mars 11

Pratique délibérée de la Callisthénie Mentale

Tout de suite, découvrez la pratique délibérée de la callisthénie mentale afin d’augmenter vos performances cognitives.

Je travaille sur un programme simple et sinistre visant à augmenter vos performances cognitives. Dans la ligne d’un Hardstyle ABS (pour ceux qui connaissent).

Je trouvais le terme plus intéressant que l’énoncé suivant « comment se concentrer? » ou « Se concentrer dans un monde de distraction », car la callisthénie fait étymologiquement référence à la gymnastique. Il y a la notion d’entraînement de pratique délibéré afin de repousser ses limites.

Le terme de la pratique délibérée provient du psychologue suédois Anders Ericsson qui est contre l’idée du talent inné. Je suis d’ailleurs de son avis: même les personnes qui ont l’air d’avoir « le charisme » (ou autre compétence) dans leurs gênes ont appris cela de manière inconsciente, en observant leur entourage (parents, amis, etc.). Dans mes recherches actuelles pour pondre un petit bouquin qui a pour objectif d’aider les gens à s’organiser (et à s’améliorer personnellement, c’est très lié), je suis tombé sur Ericsson en m’intéressant aux 10’000 heures de pratique permettant de devenir un expert dans un domaine. Il s’est avéré que c’est une belle connerie.

Avant de vous expliquer pourquoi, prenons mon exemple de salarié

Je bosse 5 jours par semaines à raison de 9 heures par jour. J’ai récemment lu une nana française qui se plaignait de ses horaires. Bon, 253 jours de travail par semaine X 9 = 2277 heures X 5 = 11385 heures.

Dans tout ça, on pourrait certes enlever le temps perdu dans les réunions, le temps où l’on n’arrive pas à travailler sur une thématique précise et le temps où l’on ne fait rien au travail (environ 1 heure et demie par jour).

Admettons que 6 ans voir 10 ans permettent de pratiquer 10’000 heures, est-ce que cela fait de vous un expert dans un domaine? Non.

Car il y a la manière de pratiquer: vous pouvez répéter 10’000 heures la même erreur, si vous n’en avez pas conscience, vous serez moins bon qu’un gars qui apprend directement à faire juste le mouvement. Le problème, c’est qu’avec le temps qui passe, certains deviennent intellectuellement arrogants: ils font faux depuis le début et en plus ils ont la confiance nécessaire pour vous faire douter, étant donné que le savoir fait douter.

[pullquote align= »normal » cite= »Aristote »]Les grandes connaissances engendrent les grands doutes. [/pullquote]

Quel est l’intérêt de pratique la callisthénie mentale?

Comme toute pratique, plus vous entraînez un mouvement et plus celui-ci devient fluide et facile à exécuter. L’enfant qui apprend à marcher trouve cela difficile au début et petit à petit se met à courir à en oublier ses premières difficultés.

Ou votre première marche arrière dans durant laquelle vous deviez trouvez le point de friction, tenir à l’oeil vos différents rétroviseurs, faire attention aux passants, au chat de la voisine tout en discutant avec votre copilote. Aujourd’hui, à force de pratique vous ne pensez plus à votre marche à arrière.

Et c’est là que la pratique délibérée entre en jeu: la majorité des gens se dirige sur un autre sujet dès qu’ils atteignent un niveau acceptable dans la maîtrise d’une compétence. De plus, le fait de se croire bon dans un domaine amène les gens à faire preuve d’arrogance intellectuelle souvent cachée sous l’excuse de l’expérience.

Vous connaissez probablement des personnes qui ne vont pas remettre en cause leur manière de faire simplement parce qu’elles le font depuis longtemps. Si la durée d’une exécution était synonyme d’efficacité, cela se saurait:

  • Vous pouvez passer votre vie à manger sans pour autant manger les aliments nécessaires à vous sentir bien.
  • Vous pouvez passer votre vie à communiquer sans pour autant communiquer d’une manière efficiente.

Le praticien conscient s’efforcera de repousser ce plateau de stagnation, en travaillant sur les détails et en continuant d’augmenter ses performances.

Pour parler français, on pourrait se dire que la majorité des gens se satisfont de régler leurs problèmes d’organisations (ou de discipline, peu importe le domaine). Ils ne vont pas chercher à pousser leur pratique plus loin pour comprendre comment en tirer un maximum de bénéfices.

