novembre 23

Devenir Empathique cela s’apprend. J’explique tout.

Dans les lignes qui suivent je vous propose des exercices pour améliorer votre empathie et devenir empathique.

Devenir empathique, cela s'apprend
Devenir empathique, cela s’apprend

Dans le premier article vous permettant de comprendre comment avoir de l’empathie, je terminais sur une petite provocation: traiter les gens comme on souhaite être traité est peut-être un très mauvais conseil.

Parce qu’il part du principe que vous imposez à votre entourage votre manière de vivre. Alors que la règle de platine part dans un autre sens…

[thrive_text_block color= »blue » headline= » »]Je vais comprendre ce qu’ils souhaitent et ensuite leur donner ce qu’il cherche.[/thrive_text_block]

Tel un entrepreneur qui cherche son marché et son public cible… quels sont leurs besoins? Que veulent-ils?

Voici la règle de Platine proposé par Karl Albrecht et Tony Alessandra…

Traite les autres comme ils aiment être traités.

En sortant de nos bulles d’égocentriques et en se dirigeant sur les autres, nous parvenons mieux à comprendre ce qu’ils souhaitent.

Ce principe a un effet important: il nécessite de votre part de la flexibilité. On vous martèle le crâne qu’il faut appeler les gens par leur prénom? Mais peut-être que certaines personnes n’aiment pas ça. Ce principe nécessite de votre part une vigilance constante, surtout au début d’une relation et encore plus lors d’une longue relation.

C’est un des aspects clés de l’empathie: comprendre et reconnaître la situation des autres. Puis se baser sur ces données pour construire une relation.

Devenir empathique volontairement?

La question qui se pose est: jusqu’à quel point est-il d’être empathique avec nos semblables. Je n’ai pas la réponse. Mais ce qui est certain: des recherches en neurosciences (https://fr.wikipedia.org/wiki/Empathie#Neurosciences) ont démontré que des zones de notre cerveau étaient activées à la vue d’une image douloureuse pour quelqu’un d’autre.

Peut-être pas dans ce cas…

Mais un peu plus dans ce cas…

Alors je pense bien que les psychopathes éprouveront du plaisir à la vue du malheur physique d’un congénère, mais heureusement nous ne sommes pas entourés de psycho et pervers narcissiques.

Le Dr George Thompson a créé un modèle d’empathie volontaire. D’autres articles intéressants (en anglais) sont disponibles ici… 

À la base, son modèle a été enseigné à des officiers de police, aux médecins, professeurs et autres professionnels de la santé, dans le but de composer avec la colère, pensées étranges et gens violents/dangereux.

Son modèle se nomme ESP(E)R(E)R et il vous permettra de devenir empathique (ou un peu plus..)

1) écouter (pour comprendre et pas pour répondre)

Cela part de votre intention: je cherche à comprendre la personne, ou je cherche à me faire comprendre. La décision entre ces deux choix fera la différence et orientera votre langage non verbal. Une chose à la fois. Écouter. Puis comprendre. Puis ouvrir la bouche.

Christophe Jacquemart en parle dans son ouvrage Neurocombat Livre 2 Stratégie et communication pour la violence de rue. Même (et surtout) un individu violent a ce besoin d’être écouté.

N’écoutez pas en espérant que la personne finisse de parler et écoutez avec vos yeux.

2) Soyez empathique

Mettez-vous sur le côté. Faites preuve d’attention, d’appréciation et de validation.

3) Posez des questions

Si vous écoutez pour comprendre l’autre, votre curiosité vous poussera à affiner les propos de la personne plutôt que de rebondir sans réellement avoir la vue d’ensemble. Les questions ouvertes laissent la personne partir où elle le souhaite. Règle de platine.

4) Reformulez

Pour vous assurer que la différence d’interprétation entre votre interlocuteur et vous soit la plus faible, vous devez reformuler.

Didier Anzieu et Jacques-Yves Martin en parlent dans leur ouvrage

« la dynamique des groupes restreints » p.200 « Le principe idéal de la compréhension, par exemple au cours d’une discussion, serait que chacun ne dise ce qu’il a à dire qu’après avoir réexposé les idées et retrouvé les sentiments de son interlocuteur avec une exactitude suffisante (C.Rogers). Un auditeur compréhensif provoque, chez celui qui se sent écouté et compris, une diminution de la volonté de durcir sa position »

Et cela rejoint mes expériences sur le terrain. Lorsque je me suis retrouvé face à des individus touchés émotionnellement (vécut la guerre, sujets chauds, etc.) ma première réaction était de revenir à une écoute totale dans le but de comprendre sa réaction.

Dans la totalité des cas, l’individu se calme.

5) Résumez

Après de longues discussions, il est important de résumer. Et si vous n’avez jamais fait cela auparavant, vous constaterez que cela demande de l’entraînement, mais que cela démontre une attention prolongée. Alors que la reformulation nécessite une attention court terme, le résumé nécessite une attention long terme.

Avec le résumé vous pouvez aider votre interlocuteur à prendre de la hauteur et à détecter de l’incohérence, des solutions. Il peut être conseillé de le faire par écrit (on passe au plan d’action…autre sujet)

L’empathie nécessite de l’énergie. L’énergie que vous cesserez d’amener vers vos priorités et votre monde vous permettra de vous diriger sur l’autre. C’est éreintant. J’en ai fait les frais. Une vraie écoute est beaucoup plus fatigante que de l’avoir constamment ouverte.

