mars 16

Troquez votre trac avec votre auditoire. Comment?

Avoir le trac au moment de parler en public est normal. C’est un signe de bonne santé. Je vous dévoile tout de suite ce que je fais pour libérer le trac et reprendre mes moyens lorsqu’il s’agit de faire des conférences ou un discours en public. Je développe également des exercices pour lutter contre la glossophobie (la peur de parler en public).

Troquez votre trac avec le public!

Dans l’article qui suit, je développe 2 concepts pour gérer votre stress, lorsque vous devez prendre la parole en public. Ayant moi-même des problèmes de stress avant la prise de parole, je sais les effets que cela provoque. J’ai pu me soigner avec des exercices et évidemment, l’entraînement.

Il y a 2 manières de procéder.

La première, vous cherchez à gérer votre stress en le cachant et en utilisant des techniques de relaxation (souvent en amont) permettant de vous lancer.

La deuxième manière de gérer son stress face au public est celle que je vais développer ci-dessous. Car parfois, la première méthode ne suffit pas. Et tout s’emballe.

Pourquoi j’ai le trac quand je dois parler en public?

[quote]Plus ça va, moins ça va.[/quote]

Le trac provient en grande partie de l’énergie psychosomatique (relation entre le corps et l’esprit) utilisée pour dissimuler aux autres ce que l’on ressent. [highlight]L’anxiété que l’on éprouve face à un public se manifestera par des perturbations corporelles[/highlight]. Augmentation du rythme cardiaque, augmentation des respirations. Tremblements. Cette énergie cesse d’être disponible pour le processus cognitif (rechercher les infos dans la mémoire, maintien de l’ordre logique, raisonnement, etc).

la peur de parler en public

Le fait de prendre conscience de ce dérèglement cognitif augmentera l’anxiété, qui augmentera l’effet sur l’affect. Qui augmentera l’angoisse. Qui augmentera les troubles corporels et ainsi de suite.

Cela peut amener au blanc complet. Plus d’idées. Plus de voix.

Ce n’est pas le top.

solution contre la peur de parler en public

Maintenant que vous situez bien le problème, passons aux fausses solutions.

1. Apprendre par coeur votre texte ou les bons trucs à faire

Pourquoi? Car vous faites appel à votre mémoire et que celle-ci ne sera plus utilisable. Où plus à 100%.

2.Cacher votre stress lorsque vous vous emballez

Plus vous le cachez, plus vous mettrez d’énergie, moins cette énergie sera disponible pour votre partie « cognitive ».

À présent, la solution que je préconise et que j’ai déjà appliquée à maintes reprises. Je sais que vous avez déjà une idée, mais nous verrons plus loin à quoi il faut faire attention.

[highlight]L’idée est de casser la boucle en faisant ce qu’il ne faudrait pas faire logiquement[/highlight], c’est à dire: montrer et dire que vous êtes stressé.

Ce passage me fait penser au livre « changement » de Paul Watzlawick, dans lequel il donne sa recette pour trouver le sommeil: faire l’inverse. Il préconise de s’efforcer à conserver les yeux ouverts le plus longtemps possible, plutôt qu’à tout prix chercher le sommeil.

En affirmant votre stress, l’énergie se déplace ailleurs, à l’extérieur de votre système que représente votre corps. Vous déplacez littéralement hors de vous « cette charge négative ».

[highlight]Rien n’est plus facile que de communiquer la gêne, pas vrai?[/highlight]

comment gérer la peur de parler en public

On ne peut pas rester impassible face à une personne qui est très mal à l’aise en public. On ressent toujours quelque chose. Soit de la peine, soit de la joie (si c’est votre pire ennemi).

Donc les gens qui vous écoutent (qui sont configurés comme vous: cognitif, affectif et corporel) vont être surpris de cette charge négative que vous leur transmettez. Ils se sentiront coupables de cette gêne.

Ils vont détruire cette mauvaise charge, souvent par des signes de gratification envers vous ou alors en vous réconfortant « ne soyez pas gêné » etc.

le groupe face à votre gêne

Attention:

Pour que cela fonctionne, il est impératif d’être réellement mal à l’aise, stressé, affecté, etc. Sans cela, votre aveu sera perçu comme une technique pour manipuler votre auditoire.