3 raisons de ne pas pratiquer délibérément:

1. la vie est distrayante. Pourquoi pratiquer la callisthénie mentale si je peux regarder mon fil d’actualité Facebook?

2. la pratique délibérée est ennuyeuse. Avez-vous remarqué comme il est plaisant de s’intéresser à un nouveau domaine? Tout est nouveau. Vous apprenez beaucoup les premiers temps. Petit à petit vous remarquez les gens qui sont passés là bien avant vous, vous commencez à voir la quantité de tout ce que vous ne saviez pas.

3. c’est difficile et incertain. C’est incertain et donc difficile.

La pratique délibérée en 5 points.

Selon Ericsson, la pratique délibérée se résume en 5 points.

1. Un pratique basée sur l’amélioration des résultats (tel le système ABLOC)

C’est le côté pragmatique que j’aime beaucoup dans la systémique ou chez ceux qui adorent voir les résultats plutôt qu’écouter les gens parler des idées qu’ils ont.

2. Des exercices faciles à reproduire.

3. Un retour d’information (feed-back) rapide et si possible instantané.

Un thérapeute aura de la peine à pratiquer de manière délibérée, car entre les différentes séances, son patient vit et il est difficile d’attribuer l’amélioration de l’état de celui-ci à l’intervention unique du thérapeute.

4. Des exercices ennuyeux qui vous plongent dans votre zone d’apprentissage, et qui vous sortent de votre plateau.

(voir plus bas)

5. Être physiquement et mentalement sur l’exercice.

Être à 100% sur l’exercice, et éviter de penser à autre chose.

Exercices de Calisthénie mentale pour augmenter votre concentration

Plus que simplement être plus productif, j’ai remarqué depuis plusieurs semaines un bien-être après avoir passé des journées à m’entraîner de manière délibérée sur des tâches précises. Étonnamment, le sens (le pourquoi) du travail n’était pas ce qui me motivait le plus. Parfois le travail n’avait même pas vraiment de sens à mes yeux. Par contre l’exécution du travail et ma manière de gagner sur l’aspect ennuyeux de celui-ci me permettaient paradoxalement d’être fier de moi. 

Mihaly en parlait dans son ouvrage « the flow » dans lequel il explique que des ouvriers d’usine réussissent à rendre leurs journées « palpitantes » en se défiant eux-mêmes à faire mieux.

C’est ce que je vous invite à expérimenter, car comme le dit bien Cal Newport dans son ouvrage Deep Work: Les rocks star de demain, seront ceux qui réussiront à:

1. Rapidement maîtriser des domaines complexes (et donc se concentrer plus intensément et plus longtemps que la majorité)

2. Produire une qualité élevée rapidement.

Vu que votre attention est de plus en plus convoitée, vous devez réussir à vous aménager des moments de distractions dans un océan de concentration (et on l’inverse). C’est productif et en plus vous vous sentez bien après.

1. Le principe de la warrior diet appliquée à l’information

Durant un moment, je cherchais à gérer ma manière de gérer les réseaux sociaux. J’ai essayé de les quitter, mais il y avait quelques avantages de taille. J’ai essayé de prévoir plusieurs moments dans ma journée pour consulter mes emails / réseaux / etc., dans un temps prédéterminé. En vain.

Depuis quelques semaines, je pratique la warrior diet informationnelle. Cela ne se dit pas, mais depuis que la maison d’édition me cadre bien sur le bouquin, j’ai du plaisir à me lâcher (moins souvent certes) sur mon blog.

En résumé, la warrior diet consiste à se sous-alimenter la journée et à se suralimenter le soir (cela fait 15 mois que je mange de cette manière).

Appliqué à l’information, il s’agit de couper l’entrée de l’information la journée ou d’en limiter son accès à un usage strictement professionnel et de manière réduite. Le soir venu, vous pouvez passer le temps que vous souhaitiez sur votre smartphone / réseau social / etc.

Mise en pratique

1. Les premiers temps, je passais pas mal de temps le soir sur les réseaux (et je constatais une baisse de mon humeur).

2. Puis après quelques semaines, cette envie d’avaler un max d’internet s’est réduite, et à présent je passe de moins en moins de temps sur les réseaux, même le soir. D’une manière générale, je me sens mieux (la reprise du sport à une fois par jour doit aussi jouer un rôle).

