trouver un partenaire…

Parce qu’un besoin peut en cacher un autre, on verra des individus agir essentiellement sur le niveau quatre de la pyramide de Maslow (le besoin d’estime) en ayant une belle carrière, en travaillant sur leur réputation, en devenant indépendant… dans un but (parfois) -> trouver l’amour du niveau trois…

Mais je ne vais pas partir plus en détail dans cette direction.

Le besoin cognitif de savoir et comprendre et le besoin esthétique de vouloir être en forme arrivent entre le niveau 4 et le niveau 5 de la pyramide de Maslow.

Pyramide de maslow explication et "position" du besoin cognitif et esthétique
Pyramide de maslow explication et « position » du besoin cognitif et esthétique

Pour terminer, il y a le besoin de dépassement, besoin où l’on va aider les autres à atteindre leurs objectifs. Ce besoin arrive après celui de réalisation de soi. On y verra ceux et celles qui aident les gens à se réaliser.

Pyramide de Maslow explication du dernier niveau
Dépassement de soi, dernier niveau

Critique de la théorie de Maslow

Avant de vous donner mon avis sur le travail de Maslow et sa théorie des besoins, voici les critiques courantes adressées à l’encontre de son oeuvre.

La plus grande limite concerne sa méthodologie, il a formulé le niveau cinq (réalisation de soi) en se basant sur une analyse de différentes bibliographies. Il a ensuite regroupé les caractéristiques communes que la majorité des gens n’ont pas.

Le premier point noir de cette méthode d’analyse bibliographique est qu’elle est très subjective. Je ne suis pas le genre de gars à croire en l’objectivité totale, mais il y a des limites. Ce qu’il a fait réduit la validité des données collectées. Les caractéristiques des personnes qui se réalisent ne doivent donc pas être acceptées comme un fait scientifique.

Ensuite, les bibliographies sélectionnées concernaient des hommes blancs très éduqués tels que: Einstein, Lincoln, Jefferson, Beethoven… etc.). Bien qu’il ait également étudié Eleanor Roosevelt et Mother Teresa, cela concerne une faible proportion de ces sujets. Cela rend difficile la généralisation de sa théorie aux femmes ainsi qu’à des classes sociales plus pauvres ou moins éduquées.

Une autre critique adressée à la Théorie de Maslow concerne la hiérarchie de ses besoins, comme cité dans cet article, certaines personnes peuvent avoir des besoins plus importants que manger et qui vont les pousser à agir différemment. On garde en tête ceux qui cessent de s’alimenter pour défendre une cause.

Ou encore le fait qu’il existe des populations très pauvres, qui ont tout juste de quoi manger et qui arrivent néanmoins à avoir des amitiés et des relations enrichissantes avec des personnes.

Une recherche contemporaine réalisée par Tay & Diener en 2011 a testé la théorie de Maslow en analysant des données de 60,865 participants de plus de 120 pays (représentant chaque partie majeure du monde). L’expérience s’est déroulée de 2005 à 2010.

Les personnes interrogées répondaient à différentes questions, réparties en six catégories ressemblant à la théorie de Maslow.

  1. Les besoins de base (nourriture et abri)
  2. Les besoins de sécurité
  3. Les besoins sociaux (amour et support)
  4. Respect
  5. Maîtrise
  6. Autonomie

(le lecteur attentif remarquera que les deux derniers éléments concernent l’ouvrage de Daniel Pink: Drive)

L’étude évaluait également trois autres mesures discrètes: évaluation de la vie globale (comme je me vois), sentiment positif (jour après jour) et sentiment négatif (jour après jour)

Voici ce qu’il en ressort….

[thrive_text_block color= »dark » headline= » »]Le résultat de l’étude supporte que les besoins de Maslow existent, peu importe les différences culturelles. En revanche, l’ordre des différents besoins n’est pas correct. [/thrive_text_block]

Il est vrai que souvent, les besoins de base vont attirer notre attention lorsqu’ils ne sont pas satisfaits (explique Diener), mais vous n’avez pas besoin de les combler pour pouvoir profiter des bénéfices des autres besoins. Même si on a faim, on peut être heureux avec nos amis.