Les gens qui vous écoutent sentiront l’arnaque et penseront que vous faites ça pour vous soustraire à vos responsabilités, par exemple, si votre contenu est d’une mauvaise qualité.

L’effet se retournera alors contre vous, et les gens vous fixeront encore plus. Dans un silence glacial et intergalactique Mouahhahahaa!

Les techniques habituelles restent souvent interpersonnelles. Elles fonctionnent jusqu’à un certain niveau d’angoisse.

Pour que vous puissiez penser à cette technique du « troc » lorsque vous serez dans le feu de l’action il existe plusieurs moyens.

  1. Ne pas attendre (car plus vous attendez et plus il vous sera difficile de vous souvenir de la faire)
  2. De la noter sur le côté de vos notes, au cas où.
  3. De visualiser la scène de manière réaliste et votre comportement en cas de problème. Visualisez le meilleur des scénarios tout en utilisant la technique.

Vous: bonjour, blablabla

Eux: Bonjour…

Vous: C’est la première fois que je m’exprime devant autant de gens, je suis impressionné. Et un peu stressé pour tout vous dire.

Eux: Sourires, gestes indiquant de continuer, hochement de tête, ou alors réconfort verbal.

Vous: Bien, cela va déjà mieux. Aujourd’hui nous allons aborder ensemble… etc

Restrictions:

Vu que je fais référence à des systèmes et donc à la systémique, je tiens à dire qu’il y a des limites à cette technique.

Dans le contexte où des gens vont vous évaluer sur votre prestation et vous notez (examens, entretiens d’embauche), ils s’attendent à voir une personne stressée. De plus, ils sont dans une position de force. La structure psychosociale est différente d’une conférence. Ou d’un discours à un mariage. [highlight]Utiliser cette technique réactivera le côté « sadique » de l’évaluateur.[/highlight]

Il m’est arrivé de l’utiliser et de me faire manger:

[quote]« Vous êtes un futur chef, vous devez être capable de vous contrôler » [/quote]

Cependant et malgré les critiques et remarques acerbes, cela me faisait du bien. Mon corps « reprenait ses esprits»

[highlight]C’est à vous d’essayer et de pratiquer pour savoir si cela fonctionne chez vous.[/highlight] Au début, j’utilisais régulièrement les 2 concepts. Intrapersonnel et extrapersonnel.

Merci de m’avoir lu.

Julien Leader Blogueur

Sources:

Neurocombat de Christophe Jacquemart (pour le fonctionnement du corps/esprit sous l’effet du stress)

Manager par l’approche systémique de Dominique Bériot (pour la compréhension de la systémique et la partie sur le déplacement des charges)

Psychologie de la communication de Jacques-Emile Bertand (pour le corps du message)

Article lié à l’intelligence sociale.


Tags

Avoir le trac, Gérer la peur de parler en publique, Gérer le trac du public


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  1. Salut Julien et merci pour ton article.

    La technique décrite est intéressante surtout pour une personne faisant son premier discours. Faire l’inverse du « rationnel » est souvent dévastateur comme technique 🙂 Cependant, se mettre carrément dans la physiologie du stress me semble peut-être un peu trop non ? On sait que la physiologie impacte directement sur la psyché… n’est-ce pas se tirer une balle dans le pied ? A savoir que certaine personne sont déjà au bord de la panique avant de prendre la parole. Exagérer leur état pourrait les mener à tout simplement abandonner.

    Personnellement, je pense que le seul moyen de faire face au trac est de l’affronter régulièrement et cela durant une certaine période.

    Pour reprendre la prise de parole en public, j’ai remarqué qu’un discours tous les 2 semaines suffisaient pour réduire mon stress proche du néant.

    Merci encore et à très bientôt !

    Christopher

  2. Salut Christopher!

    Merci d’entamer la discussion! Juste un truc… qu’entends-tu pars: « Cependant, se mettre carrément dans la physiologie du stress me semble peut-être un peu trop non ?  »

    La régularité de l’exercice permet évidemment de réduire le stress. Sauf si l’expérience se déroule mal de fois en fois, sans savoir pourquoi.. À ce moment là il faut essayer autre chose.