3. Durant le temps où je me « sous-alimente » en terme consommation internet, je me force à travailler sur des tâches ennuyeuses (ou non) en voyant cela comme un entraînement. C’est une sorte de recadrage. Je m’isole des gens en portant un casque (je suis en train de faire des tests en terme de dérangement avec / sans casque dans un open space, sans indiquer aux gens que je ne souhaite pas être dérangé quand je le porte). Pour info, une étude réalisée par OpinionWay pour Restlet montre que 52% des Français sont addicts à internet et 25% des moins de 35 ans ne peuvent pas s’en passer une heure. Et c’était en 2014. Je vous laisse imaginer les dégâts.

D’ailleurs, quelle est la première chose que vous faites en vous réveillant? Est-ce consulter vos emails / réseaux sociaux / messagerie?

[thrive_text_block color= »blue » headline= »Conseil »]

Achetez un réveil et virer internet de votre chambre.

[/thrive_text_block]

4. Lors des pauses régulières que je prends pour détendre mon muscle mental, je bois (de l’eau et non du GIN Jésus!), je parle avec des gens si possible intéressants. Parfois, je vais faire une quinzaine de squat ou de pompe (Grease the groove). Je m’enferme aux w.c. pour les faire, mes collègues ne comprendraient pas. L’idée est de vraiment switcher de la tâche.

5. Mes comportements avec mon smartphone.

J’utilise l’application Quality Time pour android (version IOS) afin de voir concrètement combien de fois je déverrouille mon smartphone par jour, combien de temps je passe sur quelle application. Cela fait office de feed-back. C’est intéressant. Inutile de vous rappeler que j’ai viré les notifications, les applications liées aux réseaux sociaux, etc.

Une application qui vous permet d’avoir un feed-back de vos comportements (impulsifs). Le but est de tendre vers des espaces de non-utilisation de plus en plus grands.

[thrive_text_block color= »blue » headline= »Conseil »]

Amusez-vous à remplacer l’icône de votre boite email par celle de votre appareil photo. Vous serez surpris des automatismes en place. À ce sujet, je vous recommande la lecture suivante.

[/thrive_text_block]

6. Lorsque le soir arrive, je consulte mes emails, Facebook, etc. L’idée de base est de produire durant ce moment plutôt que consommer.

Je ne vous demande pas de produire ce genre de truc:

Débat: Je trouve tout cela très douteux. Quand on est vraiment bien, doit-on partager notre bonheur aux autres pour coller à la mascarade des réseaux?

Mais plutôt de prendre des nouvelles de vos amis ou de proposer des sorties. Là encore, je le rappelle: pas de limites jusqu’à 1 heure précédent l’heure du repos.

Conclusion:

Je sais que ce genre de pratique ne parlera pas à beaucoup d’entre vous, mais nous sommes confrontés à l’utilisation des technologies de l’information et communication. S’en passer totalement, c’est manquer des opportunités, mais être totalement accro, c’est détruire ses facultés de concentration. L’idée est de trouver une manière de les gérer.

Qui est le penseur qui parlait d’équilibre déjà?

Merci pour votre attention.

J.

PS Je bosse également sur la création et l’utilisation des check-lists au quotidien.


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  1. Hello !

    « callisthénie » ça fait classe de sortir ce mot là dans une conversation ^^.

    Je pense qu’on a tous des prédispositions pour certaines choses mais que celui qui travaille réellement un aspect réussira plus que quelqu’un qui a un talent à la base mais ne l’entretient pas.
    En plus comme tu le dis, souvent oui on apprend inconsciemment des compétences par notre entourage, nos expériences de vie.

    Ouais c’est clair que le nombre d’heures passées à une activité ne présage en rien du fait que l’on fait correctement cette activité, encore moins que l’on en devienne un expert.

    « ils font faux depuis le début et en plus ils ont la confiance nécessaire pour vous faire douter, étant donné que le savoir fait douter »

    Excellent, c’est bien vrai ^^.

    « des personnes qui ne vont pas remettre en cause leur manière de faire simplement parce qu’elles le font depuis longtemps »

    Oui. Parce que c’est plus confortable pour le cerveau.
    Et que comme ça « on peut faire encore plus de trucs, trop cool »…

    En plus je pense qu’on peut aussi avoir plus ou moins d’intérêt à optimiser/améliorer certaines pratiques, façons de faire. Tout dépend de qui l’on veut devenir, de nos objectifs.

    Repousser l’heure à laquelle je consulte mes e-mails la 1ère fois dans la journée ça a vraiment des effets bénéfiques. Déjà de challenger mon ancienne croyance qui était que je dois regarder mes e-mails dès le lever « au cas où on sait jamais » et que je risque sinon de louper un truc super méga important.

