novembre 16

Avoir de l’empathie: Le (dernier) Pilier de l’intelligence sociale

L’empathie réduit la dissonance entre 2 individus et éloigne ou retardent l’apparition de comportements toxiques au profil de comportements nourrissants.

Karl Albrecht parle de l’empathie comme étant une compétence essentielle pour une intelligence sociale saine.

L’intelligence sociale, cette capacité de bien vous entendre avec les gens, vous sera utile dans beaucoup d’aspects de votre vie.

L’année passée, j’ai tourné 4 vidéos expliquant le modèle SPACE, proposé par Karl, mais je me suis arrêté à l’empathie, car je ne me considérais pas ou peu empathique.

Après ma mission particulière durant laquelle j’ai rencontré et été confronté à des individus ayant vécu la guerre, quelque chose a émergé en moi et je suis à présent capable de parler de ce sujet.

Évidemment, rien n’est acquis et j’utilise quelques techniques pour me souvenir ce qui est important pour moi, je vous en parle un peu plus bas…

Avant cela, une définition de l’empathie…

[thrive_text_block color= »dark » headline= » »]La définition habituelle de l’empathie est la capacité de s’identifier aux autres et de comprendre ses sentiments (on parle parfois d’empathie cognitive lorsqu’il s’agit de comprendre les croyances) [/thrive_text_block]

Dans le contexte de l’intelligence sociale, on parle de se sentir lié aux autres, qui incitent à la réciprocité et à la collaboration.

Le terme a été créé par  Robert Vischer en 1873 ( Einfühlung, littéralement sentir de l’intérieur). En 1907 le terme fût crée en français, par Paul Kéraval.


Empathie & sympathie

 

La sympathie est dirigée vers le bien-être de quelqu’un (je suis sympa avec lui, je lui veux du bien) alors que l’empathie est plus un effet miroir des états émotionnels (empathie émotionnelle) ou d’un état d’esprit (empathie cognitive).

Si une personne est triste, je vais être sympa en essayant de la faire rire ou de positiver. L’empathie est plus une intention, une compréhension, une présence et le reflet des différents états de la personne.

«  Je suis très triste »
« tu as envie de pleurer… »

Autrement dit, l’empathie, contrairement à la sympathie qui est spontanée (relativement à une identification = attirance ou rejet), est une pratique relationnelle qui s’enseigne et s’apprend.

L'empathie est plus une compréhension et un reflet que de la sympathie
L’empathie est plus une compréhension et un reflet que de la sympathie


Ce qui détruit l’empathie


Tous les comportements toxiques créés de la distance entre deux individus. Cependant, supprimer des comportements toxiques n’amène pas nécessairement de l’empathie au sein d’une relation.

Je pense que ce qui peut amener de l’empathie est premièrement l’utilisation de comportements nourrissants et la capacité de se mettre de côté au profil de la compréhension de la personne.

Vous vous demandez qu’est-ce qu’un comportement toxique? Découvrez la vidéo.

[thrive_text_block color= »orange » headline= » »]Beaucoup de personnes écoutent pour répondre. L’idée est d’écouter pour comprendre. [/thrive_text_block]

S’investir dans la relation est un élément clé qui demande une certaine disposition.

Il existe des personnes qui manquent d’empathie. Qui oublient qu’elles ne sont pas dans votre tête. Par exemple, dans le monde professionnel il est fréquent de voir des assassins d’idées…

Vous êtes en train d’expliquer une idée lorsqu’il vous coupe.

«  ça ne marchera jamais »

Face à ce genre de personne, vous pouvez vendre vos interventions pour rendre votre interlocuteur plus réceptif.

« Puis-je poser une question? »
« J’ai entendu parler de chats roses, avez-vous plus d’informations à ce sujet? »
« Je suggère de n’éliminer aucun choix à cette étape »

Qu’est-ce qui fait naître l’empathie?

Écouter pour comprendre.
Écouter pour comprendre.


L’empathie nait dans l’expérience de face à face. Il est difficile de faire preuve d’empathie émotionnelle à travers un écran. La présence physique est incontournable. Puis il y a le processus d’entretien.