    My 2 cents^^

  3. Salut Julien,

    Je trouve ton point de vue très intéressant. Par contre, heureusement que tu émets les restrictions à la fin, tu m’as fait très peur ! En effet la technique est sans doute viable, en général le public aime beaucoup entrer dans l’intimité de l’orateur, j’ai tendance à conseiller de glisser des anecdotes personnelles dans l’argumentation. Par contre, il ne faut effectivement surtout pas admettre son stress en situation d’évaluation, sinon c’est (presque) perdu d’avance…

    En fait, la première étape qui, selon moi, permet de contrôler son stress (et que je rabâche tout le temps d’ailleurs) c’est la pré-pa-ra-tion. C’est bien simple, on ne devient pas pompier sans s’entraîner, on ne devient pas non plus écrivain sans avoir écrit au préalable : eh bien on ne devient pas orateur sans s’être entraîné à parler. Non seulement il faut préparer son argumentation en amont (et donc apprendre les grandes lignes) mais aussi s’entraîner à la réciter (entre autres devant un miroir) pour corriger ce qui ne va pas.

    En bref, c’est du boulot !

    Merci pour ton article en tout cas et au plaisir,

    Jérôme

  4. « Pour que cela fonctionne, il est impératif d’être réellement mal à l’aise, stressé, affecté, etc. Sans cela, votre aveu sera perçu comme une technique pour manipuler votre auditoire.

    Les gens qui vous écoutent sentiront l’arnaque et penseront que vous faites ça pour vous soustraire à vos responsabilités, par exemple, si votre contenu est d’une mauvaise qualité. »

    Tu entends donc qu’il faut rester dans un état de stress véritable, non ? Pour que cela ne soit pas perçu comme faux ou encore pas assez intense pour le transmettre au public, il me semble essentiel de se mettre dans l’état physiologique adapté au stress : regard fuyant, sueur, tremblement, dos courbé, etc.

    Je ne suis pas sûr que transmettre une énergie négative au public soit forcément bien perçu. Il est en effet possible que le public prenne la position de « sauveurs » et veuille donc aider l’orateur. Mais il est possible aussi qu’ils prennent un côté sadique même s’ils ne doivent pas forcément évaluer. En effet, l’orateur leur prendra de l’argent ou au moins du temps. Le fait de se montrer stressé peut donner l’impression au public que l’intervenant ne s’est pas préparé (et manquant ainsi de respect pour son auditoire) et ainsi attiser l’impatience et la méchanceté chez certain.

    De plus, se mettre dans un état véritable de stress et ne donc rien faire pour calmer cet état étant donné que l’on veut le transmettre au public peut être néfaste pour l’intervenant d’un point de vue physique et psychologique.
    Alors pour finir, ne voudrait-il pas mieux essayer de le cacher ? Le public percevra tout de même que nous sommes stressé mais prendra notre effort conséquent pour le cacher comme une marque de respect. On peut notamment voir ça dans les discours TED de Shawn Anchor et Amy Cuddy.

    PS. Je pinaille mais c’est parce que je te respecte alors j’aime pousser le débat 🙂

  5. Salut Julien !

    Article très intéressant qui m’a rappelé de bons et mauvais moments 😉

    Je rejoins Jérôme et Christopher sur certaines de leurs remarques qui sont liés à
    – la préparation : à chaque fois que j’ai bien préparé une présentation, c’est à dire que je l’ai répété plusieurs fois, seul devant un public fictif, j’ai dominé mon trac. A chaque fois que j’ai mal bossé ou baclé ma préparation, j’ai été mauvais. A tel point qu’on m’avait fait remarquer la différence de prestance entre les 2 présentations !
    – l’entrainement à parler en public : plus on parle, plus on est à l’aise. On transforme une exception en habitude, qui devient pour nous facile.

    Concernant le fait d’avouer le stress, j’ai aussi remarqué que le fait d’avouer un stress permettait de dégager de l’empathie et sympathie du public. Mais comme l’a fait remarquer Christopher, cela dépend du public. Et puis j’imagine que le fait d’avoir une bouille peut aussi aider à avoir le public avec nous 😉

    Bonne journée !

    Sandrino

  6. Salut Jérôme!

    « tu m’as fait très peur « . J’aime faire peur 😀

    « C’est bien simple, on ne devient pas pompier sans s’entraîner. »

    Yes, donc commencer avant de devenir bon est impératif. Mais pour beaucoup, ceci n’est pas une évidence.

    Merci pour ton commentaire!

