décembre 10

Savoir écouter: 7 obstacles à une écoute efficace.

Dans les lignes qui suivent, découvrez comment écouter votre interlocuteur. Beaucoup de gens pensent que l’écoute est une activité passive. Ce n’est pas le cas. Savoir écouter s’apprend. En commençant par identifier les problèmes d’écoute et les résoudre.

Faites-vous aussi ces 7 erreurs d’écoute?

Je préparais mon classeur que je vais me trimbaler durant mon examen final. On s’est divisé le travail avec mon pote Yvan, vous savez, ce manager particulier. Lui s’occupe de la gestion d’équipe et moi de la communication.

Comme d’habitude, dans la communication, il y a l’écoute « active ». Parce que, écouter vous permet de répondre de manière appropriée.

Donc je cherche un peu dans mes bouquins, dans les cours, sur internet. C’est dingue ce que l’on peut trouver sur le net.
Ce qui revient souvent : pour avoir une bonne écoute active, regardez la personne dans les yeux. N’écrivez pas de messages. Hochez la tête. Souriez. Reformuler ses propos.

Bref ce genre de conseils traitent la forme de l’écoute. Pas le fond. C’est un peu comme faire des liposuccions sans changer son mode alimentaire. On traite le problème en surface. Et à la longue on a une carte de fidélité chez le chirurgien.

Fight club
Donc ce que je vous propose dans cet article, c’est de cesser d’utiliser des signes pour feinter avoir une écoute et d’aller un brin plus profond.

Avez-vous déjà été dans cette situation…

Celle où vous êtes en train de parler, la personne en face de vous, vous regarde, hoche la tête, fait des bruits pour vous inciter à continuer, mais vous sentez que c’est faux. Vous sentez que si vous arrêtez de parler, elle va changer de sujet rapidement.

Ou vous êtes dans le cas inverse. La personne vous parle, il vous semble que vous l’écoutez bien, et pourtant, elle vous reproche que ce ne soit pas le cas.

En communication, il est souvent question d’écoute active. Mais je ne suis pas d’accord. Il y a l’action d’écouter et l’action de ne pas écouter.

Il est facile de faire semblant d’écouter, je suis un expert

Je peux vous dire que mon gros défaut est l’écoute. Ce qui était une faiblesse à une époque, m’a vite remis en question et m’a permis d’approfondir le sujet. J’ai constaté mon défaut, non pas en regardant les autres, car je connaissais et reproduisais bien les signes de l’écoute, mais en utilisant cet outil.

Fausser l’écoute, c’est utiliser des mot-clés, utiliser une bonne gestuelle, reformuler les fins de phrases ou en posant une question. Avoir le bon ton de voix. Se « synchroniser » diraient les fanatiques de la PNL. Cela suffit pour une conversation de bar à 2 heures du mat. Mais l’interlocuteur s’en rend vite compte s’il n’est pas aviné. Comme au bureau. Comme lors d’une gestion de conflit. Comme lors d’un coaching. Comme lors d’un partage.

Stephen Covey disait que l’un des principes les plus durs à appliquer est de chercher à comprendre l’autre avant d’être compris.

Mais voilà, avoir de l’écoute nécessite plus que quelques gestes repris des autres et appliqués à ses comportements. Avoir de l’écoute nécessite de la concentration et du courage.

La concentration dans ce monde numérique ultra connecté est quelque chose qui se fait de plus en plus rare. D’ailleurs, vu que j’avais du temps, je n’ai ni débranché ni fixé de délais pour écrire cet article. Résultat : un pote est venu prendre des livres chez moi (je ne l’écoutais pas). Une personne m’a appelé. J’ai reçu plusieurs notifications Facebook.

Tout ça pour dire que je suis mauvais en termes de concentration, si je ne prends pas consciemment le choix de l’être. Si je ne fais pas une halte dans le flux tendu de ma journée pour me dire : « Julien, maintenant tu te concentres ».
Et c’est la même chose avec l’écoute.

L’écoute nécessite du courage…

…et je vous explique pourquoi un peu plus bas…

Là, vous vous dites que jusqu’à maintenant, votre écoute active allait très bien ? Parfait, je ne suis pas là pour vous changer. Pensez juste aux personnes qui ne vous écoutent pas en utilisant les signes de l’écoute active. Il leur manque quelque chose. Vous savez pertinemment faire la différence entre une vraie écoute, et un imposteur.