Pour ce dernier point Karl Albrecht et Yves St-Arnaud se rejoignent vu que l’énergie d’entretien est également un facteur de succès dans les petits groupes.

3 compétences doivent être améliorées: l’attention, l’appréciation et la validation.

Gare à l’indigestion. Étape par étape. Ne cherchez pas à tout changer. Gardez aussi à l’esprit que vous perdrez en cohérence les premiers temps. C’est normal.

L’attention, la première étape pour avoir de l’empathie:

Vous comme moi, aimons être pris au sérieux. Quoi de plus dérangeant qu’une personne qui cesse de nous écouter avec ses yeux lorsqu’il regarde son smartphone ?

L’empathie se trouve dans les détails.

Lorsque l’on ne s’intéresse pas réellement aux autres, notre langage non verbal traduit nos pensées. La personne sait que quelque chose ne tourne pas rond. Son intuition parle pour elle…

Je ne sais pas comment vous fonctionnez, mais pour ma part, c’est le cas.
Je ne vais pas énumérer les signes qui montrent votre empathie et votre attention, car vous seriez tenté de faire semblant. Partez du principe que l’intention véritable d’apprendre de la personne et de comprendre son monde guidera votre corps.

L’erreur que j’ai faite est d’avoir appris les conséquences d’une bonne intention sans partir de la base: l’intention/l’envie de comprendre la personne. Au final, je faisais bien semblant, mais cela se voit tôt ou tard.

Ne faites pas mon erreur, supprimez les perturbateurs d’attention (smartphone) et avant une conversation prenez un engagement avec vous même d’écouter pour comprendre, plutôt que d’écouter pour répondre.

L’appréciation la deuxième étape pour devenir empathique:

Êtes-vous en mesure de montrer aux gens que vous les acceptez comme ils sont? Je ne prétends pas en être capable chaque jour (la vie est ce qu’elle est). Mais souvent on confond la personne avec ses idées et ses comportements. Vous avez le droit et la compétence de coexister avec des individus qui n’ont pas les mêmes points de vue que le vôtre. C’est même une possibilité d’élargir votre réalité. Dans mon entourage on n’a pas toujours les mêmes idées sur la vie. Notre contenu ne s’associe pas facilement, mais dans mon entourage on est très semblable sur le processus: on communique, on accepte les idées des autres, on laisse nos émotions sortir, on accepte les différences.

Pour mettre en avant cette appréciation (dans le but de créer de l’empathie), vous pouvez faire preuve de flexibilité sémantique. Lors d’un argument, vous pouvez commencer par montrer que vous êtes prêt à remettre en cause votre point de vue:

« C’est intéressant ce que tu dis, je n’avais pas vu le truc de cette manière… que penses-tu de…? »

Analyser votre langage et cherchez à diminuer votre opinionite, de penser en mode blanc/noir, de polariser chaque sujet, de réduire le sarcasme et le dogmatisme…

La validation la troisième étape pour démontrer de l’empathie:

Il est plus facile de côtoyer et collaborer avec des personnes qui présentent des similitudes. Néanmoins, vous pouvez aussi ne pas être d’accord avec une personne, mais agir avec elle d’une manière qui l’incite à vous respecter voir à vous aimer (et éprouver de la sympathie).

Je fais une exception pour les pervers narcissiques, criminels et autres.

De quoi est composée la validation? Premièrement, le besoin de savoir que l’on est digne d’être aimé et estimé, deuxièmement savoir nos capacités reconnues.

Dale Carnegie souligne que l’Humain a soif d’énergie émotionnelle, facile à donner pour peu que l’on pense le faire. Le principe est simple: si vous aidez les gens à se sentir bien avec eux-mêmes, ils vous rendront la pareille.

Soulignez les talents et compétences des personnes. Confortez-les. Acceptez leurs faiblesses. Gratifiez-les seul ou face à un groupe.

En améliorant votre attention, votre appréciation et la validation que vous portez aux gens, vous mettrez en place la base pour vous liez aux gens.