    Pour ce qui est des trucs ennuyeux se donner une durée pendant laquelle on va faire que ça (à ajuster), on se dire « il faut que je fasse x le plus rapidement possible » ça peut aider. Tout comme le fait de réduire le temps de consultation de contenu sur Internet (donc le temps devant un écran) et ça implique d’être plus au clair sur les priorités, de faire des tests.

    « S’en passer totalement, c’est manquer des opportunités, mais être totalement accro, c’est détruire ses facultés de concentration »

    Des personnes peuvent se passer de certains trucs, d’autres non, et en quantité variables. Tout dépend vraiment des paramètres et priorités de chacun.

    Bonne soirée 😉
    Marine a publié récemment: On a tous 24 heures dans une journée ? C’est faux !My Profile

  2. Merci pour ton retour.
    Ouai il y a pas mal de croyances derrière la gestion de ses emails. Jusqu’à maintenant le fait de ne pas consulter mes emails quotidiennement m’a valu un interview de journaliste manqué.

    Mais c’est du bullshit. Si c’est vraiment moi qu’il aurait voulu interviewé, il aurait attendu. C’est plutôt le rôle blogueur qui l’intéressait et évidemment, il y a en a beaucoup d’autres.

    J.

  3. Salut

    C’est dingue oui pour les e-mails de se rendre compte qu’en fait on rate très peu, et quand on rate comme ton exemple finalement, tu te dis que c’est pas si grave.

    C’est clair que le journaliste s’il voulait ton point de vue à toi et non juste d’un blogueur qui s’intéresse à la gestion du temps, il aurait attendu ou recontacté. Et logiquement si c’est un projet pensé et auquel tu tiens (l’interview), tu t’y prends pas au dernier moment (le journaliste). Enfin c’est mon point de vue

    Ciao !
    Marine a publié récemment: La réussite, même topo pour tout le monde ?My Profile

  4. Intéressant ce concept ! Personnellement, c’est plutôt l’inverse j’ai tendance à ne pas être régulier et à oublier de consulter mes e-mails chaque jour ! Mon objectif sera de les checker au moins 1 fois par jour. Le soir ou la journée, tout dépend de notre mode de vie et du temps à disposition le soir. Disons, quand j’ai qu’une ou deux heures le soir, je préfère lire avant de dormir. Après, c’est super si ça t’a aider à être moins accro aux médias, à l’ere d’Internet et de la 4 G, se connecter est devenu trop accessible et plus tentant de se connecter en permanence ou, du moins, trop souvent !
  5. Salut
    C’est vraiment bien résumé. Lorsque tu peux être remplacé facilement, autant bosser sur des concepts qui ne te permettent pas d’être remplacé par le premier blogueur. Tout une stratégie et faut vraiment aimé le process 😉
  6. C’est juste ,

    Se connecter est devenu une drogue 😉 C’est mieux pour nous.. comme j’en parlais à dans un autre commentaire, cela nous permet d’être plus rapide que la concurrence.

    J.

  7. Bonjour,
    merci pour votre article, dense en contenu, avec des perles pour chacun 🙂 .
    Je voulais juste dire que je pratique la technique F.M. Alexander depuis plus de 10 ans. C’est une rééducation de la coordination… et en effet on devient conscient de la manière dont on effectue chacun de nos gestes, constamment. Alors ça peut paraitre prise de tête, mais en fait, non. Au contraire, ça facilite tous les actes de la vie quotidienne. Ce monsieur Alexander s’est évertué toute sa vie à dire que l’on ne peut pas viser une fin sans tenir compte des moyens que l’on utilise pour parvenir à cette fin. Et ce à tous les niveaux, individuel comme collectif. Cette vidéo est plus axée sur la coordination physique, mais en fait… ça change aussi la manière dont les neurones s’organisent 😉 https://www.youtube.com/watch?v=7IoTuB42G2c [ P.S. : Je n’ai aucun problème à ne pas être connectée, même pendant 2 semaines (et même téléphone éteint). ]
  8. Hyper interessant
    Et pour moi la phrase clé est : L’idée de base est de produire durant ce moment plutôt que consommer"
    En effet, on consomme sans trop réflechir aujourd'hui et il faut reprendre notre vie en main et pas juste regarder celle des autres

    Bises

    Vaness

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