  7. Ciao Christopher! Merci pour pousser la réflexion plus loin. J’aime ça. Et je peux changer d’avis. Si c’est le cas je teste ce que mes lecteurs avancent, je compare, et je réécris un article.

    « Tu entends donc qu’il faut rester dans un état de stress véritable, non ?  »

    Ce que j’entends, c’est que pour troquer son stress, il est important de le ressentir. Et Justement pas d’essayer de tromper son audience de la manière suivante:
    1) Je suis très à l’aise, en confiance, mais je dis que je suis stressé = incohérence, mensonge
    2) Réellement se mettre dans un état de stress

    « Le fait de se montrer stressé peut donner l’impression au public que l’intervenant ne s’est pas préparé (et manquant ainsi de respect pour son auditoire) et ainsi attiser l’impatience et la méchanceté chez certain. »

    Ou le fait de montrer du stress peut indiquer au public que cette conférence est importante pour l’orateur. Que le public a de la valeur, etc. Tout est lié à la perception. Par expérience, cela marche bien. Même lors d’examens… 😉

    Et évidemment pour rejoindre ce qu’affirme Jérôme, la préparation, c’est 90% du travail.

    « Alors pour finir, ne voudrait-il pas mieux essayer de le cacher ? »
    C’est une solution en effet. Pour autant que les efforts fourni pour cacher le stress ne nous empêchent pas d’avoir accès à nos capacités et notre mémoire.

    Pour cela, évitons la page A4 tenu d’une main… 😀

    À bientôt!

  8. Salut Sandrino!

    Merci pour ton avis!

    « – l’entrainement à parler en public : plus on parle, plus on est à l’aise. On transforme une exception en habitude, qui devient pour nous facile. »

    Et vu que rien n’est acquis, l’idéal est de constamment devoir maintenir son niveau de performance. À mon avis, savoir durer est tout autant difficile que d’acquérir un nouveau savoir.. Mais je m’éloigne du sujet!

    « Et puis j’imagine que le fait d’avoir une bouille peut aussi aider à avoir le public avec nous  »

    Un truc qui me permettait de diminuer sensiblement mon anxiété = connaître le publique. C’est à dire, se pointer avant et taper la discussion avec les participants. Ravageur. Bon il faut avoir de l’aisance à faire du « small talk »

    À bientôt!

  9. Bonjour Julien,
    Super article !! Ta méthode peut également s’utiliser pour d’autres situations. Tu décris les bases psychologiques de tous nos comportements. Un événement se produit dans notre environnement, ce qui déclenche des processus internes liés à nos apprentissages et expériences du passé motivés par des valeurs et autorisés par nos croyances. C’est à ce moment que notre cerveau établit des « raccourcis ». exemple: si par le passé, vous avez eu une mauvaise expérience en parlant en public, alors vous allez généraliser qu’a chaque fois que vous parler en public, vous n’êtes pas bien. Par la suite cette association va déclencher des états internes négatifs dans votre corps (angoisse, stress, peur, etc…). Ces états internes vont alors déclencher des comportements associés (sudation, voix tremblante, etc…). Une méthode que j’ai utilisé est de se projeter dans le futur en imaginant que votre intervention est terminé et que tout s’est bien passé. Votre public vous applaudit et se presse pour venir vous voir et échanger avec vous. Vous pouvez ressentir cette fierté d’avoir donné le meilleur de vous-même. Lorsque vous êtes dans cet état interne, remonter progressivement le temps, vous voyant en train de parler de manière totalement naturelle et confiante. Vous pouvez constater à quel point votre auditoire boit vos paroles et est attentif. Vous vous surprenez vous même de ce talent que vous avez d’être aussi à l’aise dans cette situation. Remontez encore le temps afin de vous retrouver au moment même où vous entrez sur scène tout en sachant que vous allez vivre ce que vous avez imaginez. prenez conscience de votre posture, de votre assurance… et Go vous pouvez revivre cette scène cette fois ci dans le monde réel. Ce qui est génial est que notre cerveau ne fait pas la différence entre une scène vécue et une scène imaginé intensément. Par conséquent, vos processus cognitifs, émotionnels et comportementaux vont s’adapter à ces nouveaux repères. C’est aussi de cette manière que les grands sportifs préparent leurs compétitions…
    Merci encore Julien pour ce partage !!
    A bientôt
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