Une loi morale pour avoir de l’empathie?

On dit souvent qu’il est important de traiter les autres comme on souhaiterait être traité.

Dans la suite de cet article, je vous explique pourquoi je ne pense pas de cette manière (pourquoi cette règle ne pourrait qu’être un mauvais conseil que l’on applique sans réfléchir) et je parlerai de l’entretien relationnel ainsi que la méthode de l’empathie volontaire du Docteur George Thompson.

L’article sera en ligne la semaine prochaine. Ne le manquez pas. 

Merci de m’avoir lu…

Julien

 


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avoir de l'empathie, devenir empathique


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  1. Hello Julien,

    Ah l’empathie, évidemment essentielle mais pas si facile que ça à pratiquer, c’est cool quand même d’apprendre que c’est une qualité qui s’apprend car ça veut dire qu’on peut s’améliorer à ce niveau 🙂

    Écouter pour comprendre est une bonne méthode je pense, je rajouterai pour moi-même « écouter pour comprendre dans le but de pouvoir reformuler succinctement, de pouvoir résumer à l’autre ce qu’on a compris qu’il a dit ». Enfin je vais essayer de voir comme ça si ça peut me permettre de + focaliser à ce niveau.

    Tu évoques comme l’exemple un cas professionnel ou un assassin d’idée coupe en disant « ça ne marchera jamais ». N’y a-t-il pas autre chose qu’un manque d’empathie là-dedans ? Je veux dire, il y a d’autres moyens d’être moins abrupte, comme « hum ce que je comprends que tu m’expliques pour l’instant je vois peu de chance que ça fonctionne ».

    Globalement, je me dis que ne pas nier l’autre et le respecter est sans doute une clé fondamentale qui empêcherait bien des mal-être pouvant parfois conduire à l’incompréhensible…

    Tu évoques de « supprimer les perturbateurs d’attention », est-ce que tu as des techniques pour ne pas être dérangé dans ton écoute lorsque tu parles avec une personne, tu essayes de te focaliser sur ce qu’elle dit mais qu’autour de toi d’autres personnes proches physiquement parlent très fort ?

    « Mais souvent on confond la personne avec ses idées et ses comportements »

    Tellement juste. Et nous-même on peut avoir tendance à avoir l’impression que l’autre nous nie/rejette dans toute notre entièreté lorsqu’elle n’est pas d’accord avec nous, qu’elle émet une critique, etc.

    C’est cool que dans ton entourage on puisse communiquer des idées parfois différentes sans se faire la gueule parce qu’on n’est pas d’accord sur la plus jolie couleur qui soit (je prends cet exemple car souvent c’est pour des broutilles quoi). Existe-t-il des moyens, techniques de communications qui font que l’autre va + avoir tendance à accepter une « opinion » différente de la sienne ? Empathie et communication non violente ?

    « Analyser votre langage et cherchez à diminuer votre opinionite, de penser en mode blanc/noir, de polariser chaque sujet, de réduire le sarcasme et le dogmatisme »

    Ça peut être soulant et tellement réducteur effectivement d’être polarisé sur des sujets avec une pensée binaire 0 ou 1, certains se braquent si tu mets en avant des aspects qui peuvent être perçus comme positifs d’une situation pouvant être perçue comme négative.

    En tous les cas, j’ai hâte de lire la suite de ton article. Dans un spectacle sur le couple, le type disait qu’il ne faut pas donner à l’autre ce que l’on aimerait que l’on nous donne, mais ce que lui aimerait recevoir, ce qui peut être très différent…

    Excellente soirée/fin de semaine à toi 🙂

  2. Oui tu donnes un bon exemple, l’empathie se cache dans les détails et il n’y a pas besoin d’utiliser des formules extravagantes pour manquer d’empathie.

    Tu évoques de « supprimer les perturbateurs d’attention », est-ce que tu as des techniques pour ne pas être dérangé dans ton écoute lorsque tu parles avec une personne, tu essayes de te focaliser sur ce qu’elle dit mais qu’autour de toi d’autres personnes proches physiquement parlent très fort ?