Les besoins (et leur satisfaction) fonctionnent comme des vitamines. Il nous les faut toutes.

Mon avis personnel sur la pyramide de Maslow…

Superbes outils qui suscitent l’envie d’en savoir plus. La première fois que je l’ai découvert, je me suis dit: voilà comment le monde fonctionne. Puis j’ai évolué. 

Le problème, c’est que c’est normatif. Je me dirige de plus en plus dans une direction où l’individu est unique est ne peut être interprété à travers des théories. C’est le gros problème des statistiques: même si vous savez que 70% des gens vont réagir d’une certaine manière dans un certain contexte, l’humain est libre par nature. Il peut donc agir comme bon lui semble.

L’histoire nous l’a montré et continuera à le montrer.

La série d’articles avait comme objectif de remettre l’église au milieu du village en expliquant que la théorie de Maslow est intéressante lorsque l’on lit ses ouvrages. En revanche, la manière dont elle circule auprès du grand public ne lui ferait certainement pas plaisir.

Dans ma vie de praticien, je n’utilise pas la théorie de Maslow pour savoir ce qui motive les gens.

Lorsque je suis face à une personne (par exemple un collègue qui n’est pas motivé), je cherche à savoir ce qui s’est mis en place autour de lui pour qu’il agisse de la sorte. Je ne cherche pas à comprendre ce qu’il se passe en lui. Je vois plutôt l’humain comme une boîte noire. 

Je cherche également à connaître ses attentes qui ont peut-être changé et à les combler si cela fait partie de ma zone d’influence. En gros, je vais agir avec la personne pour mieux cerner ses besoins. 

Je terminerais sur une métaphore de Grégory Bateson…

En observant deux joueurs d’échecs suffisamment longtemps, vous découvrirez des récurrences apparaître sur l’échiquier. Vous apprendrez les règles en observant et vous pourrez rejoindre la partie sans connaître les joueurs.

Avec les gens c’est pareil, vous n’avez pas besoin de les connaître pour savoir comment ils fonctionnent et ce qui les motivent. Mais vous avez besoin de les observer pour découvrir les éléments invariants qui dictent le système dans lequel ils vivent. Vous aurez ensuite une idée de ce qui les motive.

Plus simplement, vous pouvez aussi leur demandez, mais vous n’aurez pas nécessairement une réponse.

Merci pour votre attention.

Julien


Sources

http://www.simplypsychology.org/maslow.html
http://www.businessballs.com/maslow.htm

 

A theory of human Motivation d’Abraham Maslow


Tags

Pyramide de maslow explication


You may also like

Comment mieux communiquer grâce à l’ennéagramme
Comment réussir vos prises de parole en public : 7 conseils pratiques
Leave a Repl​​​​​y

Your email address will not be published. Required fields are marked

CommentLuv badge


Pour répondre à un commentateur, utilisez le sigle: @ + nom de l'auteur

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

  1. Hello Julien

    Belle série d’articles sur les besoins !

    Je pense que l’important, c’est déjà de savoir et de reconnaitre qu’on a tous des besoins qu’on peut mettre dans des grandes cases.

    Qu’ensuite, on n’a pas à combler 100% un besoin pour pouvoir commencer à en combler un autre, et que les taux de besoins varient en fonction des individus, il faut voir en fonction de nous et pas se dire « ah machin comble + tel besoin je vais faire pareil ».

    On peut très bien avoir un besoin placé plus haut dans la pyramide mieux comblés que des besoins plus bas pour X raisons et paramètres perso.

    « Le problème, c’est que c’est normatif. Je me dirige de plus en plus dans une direction où l’individu est unique est ne peut être interprété à travers des théories. C’est le gros problème des statistiques: même si vous savez que 70% des gens vont réagir d’une certaine manière dans un certain contexte, l’humain est libre par nature. Il peut donc agir comme bon lui semble. »

    Tout à fait, mais au moins on a une base, on réfléchit et on part de là pour voir pour nous.