Commencez petit (je donne plus loin des exercices progressifs)

L’entretien relationnel:

En ce moment je revis quelques semaines chez mes parents, le temps de repartir sur mon nouveau projet. Ce matin, je me lève et le premier truc que j’entends: « Ouvre la porte aux chats » provenant de la cuisine… et je réponds « bonjour Papa »

À force de côtoyer des gens, on oublie de célébrer les relations. On oublie fondamentalement qu’une relation peut disparaître du jour au lendemain.

L’idée très simple de l’entretien relationnel est de célébrer chaque fois que l’on voit une personne (si vous la voyez souvent, la première rencontre de la journée) la relation que l’on a avec.

Posez des questions de type entretien: comment vas-tu? Comment s’est déroulé ton entretien? Comment te sens-tu? Mais également prendre dans les bras les gens, etc.

Évidemment, en vous référant à la règle de platine, si la personne commence directement avec un gros « t’en es où avec ton projet? » alors vous n’allez pas serrer la personne dans les bras.

Mais lorsque vous avez l’opportunité, profitez pour célébrer la relation. Car avec le temps, on oublie les raisons qui font que l’on côtoie des gens.

Je terminerais avec un extrait du poème The Spring and the Fall (le printemps et l’automne) d’Edna St- Vincent Millay:

Ce n’est pas l’amour qui blessera mes jours,
Mais le fait qu’il parte en morceaux.

Exercices pour devenir empathique.

  1. Observez les gens qui sont incapables de se lier aux gens. Notez dans votre cahier les comportements invariants qui reviennent sans cesse.
  2. Observez les gens capables de se lier aux gens. Notez dans votre cahier les comportements invariants.
  3. Lorsque vous êtes témoin d’une escalade conflictuelle, notez les comportements toxiques des belligérants.
  4. Essayez l’entretien relationnel avec une personne proche durant quelques semaines. Un parent, un conjoint, un enfant ou un ami proche fera l’affaire.

Merci pour le temps d’attention et bonne continuation.

Julien.

Sources:

Wikipédia & L’intelligence sociale de Karl Albrecht
La dynamique des groupes restreints de Didier Anzieu et Jacques-Yves Martin

Photo: Splitshire

    


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avoir de l'empathie, devenir empathique


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  1. Salut Julien,

    Merci pour cette belle suite à ton précédent article !

    Pas forcément évident de se détacher de ce que nous on souhaite et aime, et de nous dire que pour les autres ça peut être différent (ce qui est une chose) et agir en conséquence (ce qui est autre chose encore).

    « traiter les gens comme on souhaite être traité est peut-être un très mauvais conseil »

    Je pense que c’est un bon conseil si on prend l’aspect « respect », c’est-à-dire respecter l’autre au mieux. Encore que… chacun peut avoir sa définition du respect !

    Merci pour ce partage du modèle ESP(E)R(E)R, ainsi que pour le rappel sur les relations.

    On tient tellement de choses et de personnes pour acquises dans notre vie, c’est dingue, l’exemple de ton papa est très parlant ! Célébrer les relations, et peut-être aussi se dire/rappeler que l’autre est un être humain tout comme nous et qu’il est forcément intéressant/peut nous apprendre des choses.

    En ce qui concerne l’escalade conflictuelle, pour en revenir à l’empathie et au premier point, j’ai justement pu remarquer des enguelades entre au moins 2 personnes qui n’écoutaient pas l’autre, c’est-à-dire n’avaient pas compris ou alors écouté juste une partie de ce que l’autre disait et s’enflammaient, parfois alors qu’en fait ces 2 personnes étaient globalement d’accord mais n’employaient pas le même langage ce qui causaient de l’incompréhension. D’autres fois aussi, escalade parce que les personnes ne parlaient pas de la même chose.

    Excellente soirée 🙂

  2. En ce qui concerne l’escalade conflictuelle, pour en revenir à l’empathie et au premier point, j’ai justement pu remarquer des enguelades entre au moins 2 personnes qui n’écoutaient pas l’autre, c’est-à-dire n’avaient pas compris ou alors écouté juste une partie de ce que l’autre disait et s’enflammaient, parfois alors qu’en fait ces 2 personnes étaient globalement d’accord mais n’employaient pas le même langage ce qui causaient de l’incompréhension. D’autres fois aussi, escalade parce que les personnes ne parlaient pas de la même chose.

    Anatol Rapoport expliquait qu’il effectuait ses méditations de la manière suivante:

    Chaque partie explique son problème et l’autre se tait. Ensuite l’autre prend la parole et explique le problème de son opposant jusqu’à ce que l’opposant énonce: oui c’est cela mon problème.

    Souvent la réaction à se niveau, qui est simplement le préliminaire, c’est un beau « AHHHHH mais je ne pensais pas que tu croyais que… »

    Tu vois le genre? C’est juste énorme.

  3. Hello,

    Je présume que tu voulais dire « médiations » et non « méditations » (je préfère demander, sait-on jamais).

    En fait, il n’est pas forcément évident ni souhaitable de s’interposer entre 2 personnes qui ne se comprennent pas pour des probs de communication, mais c’est effectivement une approche très intéressante, le « souci » étant qu’elle prend du temps et demande l’acceptation et l’engagement des 2 parties concernées (ce qui n’est pas forcément gagné).

    Mais oui souvent on se rend compte qu’on comprend rien ou pas grand-chose à l’autre, un peu flippant mais au moins, on progresse comme ça.

    @+

  4. Oui je ne me suis pas relu! Médiation en effet!

    Le médiateur devra l’amener d’une manière qui corresponde aux deux parties. Mais si les parties sont là, c’est qu’elles sont peut-être sous contrainte (du boss par exemple) et le médiateur pourra s’appuyer sur l’inconvénient de la contrainte pour vendre sa solution.

    Bon dimanche à toi 🙂

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