Savoir écouter: 7 Obstacles à l’écoute

Donc voici quelques obstacles à l’écoute. Cette liste n’est pas exhaustive et peut être améliorée, si vous décidez de prendre part à la création de celle-ci. Donc donnez-moi [highlight]vos idées et discutons.[/highlight]

1) L’inconscience

En fait, si vous ne prenez pas conscience que votre écoute peut être améliorée, vous ne travaillerez jamais sur celle-ci et les améliorations seront minimes. Comme tout apprentissage conscient, la première étape consiste à savoir que l’on ne sait pas. D’un coup on rencontre la modestie.
En général la prise de conscience se fait en observant une personne vraiment douée ou lorsque nous sommes confrontés à une situation pénible.

2) La peur de changer de point de vue et de s’impliquer

En écoutant réellement, en vous plongeant dans l’univers de la personne et en concentrant votre attention sur elle, plutôt que sur vos croyances et expériences antérieures, vous allez être confronté à vos croyances. Et cela demande du courage. Je vous invite à consulter l’article sur les croyances limitantes.

De plus la personne peut vous parler de problèmes très personnels et attendre une solution de votre part. Pour cela je vous propose de clarifier vos rôles dès le départ. De cette manière la personne pourra choisir, ou non de se livrer à vous. « Qu’attends-tu de moi ? »

3) Vos filtres personnels

Les généralisations, les sélections et distorsions de la réalité que vous avez à propos d’un sujet, peuvent bloquer complètement l’ouverture à de nouvelles informations.
En minimisant les faits ou l’histoire de quelqu’un parce que vous avez déjà été dans sa situation, vous risquez de proposer une réponse peu adéquate.
Lâchez prise sur votre propre monde.

4) Votre intérêt

Vous êtes un fan du leadership, de la gestion d’équipe ou de la connaissance de soi ? La personne en face de vous, parle de ses sachets de thé. De son dernier tricot ? Gardez ceci en tête : chaque personne sur cette planète peut vous enseigner une nouvelle connaissance. Vous irez au lit plus intelligent.
Mais peut-être aussi parce que vous ne vous sentez pas assez expérimenté ou connaisseur du sujet abordé. C’est une excellente opportunité pour poser des questions à votre interlocuteur.

5) La personnalité de votre interlocuteur

Je vais utiliser un exemple très simple : si votre interlocuteur est sexuellement attractif, allez-vous mieux l’écouter et y prêter attention ? Si c’est le cas, alors vous voyez exactement ce que je veux dire.

Si vous écoutez différemment votre concierge qui vous demande de respecter le planning de la machine à laver le linge et votre futur employeur… alors là aussi, vous voyez très bien ce que je veux dire.
Ne vous fiez pas aux apparences. Durant plusieurs années j’ai bossé sur des chantiers. Trop de gens se fient aux apparences. Je fais de plus en plus attention aux comportements des gens face à des personnes qui ne leur apporteront rien (à priori)… Et vous devriez faire pareil.

6) Vos émotions et votre état interne

Si vous êtes heureux, votre disposition à écouter sera plus présente, que si vous êtes en colère.
Ayez le courage ou l’intelligence de reporter à plus tard votre conversation.

7) Le contexte physique

Difficile d’avoir une bonne écoute sur le tarmac de l’aéroport de Genève. Ou à côté d’un train. Ou lorsque les maçons défoncent le mur du troisième. L’heure et le lieu jouent un rôle important. Si vous avez un train à prendre dans 20 minutes, difficile de se plonger dans de l’écoute. Idem que le point 6. Reportez.

Souvenez-vous

l’important est de marquer une pause et de prendre la décision d’écouter. Comme je prends la décision de m’isoler pour répéter.

Et vous, quels sont vos obstacles d’écoutes ?

Source: L’intelligence Sociale de Karl Albrecht


Tags

écoute active, mieux écouter, Problème écoute, Savoir écouter


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  1. Article très intéressant merci 🙂

    Je suis tout à fait d’accord avec ton avis que tout le monde peut nous apporter quelque chose. J’utilise souvent la métaphore de la mine d’or. Chez certaines personnes il faut creuser profondément mais on trouvera toujours quelque chose de précieux ! Plus on écoute, plus on creuse 🙂

    Merci encore et à bientôt,

    Christopher

  2. Le truc qui me freine parfois c’est de tourner en boucle dans mon monde et de ne pas se dire « ah ouais Julien, mets de côté ta petite vie et intéresse toi à l’autre entièrement », mais dans les prochains mois je devrais beaucoup travailler sur ce point, donc probablement que cela deviendra naturel. 😀

    Merci pour ton retour et ta métaphore de la mine d’or!

    A+

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