    « Plus simplement, vous pouvez aussi leur demandez, mais vous n’aurez pas nécessairement une réponse. »

    Clair ! Surtout qu’il peut arriver qu’ils ne le sachent pas eux-mêmes (les besoins non comblés qui font qu’ils agissent comme ils le font et les motivent dans leurs actions).

    @+

  2. Salut

    Merci pour ton retour. Je suis désolé de ne pas avoir pu répondre à tous tes commentaires. Certains m’ont simplement échappé!

    Pour revenir sur l’utilisation de cette pyramide, honnêtement je l’utilise de moins en moins depuis que je lis les gens à travers la systémique. C’est non-normatif et essentiellement basé sur les actions des gens.

    Je suis beaucoup moins dans la spéculation d’une théorie X (je parle de Maslow, mais cela concerne bcp de théorie qui cherche à nommer des choses qui ne sont pas adaptées au contexte). Dès que tu nommes, (autre que des principes) tu figes et tu augmentes les risques de te planter.

    My 2 cents 🙂

  3. C’est marrant! Pour être honnête ce qui me motive c’est d’être dans un état qui me drive, qui me tire en avant. C’est d’être allumé et de voir les gens s’allumer et le rester autour de moi.

    Je sais c’est flou, mais c’est difficile de mettre des mots sur une vision 😉

    Par contre je sais très bien lorsque je fais les bonnes choses… après de là à bien les faire, c’est une toute autre histoire.

    Et toi?

  4. Moi c’est les défis , le dépassement de soi et les découvertes et rencontres
  5. Hello ,

    « je l’utilise de moins en moins depuis que je lis les gens à travers la systémique. C’est non-normatif et essentiellement basé sur les actions des gens. »

    Est-ce que tu vas rédiger des articles sur le sujet ?

    Globalement, je pense que connaître les théories, concepts, trucs bien cadrés c’est bien, ça aide, mais ensuite dans la vraie vie, le « feu de l’action », on peut vite oublier et on fait au feeling, on combine les choses avec ce qu’on a appris (les trucs théoriques, etc.) et notre expérience personnelle, nos paramètres.

    « Dès que tu nommes, (autre que des principes) tu figes et tu augmentes les risques de te planter »

    C’est comme pour tout, ça peut servir à simplifier, mais c’est forcément une simplification, on met dans une ou plusieurs cases, et ça limite. Particulièrement les gens. Nous ne sommes pas faits pour être mis en boite;)

    ciao:)

  6. Les défis: cela maintien en vie. Dixit Elvis Presley 😉
  7. Oui j’ai un gros article qui est prêt. Je vais voir quand le mettre en ligne.

    C’est quand même presque 4000 mots. C’est peut-être un peu indigeste d’un coup… mais je trouve cela tellement intéressant.

    D’accord pour les théories, mais certaines ont le mérite de définir des cadres que l’utilisateur peut remplir avec ce qu’il vit.

    Cheers 🙂

  8. ,

    ok cool pour l’article, indigeste je sais pas, ça dépend de la forme et du contenu, la qualité d’un article ne se résume pas (pour moi en tout cas) à sa longueur.

    Oui c’est ce que je voulais dire pour les théories, elles servent de bonnes bases, de socle, ensuite on fait avec nos paramètres en en tenant compte si possible.

    Belle semaine:)

  9. Merci de me rappeler que ce n’est pas la durée qui fait la qualité! C’est juste. D’ailleurs mes articles qui ont fait le plus de bruit étaient des articles de plus de 3000 mots. Un peu fou avec des images bizarres 😀

    Bon wknd à toi!

  10. Cet article m’intéresse vraiment, quand tu prévois le mettre en ligne? Est-ce qu’il va avoir un lien sur ta page Facebook?
{"email":"Email address invalid","url":"Website address invalid","required":"Required field missing"}