    Soi je me rapproche de la personne si je la connais bien, soit je lui propose d’aller prendre un café ou de s’éloigner du soleil car il fait trop chaud. Tout dépend du contexte et des personnes qui sont autour ^^

    Et nous-même on peut avoir tendance à avoir l’impression que l’autre nous nie/rejette dans toute notre entièreté -> Il faut vraiment se souvenir de ce genre de truc durant certaines critiques. D’ailleurs, lorsque je demande des feed-back, je reste calme, ouvert, je demande à préciser certains points. Mais quand j’en reçois un sans m’être préparer il m’arrive de partir dans l’escalade et la justification. Le truc qui conforte encore plus l’autre dans son feed-back.

    Existe-t-il des moyens, techniques de communications qui font que l’autre va + avoir tendance à accepter une « opinion » différente de la sienne ? Empathie et communication non violente ?

    Je dirais que le principe de base est de rouler avec la résistance. Exemple.

    Julien: Je mange une fois par jour, le soir, c’est assez contre-intuitif, mais je me sens vraiment mieux depuis…
    L’autre: Je suis sur que c’est dangereux, je suis persuadé qu’il faut manger 3 fois par jour minimum…
    Julien: Je pense que tu as raison. C’est peut-être dangereux oui, et probablement que la majorité des gens se sentiront mieux en mangeant trois fois par jour… selon toi, qu’est-ce qui te dit qu’il est important de manger trois fois par jour?

    Un article sur le fait de communiquer sans lever de résistance arrive. On revient à se que Milton Erickson nommait le pacing and leading. Avant d’influencer une personne, se mettre à son niveau.

    Concernant la pensée binaire, on l’a tous. C’est clair, mais certains moments il faut la mettre de côté si l’on veut atteindre nos goals.

    « le type disait qu’il ne faut pas donner à l’autre ce que l’on aimerait que l’on nous donne, mais ce que lui aimerait recevoir, ce qui peut être très différent… » -> loi de platine de Karl Albrecht ^^

    Bonne semaine!

  3. Salut Julien,

    « D’ailleurs, lorsque je demande des feed-back, je reste calme, ouvert, je demande à préciser certains points. Mais quand j’en reçois un sans m’être préparer il m’arrive de partir dans l’escalade et la justification. Le truc qui conforte encore plus l’autre dans son feed-back. »

    Oui pas évident d’avoir du retour/feedback non demandé, sans préparation, qui arrive parfois de but-en-blanc sur un ton agressif, rester ouvert à ce moment-là, ça demande certainement beaucoup de pratique et un gros travail sur soi car oui comme tu le dis sinon ça conforte l’autre et ça nous énerve et ça peut être l’escalade.
    Si on peut se rappeler qu’on a notre responsabilité dans l’échange, qu’on a le droit d’être le premier à dire stop pour ne pas envenimer le truc sans pour autant être le paillasson de l’autre, c’est une bonne chose je pense (ok, l’appliquer s’en est une autre).

    Merci pour ton exemple sur la résistance, ton teasing sur ton article à venir donne envie ! Dire à l’autre qu’il a raison sans nuancer ni dire par exemple « je pense que tu as raison de ton point de vue », n’est-ce pas aller trop loin ?

    Excellente semaine à toi !

  4. C’est peut-être aller trop loin.

    L’idée est toujours la même lorsqu’il s’agit d’interactions sociales: Essayer et s’adapter jusqu’à atteindre l’objectif souhaité.

    C’est déconcertant comme réponse, mais ça évite de partir dans la complexité qui n’existe peut-être pas.

    Merci pour ton soutien 😉

  5. Salut Julien,

    « L’idée est toujours la même lorsqu’il s’agit d’interactions sociales: Essayer et s’adapter jusqu’à atteindre l’objectif souhaité. »

    Tout à fait d’accord, d’autant que chaque personne est différente donc on peut pas coller les mêmes trucs à tout le monde. Et puis, la 2ème partie (essayer… souhaité) c’est valable pour tous les objectifs en fait 🙂

    @+

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